L’Agence nationale de suivi et de réalisation des infrastructures ferroviaires (Anesrif), qui prend en charge l’exécution du programme ferroviaire national, a réalisé jusqu’ici un total de 1299 km d’infrastructures ferroviaires et de travaux multiples, et rénové 1284 km de voies ferrées en exploitation.
En plus d’un linéaire totalisant 417 km de voies électrifiées couvrant plusieurs wilayas du pays, 22 stations pour voyageurs et pour le fret ont été réalisées dans le cadre de ce vaste programme qui vise notamment la densification et la modernisation du réseau national en le portant à terme à 12 400 km, selon un bilan récent de cette agence. Dans le cadre de la modernisation du réseau national, les projets inscrits dans le cadre de ce programme ont permis aussi d’équiper 555 km de voies de systèmes modernes de signalisation et de télécommunication. Concernant le volet lié aux travaux d’infrastructures et d’ouvrages d’art, des linéaires de 57 km de tunnels ont été creusés et 62 ponts construits, relève cette organisme qui fait état par ailleurs de taux de réalisation «satisfaisants» sur les principaux projets ferroviaires en cours. Dans ce cadre, le projet de la rocade Nord et ses dessertes qui couvrent 22 wilayas, affiche un taux de réalisation dépassant les 73% avec 920 km de lignes réalisées, tandis que la pénétrante ferroviaire Ouest (Oran-Béchar) est réalisée à 43%, selon les détails de l’Anesrif qui fait remarquer que ce projet profite à une population de 6 millions d’habitants sur les neuf wilayas qu’il dessert. Quant à la rocade des Hauts-Plateaux qui couvre 11 wilayas, 628 km ont été réalisés avec un taux d’avancement des travaux évalué à 54%. Concernant le projet de la pénétrante Centre, qui bénéficie à une population de 7,9 millions d’habitants sur 290 km, il affiche un taux de réalisation de 65%, précise l’Anesrif qui a été chargée depuis 2007 d’un ambitieux programme portant sur la réalisation de plus de 9600 km de voies ferrées, avec des installations et des techniques de construction de pointe ainsi que des gares intelligentes et modernes, de la frontière Sud de l’Algérie aux grands ports du Nord du pays. L’objectif est d’arriver à relier les différentes régions du pays, du Nord au Sud et de l’Est à l’Ouest, grâce à un réseau ferroviaire développé de lignes mixtes de transport de voyageurs et de marchandises, ainsi que de gares modernes, pour des trains roulant à des vitesses allant de 160 à 220km/h. Il s’agit aussi de réaliser certaines lignes logistiques pour relier les ports, les zones d’activité, les zones industrielles et les sites miniers, ainsi que les pôles pétroliers au réseau ferroviaire national.
Les infrastructures ferroviaires hissées en véritable catalyseur de développement
Grâce aux réalisations enregistrées dans les infrastructures ferroviaires et leur impact direct sur l’économie et la vie du citoyen, ce secteur a été hissé, notamment ces dernières années, en un véritable accélérateur de développement en Algérie, à la faveur de la nouvelle démarche de l’Etat qui met les infrastructures de base au cœur des plans d’investissement. Grâce à d’importants programmes lancés au fil des années, l’Algérie s’est dotée d’un grand maillage ferroviaire couvrant une bonne partie de son vaste territoire, contribuant ainsi à l’effort de développement économique qu’a connu le pays depuis l’indépendance. Le pays dispose actuellement d’un réseau de chemins de fer long de quelque 4200 km, mais qui devrait atteindre les 12 500 km à l’horizon 2030 dans le sillage de grands chantiers de construction de nouvelles lignes et de modernisation d’autres lignes existantes notamment dans les Hauts-Plateaux et le Grand Sud, des régions qui en étaient longtemps quasiment dépourvues. Désormais, l’objectif pour les pouvoirs publics, à terme, est de raccorder la totalité des régions du pays et donner un nouvel élan à la dynamique commerciale, économique et à la mobilité à l’échelle nationale. Parmi les objectifs du Programme ferroviaire national, figure surtout celui de donner à ce mode de transport en Algérie une portée continentale, en reliant, à terme, les principaux ports aux wilayas du Grand Sud. L’Algérie, qui ne disposait au lendemain de l’Indépendance que d’un réseau long d’à peine 1000 km, desservant surtout une étroite bande nord, a vu son réseau croître de façon constante en passant de 1800 km au début des années 2000 à 4200 km, actuellement, dont plusieurs centaines de kilomètres de voies minières, selon les données du ministère des Transports qui mise aujourd’hui sur un maillage optimal du territoire national dans la perspective de créer les conditions d’un développement économique équilibré. Au-delà des projets ambitieux en cours pour désenclaver de vastes régions du pays, en leur permettant enfin l’accès aux services du transport ferroviaire des voyageurs et des marchandises, les programmes d’investissement engagés se sont également axés sur la modernisation, l’électrification, le dédoublement du réseau de chemins de fer existant, la réhabilitation des axes abandonnés et l’intro duction d’un système de télécommunication de pointe. De plus, un intérêt particulier est accordé à la rénovation et au renouvellement du matériel roulant géré par la Société nationale des transports ferroviaires (SNTF) qui dispose, elle aussi, d’un programme ambitieux d’acquisition de nouveaux trains voyageurs modernes et confortables, ainsi que la réhabilitation du parc ferroviaire existant, ce qui a contribué à une amélioration indéniable de la qualité du service aux voyageurs.
Relier Alger à Tamanrasset et Adrar
Aujourd’hui, et depuis l’entrée en activité de l’Agence nationale d’études et suivi de la réalisation des investissements ferroviaires (Anesrif), pour permettre à la SNTF de se focaliser sur le transport de voyageurs et de marchandises, le rythme et la densité des réalisations des voies ferrées, des nouvelles gares, l’électrification des lignes et les travaux de modernisation, ne cessent de s’accentuer. Il faut dire que durant ces trois dernières années, le rail a été hissé au rang de secteur stratégique. En février 2022, et en Conseil des ministres, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, avait ordonné de lancer «dans l’immédiat» des études techniques afin d’étendre et d’élargir le réseau ferroviaire du nord vers le sud du pays entre Alger-Tamanrasset-Adrar. Il s’agit d’un projet stratégique et structurant qui entre dans le cadre du maillage du réseau national en lui conférant un cachet continental, parallèlement à d’autres lignes Nord-Sud, également programmées. Ces projets portent sur une voie reliant le port d’El-Hamdania (Tipasa) et Tamanrasset (1200 km) avec une vitesse de 220 km/h, la ligne port de Djendjen/Hassi Messaoud (sur 572 km) et celle reliant le port d’Oran à Tindouf d’une longueur de 1650 km. Quant à la quatrième ligne, elle s’étendra du port d’Annaba à El Oued, en passant par Hassi Messaoud. L’Anesrif, qui prend en charge le volet investissement et réalisation, s’attèle à mettre en œuvre le Plan national du transport ferroviaire et a d’ores et déjà lancé et mis en service plusieurs lignes ferroviaires à travers le pays. C’est le cas du projet de la rocade nord et ses dessertes reliant Oran à Annaba (1250 km) et qui dessert 22 wilayas, de l’étude de ligne à grande vitesse Est-Ouest sur 1200 km en plus de la rocade des Hauts-Plateaux sur 1160 km, de même que de nouvelles lignes dont M’sila-Boughezoul, Tiaret-Saïda, Tissemsilt-Tiaret-Relizane et la ligne Boughezoul-Tissemsilt, mise en service fin décembre dernier.
Moussa O. /Ag.