Quelque 47 pays ainsi que le secrétaire général de l’ONU participeront à la conférence de soutien à l’Ukraine. Il sera question de répondre concrètement et à très court-terme aux besoins urgents du pays pour passer l’hiver.
Le président français, Emmanuel Macron, s’est entretenu, dimanche, au téléphone avec son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky pour préparer, la nouvelle conférence de soutien à l’Ukraine qui se tiendra, mardi à Paris, et qu’ils coprésideront. L’occasion pour le chef d’Etat de réaffirmer, comme il l’avait promis à Washington avec le Président Biden, «que l’Ukraine pourra compter aussi longtemps qu’il le faudra sur l’appui de la France pour voir sa souveraineté et son intégrité territoriale pleinement rétablies», a fait savoir l’Elysée. Dans un premier temps, la conférence «Solidaires du peuple ukrainien», réunira les soutiens internationaux de l’Ukraine «pour répondre concrètement et à très court-terme à ses besoins urgents pour passer l’hiver, en particulier concernant l’accès à l’électricité, au chauffage, et à l’eau», selon l’Elysée. Des chefs d’Etats, des chefs de gouvernements, des ministres de 47 pays y participeront, de même que le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres. Volodymyr Zelensky interviendra en visio, tandis que son Premier ministre, Denys Chmyhal sera présent.
Un plan de paix en dix points
«Nous avons synchronisé nos positions avant un sommet virtuel du G7 et la conférence de soutien à Paris. Nous avons discuté de la mise en œuvre de notre plan de paix en dix points, de coopération dans la Défense et de stabilité énergétique», a twitté le président ukrainien. Le président français «a salué la proposition ukrainienne de plan de paix en dix points, et a dit y apporter tout son soutien», a fait savoir l’Elysée. Volodymyr Zelensky avait, lui, fait cette proposition à la mi-novembre pendant le G20 qui se tenait à Bali. Il y est question de placer «la centrale nucléaire de Zaporijjia sous le contrôle de l’Agence internationale de l’énergie atomique et du personnel ukrainien», de la sécurité alimentaire (par l’exportation de céréales) et énergétique, de la libération des prisonniers. «La Russie doit réaffirmer l’intégrité territoriale de l’Ukraine dans le cadre des résolutions pertinentes de l’Assemblée générale des Nations unies et des documents internationaux contraignants applicables», stipule le texte, avec un retrait des troupes russes qui va de pair avec «la cessation réelle et complète des hostilités», l’établissement du Tribunal spécial et la création d’un mécanisme international pour compenser tous les dommages causés par la guerre. «Un document confirmant la fin de la guerre devra être signé par les parties», conclut. La seconde réunion, une conférence franco-ukrainienne «pour la résilience et la reconstruction», réunira près de 500 entreprises françaises pour répondre aux besoins critiques de Kiev, contribuer au rétablissement du pays, et investir sur le long-terme dans le potentiel de l’économie ukrainienne.
Poutine : «Au final, il faudra trouver un accord»
Ces conférences interviennent après les propos d’Emmanuel Macron qui a souligné début décembre qu’il faudrait donner des «garanties» à la Russie pour trouver un bon équilibre, une fois la guerre en Ukraine terminée. Il avait d’ailleurs annoncé, lors de sa visite d’Etat aux Etats-Unis, qu’il parlerait «prochainement» avec Vladimir Poutine, en particulier sur les questions de sécurité autour du «nucléaire civil» en Ukraine. Quelques personnalités ukrainiennes et responsables d’Europe de l’Est ont exprimé un certain agacement, voire une franche opposition à ces propos. Mais l’Elysée a écarté toute tension bilatérale. Vladimir Poutine a affirmé, vendredi, qu’un accord serait nécessaire «au final» pour mettre un terme au conflit en Ukraine, tout en exprimant des doutes sur la «confiance» que Moscou peut, selon lui accorder à ses interlocuteurs.