Ligue 1: Un championnat galvaudé !

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En marge de la Coupe du monde au Qatar qui mobilise toutes les attentions y compris celle des profanes, le championnat national se poursuit chez nous dans l’indifférence et le mépris le plus total.  Chaque journée est un prétexte supplémentaire pour s’en éloigner davantage en raison du spectacle indigeste auquel on a droit. Nos équipes souffrent de la concurrence déloyale du Mondial qui anéantit le peu d’intérêt que suscite la compétition locale actuellement. Rien absolument rien n’attire dans ce championnat insipide, même les derbies et les classiques d’antan ont complètement perdu de leur magie et de leur consistance. Il n’y a plus de culture footballistique comme par le passé, ce qui est navrant et triste à la fois. On a pu le constater cette semaine avec le déroulement des deux chocs entre le CRB-MCA d’un côté et USMA-ESS, de l’autre. Des équipes occupant le haut du classement, mais incapables de fournir un spectacle digne de ce nom ou à la hauteur de leur réputation. La flamme s’est éteinte que ce soit sur le terrain ou dans les tribunes qui souvent sonnent vides à cause du huis clos décrété à tout-va et de la programmation pas du tout adaptée. Rien, en effet, n’encourage le public à fréquenter les stades. Le championnat vit sous perfusion depuis plusieurs saisons et son état se détériore de plus en plus. Si on voulait le tuer, on n’agirait pas mieux. On comprend dès lors pourquoi beaucoup suggèrent son arrêt. On leur donne du grain à moudre pour le critiquer davantage, le dédaigner, ignorant qu’il y a une volonté de le contrôler et de le mettre sous l’éteignoir pour réduire son influence sur la société. Une politique prônée depuis des décennies qui visiblement a porté ses fruits.   Les raisons de son déclin sont multiples et nombreuses. A commencer par le manque d’infrastructures adéquates capables d’accueillir ses affiches dans des stades modernes et confortables. Les stades existants, notamment dans la Capitale, datant de l’époque coloniale pour la plupart, ne sont plus adaptés, mais ils sont toujours exploités faute de mieux. Actuellement, on donne l’impression de ne pas vivre sur la même planète que le Qatar. D’autant qu’on continue de jouer sur du tartan synthétique à la limite du praticable. Car avant d’incriminer les joueurs et les entraîneurs, il faut d’abord vérifier l’outil dans lequel ils exercent leur métier. Celui-là est-il adapté ? Permet-il d’offrir du spectacle et un niveau en adéquation avec les espérances du public? Est-ce que toute la logistique suit l’évolution du football ? Les dirigeants, que ce soit au niveau des institutions ou des clubs, sont-ils à la hauteur de la mission, ont-ils les compétences nécessaires pour faire progresser le football local ? Autant de questions qu’il faudra se poser avant de critiquer le niveau du championnat. Un championnat qui mérite plus de respect et d’égards pour pouvoir retrouver sa place originale au sommet de la hiérarchie.

Ali Nezlioui