Cerveau, mémoire: le surpoids augmente vos risques de déclin cognitif

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Une récente étude canadienne révèle qu’avoir des niveaux élevés de graisse corporelle est un facteur de risque de déclin cognitif. Les chercheurs ont constaté que la capacité des personnes à penser «vieillissait» d’environ un an pour chaque augmentation de 9% de la graisse corporelle. Votre surpoids pourrait bien avoir un impact sur votre cerveau. Des chercheurs de l’Université McMaster à Hamilton, au Canada, révèlent dans une récente étude qu’avoir des niveaux élevés de graisse corporelle est un facteur de risque de déclin cognitif, de vitesse réduite de traitement de la pensée et de problèmes de mémoire. Leurs travaux publiés dans le JAMA Network Open le 1er février dernier démontrent que le surpoids peut non seulement exposer la personne qui en souffre à des maladies comme l’obésité ou le diabète, mais également affecter ses capacités cognitives. Résultat, les personnes ayant plus de graisse corporelle ont une probabilité plus élevée d’être victime d’une lésion cérébrale et ont obtenu de moins bons résultats aux examens cognitifs. En effet, les participants à l’étude ayant un niveau de graisse corporelle plus élevé ont également obtenu de moins bons résultats aux examens qui testaient la concentration, la coordination, la capacité à apprendre et à traiter les informations.

9% de graisse en plus : 1 an de plus «cognitivement»

Les chercheurs ont effectué des analyses sur une longue période, entre 2010 et 2018, sur 9189 adultes entre 30 et 75 ans et sans maladie cardiovasculaire. Objectif : analyser leurs niveaux de graisse corporelle et détecter d’éventuelles lésions cérébrales. Les participants à l’étude ont vu leur niveau de graisse corporelle et leur cerveau analysé par IRM et ont également réalisé des tests pour évaluer leurs capacités cognitives. Même après que l’équipe de recherche ait pris en compte les facteurs de risque cardiovasculaire, comme le diabète ou l’hypertension, et les lésions cérébrales vasculaires, le résultat est resté cohérent. Ils ont constaté une association indéniable entre le niveau élevé de graisse corporelle et des scores cognitifs inférieurs. En effet, à mesure que la graisse corporelle augmentait, les gens traitaient les informations plus lentement, comme si leur cerveau avait réellement vieilli. Plus précisément, l’équipe a noté que la capacité d’un participant à penser «vieillissait» d’environ un an pour chaque augmentation de 9% de la graisse corporelle globale. La vitesse de traitement de l’information et les capacités d’attention ont diminué avec l’augmentation des niveaux de graisse. «Plus le pourcentage de graisse corporelle est élevé, plus la perte de vitesse de traitement est importante», a noté Sonia Anand, auteure principale de l’étude. «Nos résultats suggèrent que les stratégies visant à prévenir ou à réduire l’excès de graisse corporelle peuvent préserver la fonction cognitive», assure la professeure de médecine à l’université McCaster.

Peu de graisse corporelle pour prévenir la démence

Or, selon Eric Smith, neurologue, «préserver la fonction cognitive est l’un des meilleurs moyens de prévenir la démence chez les personnes âgées». Selon le professeur agrégé de neurosciences cliniques à l’Université de Calgary, cette étude suggère que l’une des façons de préserver les fonctions cognitives des personnes âgées «pourrait donc être de maintenir un poids et un pourcentage de graisse corporelle sains». Il évoque, notamment «une bonne nutrition et de l’activité physique» pour prévenir la démence. En revanche, l’étude ne permet pas de savoir si la baisse des fonctions cognitives induite par la graisse corporelle est permanente ou si la perte de poids pourrait inverser la situation.