Depuis la wilaya d’El Meghaïer où il a effectué hier une visite de travail et d’inspection, le ministre de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire, Brahim Merad, a insisté sur l’importance de s’orienter vers l’investissement agricole dans les terres sahariennes à même de jouer un rôle fondamental dans la garantie de la sécurité alimentaire.
Merad a considéré que « l’avenir de l’Algérie réside aujourd’hui dans les terres sahariennes, d’autant que le Sud algérien pourrait s’ériger en véritable base en vue de réaliser la sécurité alimentaire, à travers des investissements de qualité dans le secteur agricole ». Dans la wilaya d’El Meghaïer, les terres agricoles exploitées représentent 10% seulement de la superficie totale des terres cultivables, très en deçà de ses capacités, si l’on prend en compte ses réserves importantes d’eaux souterraines, a-t-il relevé, jugeant primordial de déterminer les terres à mettre en valeur pour permettre aux investisseurs de réaliser leurs projets agricoles. Il a affirmé, dans ce cadre, que « l’Etat est déterminé à aider et à accompagner les investisseurs désirant développer ce secteur, dans le cadre de la mise en œuvre des engagements pris par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune ». Inspectant une exploitation agricole privée à El Meghaïer, spécialisée dans la production, le stockage et le conditionnement des dattes, le ministre de l’Intérieur a indiqué que les walis sont appelés à aplanir les difficultés auxquelles sont confrontés les investisseurs désirant contribuer à la promotion de l’économie nationale, en les accompagnant dans l’accomplissement des démarches administratives conformément aux instructions du président de la République à cet effet ». En procédant à l’inauguration récemment de la Banque nationale des semences, le Premier ministre, Aïmene Benabderrahmane, a mis en avant le rôle majeur de cet établissement dans le renforcement de la sécurité alimentaire du pays, estimant qu’il s’agit d’un nouveau jalon qui vient « consolider notre souveraineté nationale, à travers la consécration du principe de sécurité alimentaire du pays, partie intégrante de notre sécurité nationale ». Il a ajouté que cet important exploit scientifique a été réalisé par des compétences algériennes qui ont prouvé aujourd’hui « encore une fois que les compétences nationales sont en mesure d’accomplir ce type de réalisations », ce qui sera susceptible de renforcer le processus d’édification nationale. Le Premier ministre a souligné, en outre, que cette banque « revêt une grande symbolique en ce sens qu’elle confirme que nous avançons à pas sûrs vers la réalisation de la sécurité alimentaire, et que l’Algérie est capable de relever les défis et de gagner les enjeux dès qu’il s’agit de l’intérêt suprême du pays », rappelant « la conjoncture internationale et le contexte géostratégique actuel face auxquels nous devons consentir davantage d’efforts et resserrer les rangs ».
L’Algérie a pu se prémunir contre les répercussions de la chute des cours du pétrole grâce à une politique judicieuse et la réalisation de projets stratégiques et la préservation des réserves nationales, autant de mesures qui ont mis l’Algérie à l’abri d’une récession dévastatrice.
M. Benabderrahmane a insisté, dans ce contexte, sur l’importance de préserver et de protéger les espèces végétales et animales locales eu égard à leur rôle dans l’intensification de la production nationale. L’ouverture de cette banque, un organisme d’une « importance majeure » car renforçant le principe de sécurité alimentaire du pays, est le fruit d’efforts de recherches et d’études menées par des compétences purement algériennes, des compétences diplômées des instituts et des universités algériennes et opérant dans différents instituts et centres de recherche relevant du secteur de l’Agriculture et du Développement rural, a fait remarquer M. Benabderrahmane. Rappelant le grand intérêt que porte le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, au développement de la recherche dans tous les domaines de la connaissance et au renforcement du rapprochement de l’université des institutions et des administrations, le Premier ministre a estimé que ces réalisations vitales sont un autre exemple des efforts déployés au niveau gouvernemental en vue de la concrétisation de ce principe. Le Premier ministre a fait observer que les semences, une ressource vitale irremplaçable, jouaient un rôle axial dans le développement durable dans le domaine de l’agriculture, à travers leur utilisation comme point de départ de tout programme d’amélioration des plantes. Elles constituent aussi un héritage transmis aux générations futures pour faire face à des défis majeurs, liés notamment au changement climatique, à travers la création de variétés adaptées aux changements climatiques et résistantes aux maladies. Evoquant le secteur de l’agriculture, M. Benabderrahmane a indiqué qu’il connaissait un « bond qualitatif » dans les différentes filières de production, et ce, grâce aux engagements du président de la République, qui ont placé l’agriculture au centre des grandes préoccupations du pays traduites dans le plan d’action du gouvernement. Il a, à cet égard, appelé à intensifier les efforts de recherche pour généraliser l’utilisation des moyens biologiques dans la prévention des maladies des plantes au lieu des pesticides chimiques avant de souligner l’importance de rapprocher les centres universitaires des laboratoires de recherche, estimant impératif de mettre à contribution les compétences nationales et de limiter le recours à l’étranger sauf pour des apports technologiques de pointe. Le gouvernement, faut-il le souligner, table sur l’agriculture comme étant un secteur stratégique qui demeure la locomotive du développement national englobant l’ensemble des secteurs d’activité. Cette nouvelle orientation a été réaffirmée par le président de la République qui, tout en soulignant l’engagement de l’Etat à poursuivre son soutien à l’agriculture, avait rassuré sur la détermination de l’Etat à promouvoir ce secteur. Il avait, en outre, mis en avant l’importance de ce secteur vital pour permettre à notre pays de surmonter les épreuves, tout en préservant sa stabilité et la cohésion du front interne à l’ombre des crises économiques et soubresauts politiques qui secouent le monde.
Pour relever le défi, le gouvernement est appelé à intensifier les efforts, avec la nécessité de recourir aux techniques modernes pour améliorer la productivité et remédier au manque de main-d’œuvre.
L’Algérie a pu se prémunir contre les répercussions de la chute des cours du pétrole grâce à une politique judicieuse et la réalisation de projets stratégiques et la préservation des réserves nationales, autant de mesures qui ont mis l’Algérie à l’abri d’une récession dévastatrice, alors qu’aujourd’hui, il est plus judicieux aujourd’hui de s’orienter vers d’autres secteurs générateurs de richesses et d’emplois pour nos jeunes. L’agriculture qui permet d’atteindre l’autosuffisance, voire d’aller vers l’exportation permettra à l’Algérie de compter avec les recettes nationales, diversifier ses sources d’investissement et de préserver le pouvoir d’achat des citoyens. À cet effet, d’aucuns pensent que l’Algérie ne peut réaliser de progrès dans les domaines économique, industriel et commercial sans asseoir une base agricole nationale solide et que la solution économique est actuellement entre les mains des producteurs agricoles. Pour relever le défi, le gouvernement est appelé à intensifier les efforts, avec la nécessité de recourir aux techniques modernes pour améliorer la productivité et remédier au manque de main d’œuvre. A cet égard, le renouveau agricole auquel aspire le gouvernement passe impérativement par la conjugaison des efforts de l’Etat, des agriculteurs, des producteurs, des industriels et des réseaux de distribution et de commercialisation insistant sur la nécessité de favoriser une synergie entre les différents acteurs. Ainsi, le gouvernement envisage la mobilisation de partenariats entre des investisseurs nationaux et étrangers pour le développement d’une agriculture intensive et moderne, dans les domaines animal et végétal, notamment dans le Sud du pays et les Hauts-Plateaux. De ce fait, il est attendu qu’un intérêt particulier soit accordé au développement agricole et rural et aux industries alimentaires, outre à la valorisation des ressources halieutiques dans le souci de garantir la sécurité alimentaire. Il s’agit également de développer une véritable industrie pharmaceutique afin de garantir la couverture des besoins des citoyens en matière de médicaments efficaces de qualité. Dans ce sens, l’ensemble des secteurs concernés ont été appelés à participer aux grandes réformes lancées par l’Etat pour la redynamisation de l’économie et la mise en place d’un nouveau modèle économique, à travers le renforcement de la protection de la production nationale et la contribution à l’amélioration du climat des affaires et à l’assainissement des domaines économique et commercial, en accompagnant la concrétisation d’une politique commerciale maîtrisée vis-à-vis de nos partenaires à même de servir les intérêts stratégiques de notre pays, de faciliter les exportations et d’investir les marchés extérieurs. Ces nouvelles directives s’inscrivent en droite ligne avec celles déjà données auparavant par le chef de l’Etat en ce qui concerne le plan de relance économique, lequel avait fait l’objet d’une large concertation entre les membres du gouvernement et les partenaires économiques et sociaux. Par ailleurs, un intérêt particulier devra toujours être accordé au développement agricole et rural et aux industries alimentaires, outre à la valorisation des ressources halieutiques dans le souci de garantir la sécurité alimentaire.
T. Benslimane