En procédant hier à l’installation du Conseil supérieur de la jeunesse au Palais des nations à Club des Pins, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a promis une lutte implacable contre l’argent sale.
Il a indiqué dans une allocution prononcée à cette occasion, que l’installation de cette instance constitue «la dernière étape du processus que nous avons entamé ensemble pour honorer les engagements pris devant le peuple», rappelant que ce processus a été amorcé «par une révision profonde de la Constitution en novembre 2020, en passant par des élections législatives, puis locales, ayant permis la mise en place d’une Assemblée populaire nationale (APN) et l’élection de nouvelles assemblées populaires communales et de wilaya (APC, APW), avec une nouvelle logique électorale et d’une intégrité irréprochable, loin de l’argent sale». Ce processus a permis également de «renouveler et d’installer les autres institutions et instances constitutionnelles, à leur tête la Cour constitutionnelle et l’Observatoire national de la société civile», a-t-il ajouté, soulignant que l’installation de ces institutions «consacre le changement profond à la tête des nouvelles instances constitutionnelles». L’installation du Conseil supérieur de la jeunesse se veut «un point de départ pour les jeunes qui leur permettra, a-t-il dit, d’intégrer la nouvelle dynamique dans laquelle s’est engagé le pays». «Dans cette conjoncture qui requiert la conjugaison des efforts des cadres et des obédiences, toutes appartenances confondues, pour la consolidation de la cohésion nationale et le renforcement du front interne face aux défis régionaux et enjeux internationaux complexes, nous misons, en toute confiance, sur notre jeunesse à travers laquelle l’Algérie fraye son chemin vers davantage de progrès et de prospérité», a précisé le Président Tebboune. L’Algérie qui s’apprête à célébrer le 60e anniversaire du recouvrement de la souveraineté nationale, est fière de sa jeunesse «ambitieuse» qui contribue à l’édification et au développement du pays, a-t-il soutenu. S’adressant au président et aux membres du Conseil, le Président Tebboune dira: «Vous êtes conscients de l’importance de vos contributions à la glorification de notre histoire nationale, car vous êtes les dignes descendants des chouhada et des moudjahidine, en restant fidèles aux principes et valeurs que le peuple algérien a hérité d’eux, et grâce auxquels il a su préserver son unité et sa cohésion face aux conspirations et complots ourdis contre la Nation». Il faut dire qu’avec l’adoption par le Parlement d’une série de textes de loi dans le cadre de la politique de lutte contre la corruption, l’Etat aura affiché sa détermination en vue de venir à bout de ce fléau. A cet effet, le ministre de la Justice, garde des Sceaux, Abderrachid Tabi, a affirmé que la Haute autorité de transparence, de prévention et de lutte contre la corruption sera dotée d’une instance d’enquête financière et administrative. M. Tabi a fait savoir que cette de loi «fait partie des moyens de lutte contre la corruption qui a touché, ces dernières années, tous les domaines de la vie». Il a précisé que la Haute autorité de prévention et de lutte contre la corruption était «une instance de prévention» avant tout, rappelant qu’il existe des parties spécialisées notamment dans la lutte contre la corruption dont les instances financières à l‘image de la Cour des comptes et les instances judiciaires. Au sujet de la protection des dénonciateurs, le premier responsable du secteur a affirmé que «le système législatif en vigueur permet de protéger les dénonciateurs conformément à l’article 65 du code pénal et l’article 45 de la loi de lutte contre la corruption».
La lutte contre les délits de corruption passe par la «répression» mais surtout par le changement des mentalités et des comportements» A ce propos, il a indiqué que la loi relative à la lutte contre la corruption ainsi que le code de commerce feront l’objet d’un «amendement urgent avant la fin de l’année», estimant que les procédures relatives à la lutte contre la corruption exigent la révision d’une série de lois dont le code de procédures pénale, le code pénal, la loi sur l’investissement et le code des marchés publics. Concernant la présidence de cette instance, M. Tabi a indiqué que celle-ci sera confiée à une «personnalité nationale compétente» désignée par le président de la République. Il a soutenu enfin que la lutte contre les délits de corruption passe par la «répression» mais surtout par le changement des mentalités et des comportements». En effet, la création de cette Haute Autorité constitue une étape importante dans la concrétisation de l’un des engagements du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, pour la moralisation de la vie publique et politique et le renforcement de la gouvernance à travers la lutte résolue contre la corruption, le renforcement du contrôle et la garantie de l’intégrité des responsables publics, la gestion saine des deniers de l’Etat et la consécration de la transparence. Ceci intervient au moment où le gouvernement ne cesse d’insister sur la nécessité de simplifier les procédures et de lutter contre les lourdeurs bureaucratiques pour améliorer l’attractivité des investissements en Algérie, assurant que cela constitue un axe essentiel dans le programme du président de la République et du plan d’action du gouvernement, d’où l’impératif d’adapter les textes de loi, opter pour la numérisation et la simplification des procédures et lutter contre les lourdeurs bureaucratiques préjudiciables à l’attractivité des investissements. A cet égard, de nombreux experts et spécialistes en la matière ont plaidé pour la protection de l’économie nationale et des intérêts économiques du pays, en veillant au respect de la législation et règlements en vigueur relatifs à la circulation transfrontalière des marchandises, à la lutte contre le trafic illicite, la contrebande, le blanchiment d’argent et le crime organisé transfrontalier pour protéger l’économie nationale et préserver la sécurité des citoyens. Il s’agit également d’œuvrer à la promotion de la concurrence loyale entre les opérateurs et à l’encouragement de l’investissement et de la production des marchandises et des services, outre la contribution à la réalisation des équilibres financiers, à travers le recouvrement des droits et des taxes. Dans ce sens, l’ensemble des secteurs concernés ont été appelés à participer aux grandes réformes lancées par l’Etat pour la redynamisation de l’économie et la mise en place d’un nouveau modèle économique, à travers le renforcement de la protection de la production nationale et la contribution à l’amélioration du climat des affaires et à l’assainissement des domaines économique et commercial, en accompagnant la concrétisation d’une politique commerciale maîtrisée vis-à-vis de nos partenaires à même de servir les intérêts stratégiques de notre pays, de faciliter les exportations et d’investir les marchés extérieurs. En donnant récemment de nouvelles instructions aussi bien à ses membres qu’aux responsables au niveau local, le gouvernement aura prouvé toute l’importance accordée à la lutte contre la corruption et la bureaucratie, devenues au fil des années un véritable obstacle qui freine l’investissement et le développement à tous les niveaux. A ce titre, le gouvernement a insisté sur l’impératif d’éradiquer toutes les formes de corruption et de bureaucratie et les lentes procédures qui entravent l’économie nationale et accélérer la numérisation, notamment du secteur de la finance, et en particulier les Domaines, les Impôts et les Douanes afin de parvenir à la transparence de toutes les transactions. A ce titre, le président de la République avait donné des instructions pour la prise de toutes les mesures indispensables, aux niveaux central et local, afin de faciliter l’accès au foncier nécessaire à la domiciliation des investissements et la création de nouveaux postes d’emploi, à travers l’ensemble du territoire national. Ces nouvelles directives s’inscrivent en droite ligne avec celles déjà données auparavant par le chef de l’Etat en ce qui concerne le plan de relance économique, lequel avait fait l’objet d’une large concertation entre les membres du gouvernement et les partenaires économiques et sociaux.
T. Benslimane