C’était la première rencontre post-CAN du sélectionneur national avec la presse locale. L’occasion pour Djamel Belmadi de revenir sur le fiasco de Douala, mais aussi pour évoquer la prochaine échéance capitale contre le Cameroun qualificative au Mondial qatari.
La conférence de presse animée, hier, s’est déroulée dans une belle ambiance. L’entraîneur national s’est montré très décontracté, courtois, se permettant même le luxe de plaisanter avec les journalistes. Ce qui n’était pas de ses habitudes par le passé. On sent moins de crispation chez lui et moins de méfiance vis-à-vis de la presse. Belmadi a gagné en maturité par rapport à ses relations avec les journalistes, même avec ceux qui peuvent se montrer maladroits dans leurs questions. Il faut dire que malgré l’échec cuisant de la CAN et la désillusion, tout le monde est resté solidaire avec le coach. Devant tant de gratitude et de soutien qu’on lui a montré, en dépit de l’élimination précoce des Verts, il ne pouvait que s’incliner. Cela lui a donné l’envie de travailler plus pour ne pas décevoir les fans à l’avenir. C’est une bonne source de motivation pour lui et pour ses joueurs pour se surpasser à l’occasion de la double confrontation face au Cameroun. Cette marque de sympathie ne l’empêche pas d’assumer pleinement «l’échec collectif» à la CAN. Il attribue cela à la préparation «chaotique» de son équipe. «La préparation a été chaotique. Je parle de mon équipe. Ces dernières années étaient une succession d’éléments favorables. Un échec est une addition d’éléments défavorables. Il y a eu une faillite collective dont je suis responsable», a-t-il déclaré dans des propos relayés par l’APS. Il nous apprend par ailleurs que «seuls 5 joueurs n’ont pas eu le Covid-19, et avec les conséquences que ça a découlé sur le collectif, il était impossible de rassembler l’ensemble du groupe». En effet, «des joueurs n’avaient pas de force pour courir. Ils arrivent à un niveau physique très diminué», dira-t-il. Durant la préparation, le coach vivait avec la hantise de découvrir de nouveaux cas de la Covid-19 chez ses joueurs. «C’était difficile à gérer. On faisait des tests tous les matins. On avait peur chaque matin pour savoir qui ne serait pas disponible aujourd’hui», ajoute-t-il. Il est évident que les conditions particulières dans lesquelles s’est déroulée la préparation ont influé négativement sur le rendement et les prestations des joueurs. D’autant que le stage a été tronqué à cause de l’arrivée tardive des joueurs évoluant en Europe. A présent, il s’agit de tourner la page de la CAN pour se projeter vers les deux matchs barrage face au Cameroun qui sont importants pour les Verts. Belmadi n’ose même pas imaginer l’élimination tellement il est déterminé, lui et son groupe à se qualifier au Mondial. C’est un rendez-vous qu’il ne compte rater en aucune manière. «Ce sont les deux matchs les plus importants de ma vie», avoue-t-il. Concernant le choix des Camerounais pour le stade de Japoma, Belmadi reconnaît que la pelouse est dans un état catastrophique, mais il n’a pas «peur d’y aller». Heureusement que le match retour aura lieu à Blida dont la pelouse est en parfait état selon l’avis du coach. «Il faut que notre stade soit comme la Bombonera (le stade de Boca Juniors en Argentine, ndlr)». On joue le match retour dans notre pays, la qualification ne peut pas nous échapper. On veut la fêter avec notre peuple», conclut Djamel Belmadi qui ne compte apporter beaucoup de changements à son groupe. Le retour d’Andy Delort n’est pas à l’ordre du jour. Pour le coach national, l’attaquant niçois s’est éliminé lui-même de la sélection.
Ali Nezlioui