Musique: Clôture en apothéose de la 3e édition du Prix Cheikh Abdelkrim-Dali

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«De Baghdad à Cordoue», une opérette réunissant, chant andalou, conte, poésie et danse, a marqué la cérémonie de clôture de la 3e édition du Prix Cheikh Abdelkrim-Dali, animée par une pléiade d’interprètes de renom, dans le strict respect des mesures de prévention sanitaire.

Devant le public nombreux de l’Opéra d’Alger Boualem-Bessaih, Naguib Kateb, en maître de cérémonie et à la direction artistique d’une fusion judicieuse de l’Orchestre national féminin de l’Opéra d’Alger avec celui de la Fondation Abdelkrim-Dali, a conduit avec une main de maître et un savoir-faire qui n’est plus à présenter, la cérémonie de clôture de la 3e édition du Prix Cheikh Abdelkrim-Dali. Sur une idée de Naguib Kateb (Soltane El H’Wa), coécrite avec Sihem Arafa Kennouche, (la conteuse), une dualité passive va opposer les modes  zidane  et ghrib de la musique andalouse, entretenant des échanges parfois intenses, sur la question de savoir lequel des deux a plus d’égard et de notoriété. Entretenant la dualité entre les deux modes, la narratrice fait valoir les arguments de chacun à travers les personnages suggérés de Leila la belle servante dans le Palais de Haroun Errachid, surnommée «Leghriba» et sujette à toutes les convoitises, et Hibatou Allah Ibn Moâd El Habachi, à qui reviendrait le mérite d’avoir su extraire le mode zidane du genre Rasd pour lui donner une vie autonome. Portés avec brio par la théâtralité de la conteuse sous un éclairage feutré aux atmosphères conviviales, les deux antagonistes prenaient chaque fois à témoins d’éminents savants de différents domaines de la pensée humaine du XVIIIe siècle, à l’instar d’El Farabi, El Kindi, Ziriab et Abou El Faraj El Asfahani, entre autres. Chaque argumentaire, avancé d’abord par la beauté du propos en prose, est illustré ensuite par le chant et la musique, autres modes d’expression brillamment porté par une pléiade de cantatrices et de ténors de renom, pour clore les débats dans l’entente et la réconciliation, avec Touchiyet El Kamal (la perfection), pièce musicale dans laquelle les deux modes vont cohabiter harmonieusement après avoir appris à vivre ensemble. En solo, en duo ou en groupe, les voix présentes et étoffées de Zakia Kara Terki, Lila Borsali, Beihdja Rahal, Lamia Madini, Hasna Hini, Karim Boughazi, Abdelwahab Bahri, Sihem Arafa Kennouche (conteuse) et Naguib Kateb (en chanteur), ainsi que les ballerines et les danseurs du Ballet de  l’Opéra d’Alger, ont porté cette belle randonnée onirique, au plaisir d’un public conquis. En présence des ministres, de la Culture et des Arts, Soraya Mouloudji et de la Communication, Mohamed Bouslimani, ainsi que des représentants de différentes missions diplomatiques accréditées en Algérie, le public a savouré tous les moments de l’opérette dans l’allégresse et la volupté, applaudissant longtemps les artistes à l’issue du spectacle. Programmée du 21 au 25 février, la 3e édition du Prix Cheikh Abdelkrim-Dali a été organisée sous le patronage du ministère de la Culture et des Arts, en collaboration avec le ministère de la Communication. Créé en 2016, ce prix baptisé du nom d’une grande figure de la musique andalouse qui a su allier «Gharnati» et «Sanaâ», vise à promouvoir les jeunes talents et enrichir le répertoire de cette musique savante.

Nassima Haffaf, lauréate du Prix  Cheikh Abdelkrim-Dali 2022 La violoniste interprète de musique andalouse, Nassima Haffaf, a été consacrée, vendredi soir à Alger, «grande lauréate «de la 3e édition du Prix Cheikh Abdelkrim-Dali, qui a mis en compétition sept finalistes. Lors de la cérémonie de clôture organisée à l’Opéra d’Alger Boualem-Bessaïh, le jury, présidé par le chercheur musicologue et interprète de la chanson andalouse, Noureddine Saoudi, a décerné le 1er Prix de ce concours biennal à Nassima Haffaf pour son interprétation de «noubet Leghrib», dans ses différentes déclinaisons mélodiques et rythmiques. A huit ans, Nassima Haffaf a rejoint l’association «Anadil El Djazair», alors dirigée par Youcef Ouznadji, pour adhérer bien après, à l’Ensemble des «Beaux Arts d’Alger» sous la houlette d’El Hadi Boukoura. Elle fera par la suite, simultanément partie de l’Orchestre féminin de l’Opéra d’Alger qui avait sollicité ses services, et de l’association «Cortoba», quelle ne quittera plus. Après l’annonce de son sacre, Nassima Haffaf s’est vu remettre le trophée honorifique et l’«attestation de succès», en plus d’un «accompagnement financier» pour l’orchestration et l’enregistrement en studio de son premier CD. Le jury a également consacré, Asma Hamza et Youcef Nouar, respectivement lauréats des 2e et 3e Prix pour leurs rendus des noubas «Sika» et «Raml El Maya», alors que les quatre autres finalistes ont reçus des attestations de participation et des cadeaux honorifiques. En présence des ministres, de la Culture et des Arts, Soraya Mouloudji et de la Communication, Mohamed Bouslimani, le président du jury, Noureddine Saoudi, a énuméré les critères d’évaluation retenus durant le travail d’appréciation de chaque rendu, pour départager les artistes finalistes du concours. Faisant remarquer que les prestations des candidats «se valaient» et qu’il a donc été «difficile pour le jury de les départager», M. Saoudi a précisé que l’évaluation s’est faite essentiellement autour de: la connaissance de la Nouba et la capacité de l’interpréter, la diction, l’interprétation, l’esthétique et ornements vocaux, le rythme, la maîtrise de l’instrument, ainsi que la tenue et l’allure de l’artiste. Sous l’égide du ministère de la Culture et des Arts, avec le soutien du ministère de la Communication, la 3e édition du Prix Cheikh Abdelkrim-Dali, a mis en lice sept finalistes, choisis parmi une «trentaine» de candidats inscrits. Organisé depuis 2016, le Prix Cheikh Abdelkrim-Dali, du nom d’une grande figure de la musique andalouse qui a su allier «Gharnati» et «Sanaâ», vise à promouvoir les jeunes talents et enrichir le répertoire de cette musique savante.

M. T.