Le bâtiment va mal

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Quand le bâtiment va, tout va, dit l’adage. Or, précisément en ce moment, le bâtiment va mal et subit de plein fouet les effets déjà visibles de la crise. Le ministre en charge du secteur de l’Habitat a endossé l’habit du communicateur pour accabler un autre département, l’accusant d’être responsable du blocage de la situation que subissent les entreprises algériennes. Rappelons que celles-ci n’ont pas été payées pour leurs diverses prestations et risquent de déclarer faillite si ce n’est déjà fait pour certaines d’entre elles. Il y a quand même quelque 100 milliards de dinars de créances détenues par les entreprises algériennes rudement concurrencées par les Chinois et les Turcs qui ont eu le gros des marchés de l’AADL et des LPP. Or, le rythme effréné de la construction, dicté par le souci de loger tout le monde et celui d’une paix sociale à préserver, n’a pas été suivi par le financement et c’est le ministère des Finances qui est désigné pour avoir constitué un blocage à la situation, par le biais de ses banques dont le CPA essentiellement. Aussi, le ministère des Finances a débloqué 10 % des créances soit 12 milliards de dinars, ce que les entrepreneurs jugent nettement insuffisants. Mais alors pourquoi en arriver à cette situation illustrée par une gestion très approximative du secteur du bâtiment (comme d’autres d’ailleurs) ? Cela s’appelle l’imprévision et, dans l’enthousiasme et l’euphorie générés par les caisses pleines, on n’a pas jugé utile d’élaborer de véritables plans savamment conçus et appliqués rigoureusement. C’est-à-dire des plans qui prévoient une baisse des revenus et d’éventuelles solutions. Alors l’effondrement du baril du pétrole a mis à nu des pratiques hasardeuses et ce qu’il convient d’appeler une gestion par l’argent, c’est-à-dire comptant exclusivement sur les gros budgets alloués et dénuée de tout esprit d’initiative. Celui qui aurait pu éviter à de nombreuses entreprises de faire faillite mettant à la rue de charretées de travailleurs…