Revoilà la pénurie de lait

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Dans certaines villes du pays, le lait en sachet se fait tellement rare qu’il est vendu en concomitance avec un autre produit, du yaourt ou du beurre ou même des biscuits. Cela rappelle ces années lointaines des Souk-El-Fellah où on obligeait le client à acheter deux kilos de légumes secs pour pouvoir acquérir une plaquette d’œufs! Ainsi la pénurie de lait revient régulièrement et montre une fois la grande dépendance vis-à-vis de l’étranger qui nous fournit la fameuse poudre qui sert de matière première à la fabrication du précieux breuvage. Le procédé est simple, du lait fraichement collecté est asséché et réduit en poudre revendue aux pays qui ne maitrisent pas encore leur production laitière. L’Algérie fait partie du lot, elle qui a quand même largement les moyens de s’affranchir de cette dépendance. Il existe de nombreuses régions qu’on appelle «les bassins laitiers» parce que spécialisés dans l’élevage et l’exploitation de vaches laitières. El Tarf, Skikda, Batna, Tiaret, Relizane…Autant de wilayas où parfois la production laitière connait des pics notamment en printemps. A tel point où les producteurs confrontés à la surproduction, ne trouvent pas preneur à des hectolitres de lait et il arrive au liquide nourricier de terminer dans la nature. Parce que ces fermes laitières se situent dans un environnement dépourvu de services complémentaires tels le ramassage et les petites industries de transformation, fromageries, yaourteries et autres dérivés laitiers. D’autre part le problème de la collecte se pose avec acuité et, à titre d’exemple, les jeunes préposés aux dispositifs d’aide à l’emploi, ne sont pas orientés vers cette filière ou tout simplement dans le but d’acquérir des véhicules frigorifiques afin de procéder à la collecte de lait et le distribuer sur de longues distances. Enfin il faut noter l’imprévision des pouvoirs publics qui n’ont jugé opportun de lancer une véritable industrie laitière à travers tout le pays, se contentant de payer rubis sur ongle la poudre importée par la grâce de la rente pétrolière. Et maintenant?