Sommet régional d’Irak: L’Afghanistan et la «menace»de Daech au centre des discussions

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Media Office, via AP

Plusieurs chefs d’Etat et représentants de plusieurs pays du Moyen-Orient se sont réunis, samedi à Baghdad, en Irak pour un sommet régional dans le but de désamorcer les tensions régionales, notamment entre les puissances saoudienne et iranienne. Le ministère iranien des Affaires étrangères a indiqué, vendredi, qu’une délégation présidée par le chef de la diplomatie, Hossein Amir-Abdollahian, se rendait en Irak pour participer au sommet régional de Baghdad.

«Nous savons tous qu’il ne faut pas baisser la garde, car Daech demeure une menace», a déclaré le président français à l’issue d’une rencontre avec le Premier ministre irakien, Moustafa Al Kazimi, en prélude à cette conférence où sont aussi attendus les ministres iranien et saoudien des Affaires étrangères et le roi de Jordanie Abdallah II. L’arrivée des talibans au pouvoir en Afghanistan et la «menace» que continue de représenter le groupe Etat islamique (Daech), auteur du sanglant attentat de Kaboul, seront également l’objet de toutes les préoccupations lors de cette conférence régionale. Outre le président français, seul acteur extra-régional, le président égyptien, Abdel Fattah Al Sissi, et le roi Abdallah II de Jordanie sont attendus. Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, et le roi Salmane d’Arabie saoudite ont également été conviés à la rencontre, mais pourraient envoyer des représentants. «Je ne vois pas d’obstacles» à rétablir les liens avec le royaume du Golfe, avait déclaré le président  Raïssi, qui a succédé début août au modéré Hassan Rohani. Pour le chef d’Etat iranien, l’amélioration des relations avec les pays de la région est une priorité. Par cette conférence régionale, l’Irak entend «désamorcer» les tensions entre l’Iran et l’Arabie saoudite qui n’ont plus de relations diplomatiques depuis 2016, selon un conseiller de M. Kazimi.

Le chef chiite Moqtada Sadr participera aux prochaines législatives

Le leader chiite irakien Moqtada Sadr est revenu vendredi sur sa décision de boycotter les élections législatives anticipées et a annoncé que son courant prendrait part au scrutin du 10 octobre «pour mettre fin à la corruption». «Participer au projet électoral est désormais acceptable», a déclaré Moqtada Sadr, lors d’une allocution télévisée, un mois et demi après avoir annoncé son boycott. Il a dit avoir reçu des gages de «certains dirigeants» politiques pour «réformer» le pays englué dans une crise économique et sociale et «mettre fin à la corruption», fléau qui gangrène toutes les strates de la société irakienne.

Le 15 juillet, Moqtada Sadr avait annoncé ne pas participer au scrutin, estimant que «la nation valait mieux que cela». Son courant sadriste, grand vainqueur des précédentes législatives en mai 2018, dispose du plus important bloc parlementaire avec 54 députés sur 329. Et les sadristes sont présents dans tous les rouages de l’Etat. Les législatives anticipées sont une des promesses émises par le Premier ministre, Moustafa Al Kazimi. Nommé en mai 2020 dans la foulée du soulèvement populaire d’octobre 2019, M. Kazimi a été désigné pour sortir le pays du marasme politique et économique et en finir avec la corruption.