Les jours se suivent et se ressemblent pour nos athlètes engagés à Tokyo. Les chances de médaille s’amenuisent de plus en plus, surtout après l’élimination, hier, du boxeur Mohamed Flissi. Il rejoint ainsi le contingent des perdants que sont Chouaib Bouloudinats, Younes Nemouchi, Abdelhafid Benchebla, Mohamed Houmri, ou encore Ishrak Chaïb. Seule Imene Khelif reste en lice en boxe.
Elle s’est qualifiée aux quarts de finale, à un tour de la médaille. Toutefois, elle doit affronter la redoutable irlandaise Kelly Harrington, ancienne championne du monde de la catégorie. La délégation algérienne misait également sur l’haltérophile Walid Bidani, mais ce dernier a dû déclarer forfait, suite à son contrôle positif au Covid-19. Par ailleurs, Le début des épreuves de l’athlétisme n’ont pas été, non plus, à la hauteur. Comme il fallait s’y attendre, Yassine Hathat (800m), et Loubna Bouhadja (400m haies), n’ont pu passer le premier tour des éliminatoires. Tout comme le spécialiste du 3000 steeple, Hicham Bouchicha, classé dernier de sa série, la veille. Abdelmalik Lahoulou en revanche, a été au rendez-vous en se qualifiant à la demi-finale du 400 m haies, mais le hurdler algérien aura du mal à prétendre à une médaille. Celle-ci pourrait tomber dans l’escarcelle du sauteur Yasser Mohamed Triki sur lequel reposent tous les espoirs de l’athlétisme algérien, notamment après le forfait de Taoufik Makhloufi. Certes, il n’est pas le favori pour remporter l’or, mais il peut glaner une médaille d’une autre couleur, à condition de se transcender à Tokyo. «Personne n’est favori aux JO. Il y a toujours des surprises», a-t-il annoncé avant le départ vers le Japon. Celui qui a failli renoncer à sa carrière, il y a quelques mois, faute de moyens, pourrait devenir le héros de l’athlétisme algérien, même si c’est loin d’être acquis, car la concurrence s’annonce rude. Il y aura du beau monde en face de lui, comme l’Américain Will Clay, le Burkinabé Hugues-Frabrice Zango, ou encore le Portugais Pedro Pichardo. Il reste que la participation algérienne jusque-là est conforme à la logique.
Il n’y a rien d’étonnant à ce que la majorité de nos athlètes ne franchit pas les premiers tours que ce soit en natation, en cyclisme, en voile, en boxe, en escrime, en judo ou en aviron.
On est à notre place, c’est-à-dire loin, très loin de l’excellence sportive. A chaque édition des Jeux olympiques, on constate que le niveau se creuse davantage entre nos sportifs et la haute performance. Mais nos athlètes sont plus à plaindre qu’à incriminer. Car ils sont victimes de la gabegie et de l’incurie qui règnent dans le secteur. Il n’y a pratiquement plus aucune politique sportive, on navigue à vue que ce soit au niveau des Fédérations ou du ministère. Jusqu’à présent, les responsables pouvaient se cacher derrière les performances de Taoufik Makhloufi. Maintenant qu’il n’est plus là, qui pourrait venir à leur rescousse pour masquer leurs carences ?