Le président du Conseil présidentiel du gouvernement d’entente nationale de Libye, Fayez el-Sarraj, est attendu aujourd’hui à Alger pour une visite de travail dans le cadre des concertations régulières entre les deux pays. Lors de cette visite, El-Sarraj abordera l’évolution de la situation et les efforts entrepris dans le cadre du règlement politique de la crise que connaît ce pays voisin. Cette visite permettra de réitérer la position constante de l’Algérie qui soutient la dynamique de paix initiée dans ce pays, fondée sur la solution politique, le dialogue inclusif et la réconciliation nationale dans le respect de la souveraineté nationale de la Libye. C’est dans cette optique plus précisément que le ministre des Affaires maghrébines, de l’Union africaine et de la ligue des Etats arabes, Abdelkader Messahel s’est rendu, par deux fois, en Libye où il a rencontré les différentes parties au conflit et a affirmé que l’Algérie salue toute démarche en faveur du dialogue et de la réconciliation nationale entre les Libyens, soulignant la nécessité d’édifier des instituions libyennes fortes à travers le dialogue inclusif et la réconciliation nationale globale. Messahel a précisé que l’Algérie salue toute démarche en faveur du dialogue et de la réconciliation nationale, soulignant que la Libye est capable de surmonter sa crise grâce à ses cadres, ses ressources humaines et ses potentialités à condition que les parties étrangères n’interfèrent pas dans ses affaires internes. Le ministre a estimé que la solution de la crise «doit émaner des Libyens eux-mêmes dans le cadre du dialogue inclusif et la réconciliation nationale globale», soulignant la nécessité d’impliquer toutes les forces actives en Libye dans tout accord politique à l’effet de sa concrétisation effective sur le terrain, en vue d’édifier des institutions libyennes fortes à commencer par l’Armée. L’Algérie est pour une armée libyenne unifiée et un gouvernement fort capable de satisfaire les revendications des citoyens et un parlement qui représente tout le peuple libyen, a soutenu Messahel. Le ministre avait rappelé que le pays voisin connaît depuis quelques années une situation de crise grave qui risque de le mener vers des dérives s’il n’y a pas de processus politique inclusif réel, précisant que l’Algérie ne peut pas rester indifférente du fait que la Libye est un pays voisin avec lequel «nous partageons une longue frontière, l’histoire, la culture et le voisinage et, pour cela, nous menons des efforts qui ne sont pas en contradiction avec l’initiative des Nations unies, militant ainsi en faveur d’une solution politique qui préserve son unité et sa souveraineté». L’Algérie milite aussi, a-t-il souligné, en faveur d’un dialogue direct entre Libyens, qui leur permettra de choisir leur propre devenir, tout en plaidant pour que tous les efforts internationaux se conjuguent et convergent en vue d’un agenda, celui d’accompagner les Libyens vers une sortie de la crise. Il est évident, a-t-il dit, que l’Algérie «n’a pas d’intérêt autre que celui d’accompagner ses frères libyens à sortir de la crise ou prévenir les dérives qui risquent d’avoir des conséquences sur les pays voisins». Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, avait affirmé, pour sa part, que l’Algérie a consenti des efforts et continue de le faire, pour trouver une solution politique qui préserve l’unité et l’intégrité territoriale de la Libye par le biais d’un dialogue national et d’une réconciliation favorisant la mise en œuvre de l’accord du 17 décembre 2015. Le chef de la diplomatie algé- rienne, Ramtane Lamamra, avait, de son côté, réitéré la position de principe de l’Algérie contre l’intervention étrangère et en faveur d’un processus de réconciliation nationale inclusif en Libye, et d’une solution politique à la crise devant émaner des Libyens euxmêmes. Il avait également affirmé qu’une nouvelle intervention militaire étrangère en Libye ne ferait qu’aggraver la situation du chaos qu’y règne actuellement et créerait plus de tensions et de désastre, mettant l’accent sur la nécessité de privilégier le dialogue politique et la nécessité de soutenir les efforts de l’envoyé spécial de l’ONU. Il avait, en outre, appelé la communauté internationale à apporter son soutien à la reconstruction de la Libye, affirmant que l’Algérie ne sera pas entraînée dans une aventure militaire en Libye ou ailleurs.