Le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Abdelbaki Benziane, a indiqué, ce mardi à Alger, que toutes les dispositions avaient été prises pour un bon démarrage de la saison universitaire 2020-2021, et ce, à travers l’élaboration d’un protocole sanitaire strict, l’adoption d’un système de groupes et la réduction du volume horaire pour les deux semestres.
Dans un entretien accordé au quotidien arabophone Al Khabar paru ce mardi, le ministre a indiqué que le secteur avait amorcé «de profondes réformes, lancées avec un arsenal juridique en cours de révision devant permettre le développement de plusieurs volets, notamment les œuvres universitaires pour lesquelles un comité de réflexion sera installé et sera conduit par des experts, avec la participation de tous les acteurs et dont les résultats seront appliqués après approbation des étudiants». Pour ce qui est de la possibilité de révision des lois législatives et organisationnelles régissant le secteur, le ministre a fait état de l’élaboration en cours de textes de loi, en concertation avec toutes les composantes de la corporation universitaire. Plus précis, il citera «le statut type de l’université, le décret relatif à l’habilitation universitaire, le décret relatif au système LMD (licence-master-doctorat), et l’avant-projet de la loi d’orientation sur l’enseignement supérieur, présenté fin novembre dernier à la famille universitaire pour débat et enrichissement». Il s’agit aussi du décret exécutif relatif aux programmes nationaux de recherche sur la sécurité alimentaire et la sécurité énergétique, a ajouté le ministre. Pour Benziane, la réalisation des objectifs de réforme et de développement requiert une adhésion de la famille universitaire à la démarche de moralisation de la vie universitaire, et de renforcement de la philosophie de la Charte d’éthique et de déontologie universitaire pour redorer l’image de l’université au sein de la société, préserver ses acquis et mettre un terme à toutes formes d’abus, de dépassement, d’extrémisme et de violence. À cet effet, il a été procédé à «l’enrichissement de la Charte d’éthique et de déontologie universitaire et à l’installation du Conseil national avec sa nouvelle composante qui s’attellera, à travers ses activités, au renforcement de la moralisation de la vie universitaire dans le cadre de la consolidation des valeurs éthiques et des normes scientifiques, a-t-il rappelé. S’agissant des mesures prises par le secteur pour garantir une reprise des cours sans la propagation du coronavirus, le premier responsable du secteur a relevé toutes les mesures adoptées dans ce cadre, notamment la mise en place d’un protocole sanitaire opérationnel strict incluant toutes les mesures préventives pour la préservation de la sécurité de toutes les composantes de la famille universitaire au niveau des complexes pédagogiques et des structures des œuvres universitaires. Le ministre a insisté, par ailleurs, sur l’importance de l’enseignement dans cette conjoncture sanitaire, et ce, à travers le système de groupes afin d’éviter toute forme d’encombrement au niveau des structures pédagogiques et de services et à l’intérieur de l’université. Pour Benziane, ce protocole sanitaire «associe également l’enseignement en présentiel et à distance et ce, conformément à trois scénarios. Chaque université est libre de choisir le scénario adapté à ses spécificités et à la situation pandémique prévalant dans sa région. Présentant le plan pédagogique visant l’amélioration de la formation et le renforcement des liens Université-Entreprise, le ministre a estimé que la réalisation de cet objectif passera à travers «la révision du plan de formation de manière à garantir la diversification des modes d’enseignement et l’introduction de nouveaux modes de formation, à l’instar de la formation à distance et par alternance».
Il s’agit également d’adapter les offres de formation aux besoins de développement et de l’aménagement du territoire d’une part, et aux évolutions scientifiques, technologiques et professionnels que connaît le monde d’autre part. Il est question aussi d’ajuster la relation avec l’environnement socioéconomique à travers la création d’un mécanisme de coordination intersectoriel et la redynamisation de la communication Université-Entreprise. Et d’affirmer que «le renforcement de l’employabilité des nouveaux diplômés de l’enseignement supérieur exige la mise en place de mécanismes opérationnels permettant la préparation des thèses de doctorat en milieu économique». Benziane a rappelé, dans ce sens, l’installation d’une commission mixte avec la Confédération nationale du patronat algérien pour la concrétisation de cette démarche. L’objectif étant, poursuit le ministre, d’aboutir à la mise en place d’un statut particulier pour les titulaires de doctorat afin de renforcer leur employabilité et, partant, leur insertion professionnelle. «Cela ne concerne pas seulement les établissements nationaux mais plutôt tous les pays du monde d’autant que l’université doit être ouverte à son environnement international à travers des contacts avec les universités étrangères pour établir des relations de coopération, d’échange et de jumelage outre des programmes communs afin de tirer profit des expériences et des expertises dans les domaines scientifiques, pédagogiques scientifiques et de gestion en sus de l’activation des programmes d’inter échange et de coopération notamment en ce qui concerne le master et le doctorat», précise le ministre. S’agissant du doctorat et du master pour tous comme annoncé par le président de la République, le ministre a fait savoir que le taux d’admission au master atteignait souvent 80% des licenciés en sus de l’ouverture de formation en master à distance au niveau de certaines universités algériennes. Quant au doctorat, les titulaires du master peuvent participer aux concours organisés à cet effet en fonction des postes de formation ouverts dans chaque établissement universitaire. Evoquant les problèmes dont pâtissent les œuvres universitaires, le même responsable a rappelé le dernier appel du président de la République à l’impératif de procéder à une réforme profonde des œuvres universitaires, ajoutant que son secteur «adoptera dans l’examen de cet important dossier une approche participative». Une commission regroupant des représentants de toutes les parties concernées sera mise en place afin de cristalliser une vision claire à cet égard, a-t-il annoncé. «Aussi, un groupe de réflexion sera constitué dont le rapport final sera transmis aux hautes autorités», révèle le ministre qui a indiqué que son secteur œuvrera lors de cette phase au développement de la gestion pour promouvoir les prestations offertes aux étudiants en attendant la réforme profonde des œuvres universitaires».
A.S. / Ag.