Championnats d’Afrique de judo: L’équipe nationale avec un effectif très réduit à Madagascar

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L’équipe nationale de judo (hommes et dames), s’apprête à prendre part aux 41es Championnats d’Afrique seniors de la discipline, prévus à Madagascar du 17 au 20 décembre, avec l’ambition d’engranger un maximum de points pour qualifier un grand nombre d’athlètes aux prochains Jeux olympique de Tokyo.

On aurait souhaité à ce propos que l’équipe d’Algérie soit présente dans toutes les catégories de poids (7 chez les filles et autant chez les garçons), comme cela a souvent été le cas. Malheureusement, au lieu des 18 judokas, dont neuf filles, inscrits au préalable, seulement six feront finalement le déplacement  à Madagascar. Il s’agit de  Fethi Nourine (-73 kg), Abderrahmane Benamadi (-90 kg) et Mohamed Sofiane Belrekaâ (+100 kg) chez les messieurs, ainsi que Amina Belkadi (-63 kg), Kaouthar Ouallal (-78 kg) et Sonia Asselah (+78 kg) chez les dames. Une délégation plutôt réduite qui ne reflète pas du tout le potentiel du judo algérien à l’échelle africaine. Un recul inquiétant, d’autant que la baisse de l’effectif de l’équipe nationale de judo est due à un problème strictement financier, d’après les responsables de la Fédération, comme l’indique le Directeur technique national (DTN) de la FAJ, Salim Boutebcha à l’APS. «On devait participer initialement avec une équipe complète composée de 18 athlètes dont 9 filles, mais en raison du coût exorbitant du déplacement, notamment les billets, nous étions contraints de réduire l’effectif», a-t-il expliqué, avant d’ajouter : «On voulait prendre le maximum d’athlètes dont ceux qui ont un bon niveau, mais les circonstances nous ont poussés à nous référer au ranking olympique de nos judokas et prendre les mieux classés, pour ne pas rater ce rendez-vous, qualificatif aux JO de Tokyo ». Les 2/3 des sélectionnés sont donc restés à la maison, parce que l’Algérie, avec toutes ses richesses, n’a pas pu leur fournir 1.3 milliard  de centimes, pour pouvoir faire le voyage au complet. 1.3 milliards de centimes : une broutille dans le milieu du football, mais qu’une fédération olympique, pourvoyeuse de médailles, qui plus est, ne peut pas réunir. «C’est en dehors des capacités financières de la Fédération», confie la même source. Cela nous emmène à évoquer la paupérisation de plus en plus grande dont souffre le sport d’élite chez nous. Le misérabilisme dans lequel il se morfond le condamne inéluctablement à la régression. Il est complètement délaissé, livré à lui-même, après avoir été dilapidé, vidé de ses compétences. Aujourd’hui, il faut le dire, le mouvement sportif national, vit l’une des périodes les plus dramatiques et les plus tristes de son histoire.

La Fédération de judo est un exemple parmi tant d’autres, car le marasme est général. Il touche pratiquement toutes les disciplines à l’exception du football qui bénéficie des largesses de l’Etat pour des considérations purement politiciennes. Les pouvoirs publics sont justement interpellés pour mettre un terme à cette situation intenable. D’autant qu’il ne faut pas beaucoup de moyens, comparativement au football, pour régler cette crise latente. A moins que le sort de ces nombreuses disciplines ne les intéresse pas. Dans ce cas, qu’ils se retirent du secteur pour laisser la place aux bonnes volontés capables de le relancer et de le redynamiser.

Ali Nezlioui