Le PLF 2021 en débat au Sénat: Cap sur les acquis sociaux et les réformes économiques structurelles

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Après son adoption par les députés de l’APN, le projet de loi de finances (PLF 2021), a été présenté hier au niveau de la chambre haute du Parlement où il sera débattu avant son adoption. Ce projet comprend de nouvelles mesures devant permettre d’asseoir une politique socioéconomique adaptée avec la conjoncture engendrée par la pandémie de Covid-19.

Dans ce volet, le gouvernement a réitéré la volonté de l’Etat à préserver les acquis sociaux, notamment en ce qui concerne la protection des couches les plus démunies. À ce titre, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, avait pris les devants avec des mesures pratiques visant l’édification d’une nouvelle économie nationale sous-tendue par la diversification des sources de croissance, l’économie du savoir et la gestion rationnelle des richesses nationales. Il avait donné, à ce propos, des instructions au gouvernement à l’effet d’opérer des réformes structurelles dans le cadre de la politique générale du gouvernement, à même d’assurer une exploitation optimale et transparente de toutes les potentialités et richesses naturelles nationales, à commencer par les mines dont regorge l’Algérie. Pour le Président Tebboune, l’édification d’une véritable nouvelle économie passe par le changement des mentalités et la libération des initiatives de toute entrave bureaucratique, la révision des textes juridiques en vigueur, ou leur adaptation en fonction de la logique économique et non des pratiques conjoncturelles, ce qui permettra de mieux exploiter le génie national et de générer les richesses et les emplois sans exclusion, ni exclusive.

Le président de la République a mis l’accent sur l’impératif de générer de la valeur ajoutée dans chaque projet, appelant à explorer toutes les terres, y compris les terres rares, aux fins d’amortir le recul des recettes de l’Etat. Dans ce cadre, la dépense publique continuera de servir de levier de développement et de la croissance dans le cadre d’une politique budgétaire rénovée et dont l’objectif sera de maintenir l’effet de la dépense publique comme instrument de l’investissement public et comme un stimulant à l’activité économique productive. Cette nouvelle démarche adoptée par l’exécutif devrait favoriser l’émergence d’une politique de diversification économique, de transformation structurelle et de rénovation du modèle de financement de l’économie. Lors du débat sur le PLF 2021, les intervenants ont mis l’accent sur l’impératif d’accélérer la mise en place de réformes structurelles à l’ombre des indicateurs négatifs enregistrés par l’économie nationale en raison de la baisse des revenus pétroliers et des répercussions de la Covid-19. Ils ont jugé impératif de diversifier les sources de revenus pour atténuer les incidences économiques de la pandémie à travers le recours à d’autres créneaux créateurs de richesses, à l’instar des ressources minières et non-minières, l’agriculture, le tourisme ou encore les industries manufacturières. Il serait également judicieux, selon eux, de promouvoir la production locale afin de réduire la facture des importations et préserver la devise, encourager les PME et les startups et rechercher des sources d’énergies alternatives notamment les énergies renouvelables. La généralisation de la numérisation particulièrement dans les secteurs économiques et la lutte contre la corruption et les méthodes archaïques dans la gestion des affaires publiques en investissant dans le développement humain ont été fortement recommandées par les députés qui ont salué l’attachement du gouvernement à préserver le caractère social de l’Etat en consacrant une enveloppe de 1927,5 milliards de dinars aux transferts sociaux, tout en insistant sur la nécessité d’accélérer la mise à jour des fichiers des nécessiteux afin d’assurer les transferts aux véritables ayants-droit. En dépit des mesures prévues dans le PLF 2021, celui-ci «n’est pas à la hauteur de concrétiser le programme du président de la République et demeure en-deçà des aspirations du peuple», a-t-on souligné, citant notamment la lenteur dans l’élaboration des textes d’application et des cahiers des charges relatifs à plusieurs lois. Dans le même ordre d’idées, ils ont mis en avant l’impératif d’accélérer la régularisation des contrats de pré-emploi et de trouver des formules alternatives pour absorber le chômage, estimant que compte tenu du caractère répétitif de l’instabilité du marché pétrolier mondial, il est désormais nécessaire d’adopter une nouvelle logique économique réaliste basée sur la déstructuration progressive du système de dépendance aux hydrocarbures. Une telle logique, a-t-on poursuivi, requiert la mise en place de réformes économiques structurelles favorisant les conditions de l’éco-diversité, en faisant appel aux atouts que recèle l’Algérie, à savoir l’agriculture, les mines, les industries manufacturières, le tourisme et les technologies de pointe. Le processus de transition économique requiert, selon les mêmes intervenants, d’opérer un ensemble de réformes qui pourront consolider la stabilité budgétaire à moyen et long termes, améliorer l’efficacité des politiques publiques et moraliser les différentes pratiques. Cette démarche devait permettre aussi de rétablir la confiance et la cohérence entre les institutions de l’Etat et les partenaires socioéconomiques et améliorer le climat des affaires en vue de drainer les investissements directs étrangers. En effet, à travers le nouveau modèle économique, l’Etat compte s’inscrire dans la rupture totale avec les méthodes de gestion du passé et engager une nouvelle démarche marquée par une adéquation des politiques publiques et sectorielles et une rénovation de la gouvernance économique. Récemment, des experts économiques et des dirigeants d’entreprises ont souligné les facteurs d’attractivité de l’Algérie en matière d’investissement, en saluant les mesures décidées par les pouvoirs publics pour encourager les investisseurs étrangers. Ils ont salué les réformes entreprises par le gouvernement en vue d’améliorer l’attractivité du pays et stabiliser le cadre réglementaire régissant l’investissement, estimant que la pandémie du Covid-19 est un facteur d’accélération et de transformation du modèle économique algérien, jusque-là basé sur la rente et les hydrocarbures. Rappelant que l’Algérie est en transition économique, ces experts ont formulé le vœu de voir des investisseurs étrangers associés dans une logique de partenariat gagnant-gagnant aux projets de croissance et de diversification lancés en Algérie. Dans ce contexte, ils ont énuméré les principaux secteurs à fort potentiel de développement, à savoir la production industrielle, l’agriculture, l’agro-industrie, les filières de transformation, l’industrie manufacturière, l’industrie minière, la pétrochimie, les énergies renouvelables et l’industrie du digital. Ils ont mis en avant aussi la possibilité de relocalisation des chaînes de valeur industrielles, soutenant que l’Algérie avec sa proximité avec l’Europe et sa position géographique en Afrique peut devenir un partenaire dans tous les secteurs. Pour rappel, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, avait, maintes fois, rappelé que les attentes sociales légitimes exprimées par les populations, demeurent au centre des préoccupations de l’Etat et seront satisfaites à travers les projets qui sont en cours de réalisation et ceux encore en voie d’être lancés.

  1. Benslimane