Mesures de déconfinement du Covid-19: Reprise partielle des activités commerciales en attendant la deuxième phase

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Algerie: 29.04.2020 Covid19 -grande satisfaction des citoyens et des commerçants après la reprise des secteurs d’activité commerciale.

Les activités commerciales, économiques et de services ont repris hier dans le cadre de la première phase des mesures progressives de levée de confinement partiel, dictée pour riposter à la propagation du Covid-19.

La première phase concerne la reprise des activités dans le secteur du BTPH, y compris les activités de sous-traitance et les bureaux d’études (architecture, urbanisme, génie civil), avec l’organisation des moyens de transport du personnel, à la charge des entreprises, autorisé à circuler sur l’ensemble du territoire national de 5h jusqu’à 19h dans le respect des consignes sanitaires et de sécurité édictées par les pouvoirs publics en la matière. La relance des travaux sur les chantiers est subordonnée au respect par les employeurs de la disponibilité des équipements de protection individuels (masques, gants, casques), à la planification des travaux de façon à respecter la distanciation physique et le cas échéant, l’organisation des conditions de leur hébergement et restauration, devant tenir compte des consignes de distanciation physique, d’hygiène et de désinfection régulière des locaux et des lieux. De surcroît, l’utilisation des moyens de transport des travailleurs, d’engins et de véhicules de chantier, doit répondre aux exigences des protocoles sanitaires particulièrement le nettoyage régulier et la désinfection quotidienne. A cet effet, tous les employés et les propriétaires d’établissements activant dans le secteur du BTPH sont appelés à se rapprocher des services des circonscriptions administratives, afin de déposer les demandes d’obtention des autorisations de circulation pendant la période du confinement sanitaire. S’agissant de la reprise des activités commerciales et de services, celle-ci concerne une première catégorie de métiers et d’artisanat, comprenant les artisans céramistes, les plombiers, les menuisiers, les peintres, les agences de voyages, les agences immobilières, la vente de produits d’artisanat, les activités de cordonnier et de tailleur, l’activité de maintenance et de réparation, le commerce d’articles ménagers et de décoration, le commerce d’articles de sport, le commerce de jeux et de jouets, les pâtisseries et confiseries, la vente à emporter de glaces et de boissons, et les fast-foods, uniquement la vente à emporter. Il s’agit, aussi, du commerce de literies et tissus d’ameublement, le commerce des appareils électroménagers, la vente des produits cosmétiques et d’hygiène, le commerce de fleurs, les pépiniéristes et les herboristes, les studios photographiques et les activités de tirages de plans et de photocopie, les douches à l’exception des hammams, la maintenance, le dépannage et le lavage de véhicules, les galeries d’art, le commerce des instruments de musique, les antiquaires et brocantes, les librairies et papeteries, les salons de coiffure pour hommes, ainsi que les marchés à bestiaux. Les autorisations d’exercice des activités commerciales et de services, susmentionnées, s’étalent de 7h à 17h, sans préjudice au confinement partiel, et ce, jusqu’au 13 juin 2020. Aussi, il est souligné la nécessité pour les opérateurs et les commerçants concernés de s’engager à la mise en place d’un système de prévention pour l’accompagnement des activités autorisées, dont le port obligatoire de masques de protection, l’organisation des entrées et des files d’attente à l’extérieur et à l’intérieur des magasins de façon à permettre le respect de la distanciation physique. Ces derniers doivent fixer le nombre de personnes autorisées à être dans un même lieu, déterminer le sens à suivre à l’intérieur des magasins, faire un traçage et des barrières pour éviter le croisement entre les clients, placer des serpillères désinfectantes pour les chaussures au niveau des entrées, mettre du gel hydro-alcoolique à la disposition des clients, désinfecter les pièces de monnaie et billets de banque, nettoyer quotidiennement les magasins, assurer des bacs pour le jet des masques, gants, mouchoirs et matériel médical utilisé. Pour ce qui est des activités des salons de coiffure pour hommes, ces derniers doivent se conformer à la nécessité d’organiser l’activité à travers la prise de rendez-vous, de respecter l’obligation du port du masque aussi bien pour le coiffeur que pour le client, autoriser l’entrée au salon à deux personnes au maximum et assurer un nettoyage régulier du local et du matériel de coiffure. Concernant les marchés à bestiaux, les marchés de fruits et légumes ainsi que les marchés et grands espaces de vente de proximité, les responsables doivent veiller à l’application rigoureuse de toutes les mesures sanitaires notamment le port du masque, la distanciation sociale, la désinfection des lieux, l’organisation de l’entrée, le traçage des passages, l’utilisation de serpillères désinfectantes pour les chaussures à l’entrée, alors que l’application de ces mesures sera contrôlée par les autorités compétentes. Les autorités insistent sur l’impératif du strict respect des mesures préventives, indiquant que le non-respect de ces mesures entrainera la cessation immédiate de l’activité et des sanctions conformément à la loi en vigueur. Pour leur part, les entreprises industrielles préparent la reprise de leurs activités par des mesures d’adaptation aux exigences de lutte contre la pandémie de Covid-19, selon des représentants d’organisation patronales qui s’inquiètent par ailleurs des coûts supplémentaires engendrés par ces mesures. «Après trois mois de restrictions, il est nécessaire de reprendre l’activité économique mais tout en mettant en avant la préservation de la santé publique qui doit rester la priorité absolue.

La reprise ne doit pas se faire au détriment de la santé de la population Des mesures spécifiques seront donc prises au sein des industries et des entreprises d’une manière générale», a déclaré le président du Forum des chefs d’entreprise (FCE), Mohamed Sami Agli. Il s’agit essentiellement du port obligatoire de masque, de la distanciation sociale, de la désinfection périodique des lieux du travail, du contrôle régulier de la santé des travailleurs et de la prise de la température à l’entrée des sites. Toutefois, ces mesures auront un coût certain sur l’activité de l’entreprise, souligne M. Agli, appelant à une solidarité employeur-employés pour faire face à cette situation. «Ce n’est pas toutes les entreprises qui peuvent mettre à la disposition de leurs employés quotidiennement des masques qui connaissent des prix exorbitants ou assumer les frais des opérations de désinfection ou du transport du personnel», note le président du FCE, qui rappelle que le tissu économique algérien est composé essentiellement des TPE-PME dont les capacités financières sont limitées. «Le cas de l’Algérie est particulier comparativement aux autres pays où l’économie subit uniquement les difficultés conjoncturelles liées à la pandémie, alors que les entreprises algériennes soufraient déjà, après une année 2019 très compliquée, et font face actuellement au double choc : crise sanitaire et baisse des prix de pétrole», a-t-il soutenu. M. Agli explique également qu’il sera «très compliqué» pour les entreprises de reprendre au même rythme qu’avant, car cela dépend de plusieurs facteurs externes, comme la disponibilité du transport public et la disponibilité de la matière première. Mais en dépit des difficultés, les entreprises doivent reprendre leurs activités rapidement «sinon la crise risque d’avoir des séquelles qui vont durer plus longtemps», selon le président du FCE. De son côté, le président de l’Union nationale des jeunes investisseurs (UNJI), Riad Tanka, a indiqué que les entreprises vont devoir recourir à un aménagement du planning du travail en application de la règle de la distanciation sociale. Les entreprises auront ainsi à réduire le temps de travail pour certains employés et intégrer le travail partiel dans le cadre du système de travail en alternance avec des plages horaires plus larges que d’habitude. «Nous sommes prêts à relancer l’activité et à s’adapter à la conjoncture sanitaire. Nous avons constaté un enthousiasme de nos travailleurs qui veulent récupérer le temps perdu», assure M. Tanka. Cependant, la reprise sera progressive en commençant avec une capacité de production qui avoisine 60%, selon le président de l’UNJI, qui estime que les entreprises doivent d’abord rétablir la relation de confiance avec leurs clients et fournisseurs, réévaluer les commandes et étudier les nouveaux besoins. La présidente de la Confédération générale des entreprises algériennes (CGEA), Saïda Neghza, souligne, quant à elle, la nécessité de la remise en marche des transports en commun pour la reprise du rythme de travail habituel. «S’inspirant des mesures prises par les pays en avance en matière de reprise économique, nous avions déjà invité les entreprises à se préparer au déconfinement, en tenant chacune de ses spécificités, de ses infrastructures et de l’organisation du travail», a déclaré Mme Neghza.  Les entreprises ont été également invitées à recruter éventuellement un personnel supplémentaire pour renforcer les opérations d’hygiène et de sécurité ainsi que pour la pose des différentes pancartes de jalonnement et de consignes à observer, explique la présidente de la CGEA, ajoutant que des possibilités de travail par équipe pourraient être mises en place. «Ces mesures impliquent évidemment un coût financier», relève Mme  Neghza qui fait remarquer que «beaucoup d’entreprises étaient au bord de la faillite» et que «des employés, pères de famille, souffrent terriblement de la non-activité». Interrogée sur les niveaux de production prévus lors du déconfinement, la première responsable de la CGEA a expliqué que la reprise du travail se fera crescendo, tout en proposant des points de situation qui doivent être transmis régulièrement selon un canevas établi par les départements ministériels concernés (Santé-Travail-Industrie). Sur ce point, le président de la Confédération algérienne du patronat (CAP), Boualem M’rakach, a insisté sur l’importance d’instaurer une commission mixte composée des représentants des pouvoirs publics et des opérateurs, pour définir les difficultés, les démarches et les orientations relatives à la reprise des entreprises. La création de cette commission, qui devrait mettre en place des cellules de veille et de suivi, permettra une application méthodologique des décisions prises.  Il a insisté sur la nécessité de «s’adapter à la crise, ce sont des techniques qui doivent être complétées par des actions constantes et régulières au niveau des grands ensembles où il y a une grande masse qui se croise, des préventions particulières sont à prendre et il faut impliquer un respect des actions prises. C’est cette commission qui va échanger pour créer les dispositifs nécessaires».

  1. Benslimane