Conférence internationale sur la crise en Libye: Tebboune attendu demain à Berlin

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Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, est attendu demain à Belin pour prendre part à la conférence internationale sur la Libye, organisée sous l’égide de l’ONU pour soutenir les efforts de réconciliation dans ce pays en proie à un conflit depuis 2011. Cette rencontre, qui se déroulera à la chancellerie allemande, verra la participation de plusieurs pays dont l’Algérie, la Russie, la Turquie, les Etats-Unis, la Chine ou encore l’Italie et la France.

Le Président Tebboune avait reçu, lundi dernier, un appel téléphonique de la chancelière allemande Angela Merkel qui l’a invité à prendre part à cette conférence qui intervient alors qu’un cessez-le-feu est déjà en vigueur en Libye depuis une semaine. Des progrès ont été enregistrés dans les pourparlers à Moscou destinés à signer un projet de document relatif au cessez-le-feu déjà en vigueur en Libye, dans lequel l’Algérie à jouer un rôle central. Le projet d’accord appelle les deux parties à arrêter les hostilités et à la formation d’un comité militaire pour établir un lien de communication entre les deux belligérants. Le texte appelle aussi à des mesures réciproques des deux parties pour assurer la stabilité dans Tripoli et les autres villes libyennes. La réunion de Berlin s’inscrit dans le cadre du processus engagé par l’ONU pour parvenir à une Libye souveraine et pour soutenir les efforts de réconciliation à l’intérieur de ce pays. Elle aura, notamment, pour objectif d’aider la Libye à régler ses problèmes sans influences étrangères et à réduire les interventions extérieures. Le Président Tebboune qui a reçu le président du Conseil présidentiel du Gouvernement d’union nationale (GNA) libyen, Fayez Al Serraj, avait indiqué que cette rencontre s’est tenue dans une conjoncture sensible, suite à l’aggravation de la situation sécuritaire en Libye. La rencontre a permis aux deux Présidents d’échanger les vues sur les outils et moyens idoines pour l’accélération du rétablissement de la paix, de la sécurité et de la stabilité dans ce pays frère. Ces entretiens ont été l’occasion pour le président de la République de rappeler la position constante de l’Algérie vis-à-vis de la crise libyenne, une position qui repose essentiellement sur le principe de non-ingérence dans les affaires internes des Etats. Le président de la République a réitéré la nécessité de trouver une solution politique à cette crise qui garantit l’unité de la Libye, de son peuple et de son territoire ainsi que sa souveraineté nationale, loin de toute ingérence étrangère.

Cette position s’est cristallisée, dès le déclenchement de la crise libyenne, par la défense de l’unité territoriale libyenne dans les fora internationaux et à tous les niveaux, par les aides octroyées au peuple libyen frère, qui est l’expression de l’amitié que lui porte le peuple algérien ainsi que le devoir de fraternité, de solidarité et de bon voisinage qui lui incombe envers ce peuple frère, et par l’engagement de l’Algérie au respect des principes du droit international. Le chef de l’Etat a réitéré son attachement à préserver la région de toute ingérence étrangère, compte tenu des menaces qui pèsent sur les intérêts des peuples de la région, sur l’unité de leurs Etats et sur la sécurité et la paix dans la région et dans le monde. L’Algérie a appelé la communauté internationale, particulièrement le Conseil de sécurité à assumer ses responsabilités afin d’imposer le respect de la paix et de la sécurité en Libye et exhorte les belligérants à mettre fin à l’escalade. Pour rappel, le Président Abdelmadjid Tebboune avait présidé récemment une réunion du Haut Conseil de sécurité, ce qui dénote de l’approche sécuritaire que l’Algérie envisage d’entreprendre dans le dossier libyen, en accordant un intérêt particulier à la sécurisation de nos frontières à la lumière des répercussions que pourraient engendrer les conflits et les crises dans les pays voisins. À ce propos, le Haut Conseil de sécurité a décidé d’une batterie de mesures à prendre pour la protection de nos frontières et notre territoire national et la redynamisation du rôle de l’Algérie au plan international, particulièrement en ce qui concerne ces deux dossiers, et de manière générale dans le Sahel, la région saharienne et l’Afrique. Pour ainsi dire, Tebboune veut redynamiser le rôle de la diplomatie algérienne parallèlement aux efforts que les forces de l’ANP sont en train de déployer pour sécuriser nos frontières. Ceci d’autant que l’Algérie est devenue un exemple à suivre dans le domaine de la lutte contre le terrorisme et en matière de maitrise totale de la sécurisation de ses frontières contre tous les dangers et toutes menaces d’où qu’elles viennent et ce, conformément à la stratégie globale et intégrée adoptée. Récemment, le ministre des Affaires étrangères, Sabri Boukadoum, a révélé que l’Algérie allait prendre plusieurs initiatives en faveur d’une solution pacifique à la crise libyenne, réitérant le rejet de l’Algérie de la présence de toute force étrangère, quelle qu’elle soit, dans ce pays voisin. Après avoir rappelé la position constante de l’Algérie concernant la non-ingérence dans les affaires internes des Etats, le chef de la diplomatie algérienne a réaffirmé que la voie des armes «ne peut guère être la solution, laquelle réside dans la concertation entre tous les Libyens, avec l’aide de l’ensemble des pays voisins et en particulier l’Algérie». Sabri Boukadoum avait indiqué, à ce sujet, que l’action militaire ne pourra guère aboutir à la résolution de ce conflit, soulignant que «seule une solution politique négociée et acceptée par l’ensemble des protagonistes est à même de rétablir la paix dans ce pays». Il avait ajouté qu’il appartenait dès lors aux Libyens d’engager dans les meilleurs délais, un processus inclusif de réconciliation nationale, comme cadre indispensable devant mettre un terme à la division et aboutir à l’objectif ultime de l’organisation d’élections transparentes sous l’égide de l’Union africaine et de l’ONU. Boukadoum avait soutenu que la tenue de ces élections, dont les résultats devraient être respectés par toutes les parties prenantes, «contribuerait à l’instauration d’un climat de confiance et à la mise en place d’institutions gouvernementales démocratiques pérennes, dont une armée nationale unifiée et seule responsable d’assurer la sécurité du pays». Il avait, par la même occasion, rappelé que «l’Algérie qui a toujours encouragé les frères libyens à s’engager sur la voie du dialogue inclusif et de l’entente nationale, est convaincue que les parties libyennes sauront faire montre de sagesse pour dépasser leurs différences et faire prévaloir les intérêts nationaux suprêmes».

  1. Benslimane