Ce qui était dans l’air depuis quelques semaines déjà, a été confirmé hier au Cameroun. La prochaine phase finale de la Coupe d’Afrique des nations programmée l’année prochaine au Cameroun, aura bien lieu en hiver vraisemblablement du 9 janvier au 6 février 2021 plutôt qu’en juin-juillet.
La décision a été confirmée par les autorités camerounaises lors d’une réunion tenue ce mercredi avec une délégation de la CAF à Yaoundé à laquelle a pris part le coach national Djamel Belmadi. Les raisons invoquées pour justifier le changement de date sont liées aux conditions climatiques, selon la version officielle. Le ministre des Sports et de l’éducation physique camerounais, le professeur Narcisse Mouelle Kombi, l’a d’ailleurs expliqué dans une déclaration rapportée par la presse sur place. «Sur toute l’étendue du territoire, du Nord au Sud, de l’Est à l’Ouest, la période de juin à septembre -je parle sous le contrôle du directeur de la météorologie- correspond à la grande saison des pluies. À Douala, par exemple, durant cette période, il pleut quotidiennement», a-t-il souligné dans des propos repris par rfi. La décision sera certainement entérinée par le Comité exécutif de la CAF, qui devrait se réunir en marge de la tenue de la Coupe d’Afrique de futsal (28 janvier au 7 février au Maroc). Il est fort probable aussi que les prochaines éditions programmées respectivement en Côte d’Ivoire 2023 et en Guinée 2025 se dérouleront également en hiver, car le même problème météorologique risque de se poser en été. Du coup, la CAN organisée durant la période estivale n’a pas tenu longtemps. Une seule et unique édition en Egypte remportée par l’Algérie et puis retour en arrière. L’on se demande du coup, pourquoi les dirigeants de la CAF ont jugé bon de changer de périodicité pour la CAN ? Pourquoi ils n’ont pas tenu compte de ces paramètres pourtant connus par tous les Africains ? N’y a-t-il pas d’autres raisons inavouables qui ont poussé la CAF à revenir à l’ancien calendrier ? Beaucoup pensent en effet que c’est du à la programmation durant l’été 2021 de la Coupe du Monde des clubs, la nouvelle compétition que la Fifa veut lancer en fanfare. Les responsables ont voulu ainsi éviter un chevauchement entre les deux épreuves qui n’aurait pas plu à Gianni Infantino, le nouvel homme fort du football mondial. En tout cas, la CAN
est reléguée au second plan, elle perd énormément de sa crédibilité avec ces changements fréquents, même si le président de la CAF la joue plutôt cool. «Il faudrait que quelqu’un vérifie ma déclaration au symposium de Rabat au moment où nous avions annoncé une CAN à 24 équipes en juillet. J’ai toujours dit que nous devions être flexibles par rapport à la météo», rappelle-t-il. Cela dit, le retour à une phase finale de la CAN en hiver, va remettre sur la table l’épineux problème de la disponibilité des joueurs africains évoluant en Europe. Certains clubs du Vieux continent rechignent à libérer leurs internationaux africains à cette période cruciale, surtout qu’ils vont s’absenter pendant environ deux mois. D’ailleurs beaucoup de joueurs préfèrent faire l’impasse sur la CAN que de perdre leur place en club. C’est d’ailleurs la principale raison qui ont poussé les dirigeants de la CAF à opter pour une CAN en été. Aujourd’hui l’on assiste à un rétropédalage qui prouve que la CAF d’Ahmad Ahmad n’est plus souveraine dans ses décisions.
Ali Nezlioui