De passage à Canal Algérie, la ministre de l’Education nationale a, durant près d’une heure, précisé les grandes lignes de son programme et des réformes qu’elle compte faire aboutir. D’emblée, elle a déploré le grand nombre de plaintes émanant de parents d’élèves au sujet des châtiments corporels devenus une pratique courante au sein, notamment des cycles primaire et moyen où des enseignants (es) se défoulent sur des enfants sans défense. Il y a quelque part chez ces hommes et femmes qui recourent à la violence en guise de pédagogie sûrement de vieilles blessures de l’enfance qu’ils ne sont pas arrivés à refermer. Sinon, pourquoi ce défoulement sur des élèves qu’on peut aisément punir autrement que par des coups? A l’image de cette enseignante d’un collège algérois qui propose aux élèves de choisir entre les coups et le devoir à la maison. A l’évidence les enfants tendent la main, heureux d’avoir évité le pensum. La ministre a rappelé fermement que les châtiments corporels sont strictement interdits. D’autre part, Madame Benghebrit a annoncé l’introduction de matières ludiques telles le théâtre, la musique, le sport comme autant de barrières contre la violence. Pédagogiquement, elle a expliqué que l’élève a besoin de s’exprimer et rien de mieux que ces activités pour éloigner l’élève de toute tentation de recourir à la violence. D’autant plus que beaucoup de vocations peuvent ainsi voir le jour. Mais là aussi force est de constater que les forces de l’immobilisme voient d’un très mauvais œil l’introduction du théâtre et de la musique dans les cursus scolaires. L’idéologisation à outrance de l’école algérienne a confiné l’apprentissage des langues, des sciences et de tout le reste des disciplines où la religion doit dominer comme dans une configuration fatale. C’est dire toute la difficulté de ce défi que lance la ministre d’un secteur sinistré depuis de longues décennies.