« Près de 20 millions de personnes au Yémen, au Soudan du Sud, en Somalie et au Nigeria risquent de mourir de faim», c’est ce que ne cesse de marteler le chef des affaires humanitaires de l’ONU. Comme par hasard la famine sévit dans des pays où le terrorisme et la guerre font rage, obligeant des millions de personnes à se déplacer pour fuir les bombes avec les conséquences dramatiques qu’on sait. Mais quelle est donc cette atroce ironie qui consiste à dépenser des milliards de dollars pour s’équiper d’armements sophistiqués et refuser une aide alimentaire à des populations que l’on a contribué soi-même à affamer? C’est le cas notamment de l’Arabie saoudite qui s’en prend avec une rage inexpliquée au Yémen, prétendument pour contrer les fameux Houtis mais en réalité, pour utiliser ses nombreux joujoux militaires achetés à coups de pétrodollars. C’est rien de l’écrire mais il faut voir ces images insoutenables de femmes squelettiques portant à bout de bras des enfants cadavériques envahis par les mouches et qui dans le meilleur cas mangent un rata aux conditions d’hygiène douteuse. Les maladies font rage dans ces campements de fortune érigés pour fuir les zones chaudes des conflits. Les nébuleuses terroristes labellisées Daesh, Boko Haram ou autre, sont aussi responsables de cette catastrophe humanitaire, au même titre que les Etats qui prétendent les combattre. Même si les enjeux semblent échapper au plus fin des observateurs dérouté par les troublantes révélations qui attestent que les groupes islamistes sont la création des grades puissances, il convient de se demander pourquoi laisse-t-on des populations entières de pauvres hères crever de faim? Nous avions naïvement cru que ce genre de crise humanitaire était derrière nous depuis la dernière guerre mondiale, mais c’est méconnaître la nature pernicieuse des puissants de ce monde, enclins à vouloir « instaurer la démocratie» quitte à l’édifier sur des millions de cadavres.