L’espace aérien algérien toujours interdit au Boeing 737 Max: Le constructeur annonce près de 3 milliards de dollars pertes

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Quatre mois après le crash mortel d’Ethiopian Airlines, neuf mois après celui de Lion Air, soit 346 morts au total. Le Boeing 737 MAX cloué au sol dans le monde entier ne reprendra pas les airs de sitôt. L’avionneur américain semble s’y préparer puisque la semaine dernière en dévoilant des chiffres financiers désastreux, le PDG de Boeing, Dennis Muilenburg, a annoncé que l’avionneur pourrait cesser de produire « temporairement » le 737 Max en cas d’immobilisation prolongée au sol. a évoqué une possible suspension de la production. Tout dépend il faut dire des autorités de régulation.

À commencer par la FAA, l’agence fédérale américaine chargée de dire si les conditions techniques sont réunies pour une reprise des vols en toute sécurité. Mais la crédibilité de cette agence est pointée du doigt, car sa relation avec l’industriel Boeing est apparue des plus ambigües. Une énième enquête dans la presse américaine, dans le New York Times en l’occurrence, est venue à nouveau semer le doute. Sur la base de documents internes de la FAA mais aussi de témoignages anonymes d’ancien et actuel cadre de l’agence, le journal aboutit à une conclusion effarante. Sur le Boeing 737 MAX, mis en service en 2016, le régulateur a cédé ses prérogatives quasi entièrement aux responsables et ingénieurs de Boeing, notamment en ce qui concerne le MCAS, le système logiciel anti-décrochage dont la défaillance a apparemment été à l’origine des deux crashs. Les détails de ce système, et surtout la nécessité d’informer les pilotes sur son existence, tout cela aurait été caché par Boeing aux ingénieurs de la FAA. Toujours selon la même source, la FAA a pendant des décennies forgé les normes internationales en matière de sécurité aérienne. Le point qui a été souvent souligné, c’est que la FAA n’a pas le budget nécessaire pour effectuer tous les tests nécessaires et qu’elle externalise de plus en plus, y compris au constructeur. Des cadres qui passent de Boeing à la direction de l’agence, ou vice-versa. Des ingénieurs que l’on pousse à travailler main dans la main avec ceux de Boeing pour certifier les avions. Certains laissant même entendre que le retard de la FAA pour clouer au sol le 737 max après les crashs vient de ce noyautage opéré par l’avionneur. Dans ses statuts, l’agence est bien entendu indépendante et elle a été pendant des décennies encore une fois une autorité incontestable. C’est un vrai problème politique. Au Congrès américain, une réflexion est en cours pour aider la FAA à retrouver sa crédibilité, sévèrement entachée désormais. Dans les deux cas, l’accident s’est produit quelques minutes après le décollage, une similitude qui a conduit les autorités du monde entier à suspendre son exploitation.

Boeing annonce la plus importante perte de son histoire

Quatre mois après le crash de l’avion d’Ethiopian Airlines, l’avionneur américain a annoncé le 24 juillet près de 3 milliards de dollars pertes, soit la plus grosse perte de son histoire, après les déboires du 737 Max, son avion vedette cloué au sol depuis la mi-mars. La facture de l’accident d’Ethiopian Airlines survenu en mars 2019 (157 morts), et du crash de Lion Air en octobre 2018 (189 morts) s’élève pour l’instant à 8 milliards de dollars (7,17 milliards d’euros) et cela sans compter les indemnisations des familles des victimes qui ont déjà porté plainte contre l’avionneur américain. Le coût de la catastrophe, estimée dans un premier temps à 900 millions (807 millions d’euros), pourrait encore augmenter dans les semaines à venir. Attaqué en justice par des proches des victimes des deux accidents, Boeing a pris les devants en s’engageant à leur verser 100 millions de dollars (90 millions d’euros). Un fonds spécifique doté de 50 millions de dollars (45 millions d’euros) disponibles a immédiatement été mis en place, il est géré par Kenneth Feinberg, un avocat américain spécialiste dans les fonds de compensation aux familles de victimes. Une semaine avant la publication de ses résultats trimestriels, le géant de l’aéronautique a indiqué qu’il allait provisionner 5,6 milliards de dollars (5 milliards d’euros) dans ses comptes du second trimestre, pour compenser les pertes des compagnies aériennes et des loueurs d’avions qui ont dû annuler des milliers de vols. Boeing ne va pas forcément leur verser de l’argent, mais leur accorder  selon l’importance de la flotte clouée au sol –, des ristournes sur de futures commandes, ou encore offrir des services de maintenance et de formation. Outre la provision trimestrielle exceptionnelle, Boeing va également devoir supporter une hausse de 1,7 milliard des coûts de fabrication du 737 Max, liée principalement à une réduction des cadences de production qui sont passées de 52 à 42 appareils par mois depuis la catastrophe.

Boeing face à sa crise la plus grave

Même si l’avionneur dit avoir déjà effectué plus de 135 essais en vol depuis l’immobilisation, le groupe aéronautique n’a toujours pas soumis aux régulateurs aériens, pour certification, le correctif du système anti-décrochage MCAS, mis en cause dans les deux accidents. « Les autorités réglementaires vont déterminer la procédure d’homologation du logiciel du MAX, des mises à jour concernant la formation (des pilotes) et ainsi que du moment propice pour lever l’immobilisation au sol », a prévenu Boeing. D’autant que fin juin, l’agence fédérale de l’aviation américaine (FAA) avait décelé un nouveau problème de microprocesseurs sur le 737 Max, présentant un « risque potentiel. » Ce défaut, qui concernerait la conception même de l’avion, pousse de nombreux experts à pronostiquer le retour en service du 737 Max pour le premier trimestre 2020. Pour rappel, l’Autorité chargée de l’aviation civile en Algérie avait  décidé de suspendre toutes les opérations de vol (survol, atterrissage et décollage) dans l’espace aérien algérien, pour les avions de type « Boeing 737-Max 8 » et « Boeing 737-Max 9 », et ce, à la suite du crash de l’avion d’Ethiopian Airlines (ET), et ce depuis mars 2019. Cette décision était intervenu « en application du principe de vigilance et suite au crash de l’avion de type « Boeing 737-Max 8 » de la compagnie aérienne nationale éthiopienne « Ethyiopian Airlines»,  avait souligné  dans un  communiqué le  ministère des Travaux publics et des Transports, rapporté par  l’agence officielle.  L’Autorité chargée de l’aviation civile en Algérie « suivra, de près, les résultats de l’enquête technique relative au crash de l’appareil Boeing 737-Max 8 « d’Ethiopyian Airlines ». Avait conclut la même source.