Maitre Mokrane Ait Larbi confirmant sa constitution dans l’affaire de Louisa Hanoune, avec d’autres confrères, apporte un certain nombre d’éléments d’appréciation, expliquant qu’après la procédure de constitution et l’autorisation de consulter le dossier, il a pu entrer en contact avec sa mandante.
« J’ai constaté qu’elle avait un excellent moral », révèle l’avocat qui déclare avoir été sollicité par plusieurs médias pour avoir des informations sur l’arrestation de Mme Louisa Hanoune. Il dit comprendre cet intérêt des professionnels de la presse car « l’affaire concerne une militante connue pour son combat mené avant et après l’instauration du pluralisme et qui plus est présidente d’un parti politique agréé. Et de surcroît son affaire est mise en corrélation avec celle de Said Bouteflika, le général Toufik et le général Tartag ». Le fait que Louisa Hanoune soit traduite devant une juridiction militaire, en sa qualité de personne civile, justifie aussi l’intérêt de l’opinion pour cette affaire, ajoute l’avocat qui précise bien qu’il est constitué uniquement dans le dossier de la secrétaire générale du PT ». « Tout avocat se trouve partagé devant le devoir de respecter le secret d’instruction et l’exigence des droits de la défense. Comment trouver un juste équilibre entre ces deux nécessités et le souci d’avoir une relation équitable avec les médias pour éviter tant que faire se peut, les déclarations au téléphone et le risque des interprétations erronées » note l’avocat. Qui, après avoir expliqué certains détails de procédure, revient sur la convocation de Mme Hanoune, indiquant à ce propos qu’elle s’est « rendue de son plein gré au tribunal de Blida, en réponse à une convocation. Entendue en qualité de témoin, elle s’est vue par la suite signifier par le juge d’instruction deux accusations et un mandat de dépôt. S’agissant de ces accusations, elles sont de deux ordres, à savoir « conspiration dans le but de porter atteinte à l’autorité d’un chef militaire », selon l’article 284 du code de justice civile et passible de 5 à 10 ans de prison, et « complot en vue de changer le système », selon l’article 77 du code de justice civile, passible de la peine de mort.
« Ces précisions faites, toute autre prétendue accusation, serait une atteinte à la présomption d’innocence et aux droits de la défense garanti par la Déclaration universelle des droits de l’homme », conclut Mokrane Ait Larbi, se gardant de tout préjugé de « ce qui va se passer ».
S.N