Ainsi, près d’un tiers des terres agricoles est inexploité. Ajoutés à la surface qui a été dédiée à la promotion immobilière, cela fait beaucoup pour un pays qui veut relancer un secteur primaire largement dépendant des importations. Certes, des exploitants attendent toujours les fameux documents qui leur ouvriraient les portes des crédits et des aides, mais le mal de notre agriculture est plus profond. Bien sûr, il y a ça et là quelques opérateurs privés qui se sont lancés dans l’aventure de la production agricole avec beaucoup de réussite, notamment dans le domaine céréalier. Paradoxalement, ces producteurs de bé et de pâtes alimentaires se sont mis à exporter alors que le pays continue toujours d’importer des pâtes alimentaires d’Italie essentiellement. Comme notre huile d’olive injustement concurrencée par celles d’Espagne, de France et de Tunisie dans les marques ornent les étals des supérettes! Assurément, ces manques à gagner -ces importations tous azimuts- mettent notre économie nationale dans une mauvaise posture et on aura beau développer le produit local, le problème restera posé tant que perdurent ces importations massives dans l’agroalimentaire. Pour l’exemple, la filière lait subit une farouche concurrence de la part d’importateurs qui ramènent du lait…d’Arabie saoudite! Pour dire que la problématique du développement agricole, secteur appelé à remplacer le pétrole, ne peut réussir avec uniquement des décisions techniques : il est urgent de trouver une solution à ces importations qui mettent à mal le produit national. Le secteur de l’automobile a connu une baisse drastique des importations, pourquoi pas celui de l’agroalimentaire? N’y a-t-il pas assez de pâtes, de yaourt, d’huile d’olive et de beaucoup d’autres produits pour satisfaire une demande nationale qui a tendance à s’amenuiser avec la baisse du pouvoir d’achat? Il y a urgence, la crise est à nos portes.