Le quotidien «The Washington Post» a rapporté tard dans la soirée d’avant-hier que la CIA a conclu que l’assassinat du journaliste Jamal Khashoggi a été ordonné par le prince héritier d’Arabie saoudite, Mohammed Ben Salmane.
Jamal Khashoggi, connu pour ses critiques envers le prince héritier, a été tué au consulat d’Arabie saoudite à Istanbul le 2 octobre. Selon la même source, des responsables américains ont dit avoir une grande confiance dans l’analyse de la CIA, qui est à ce jour la plus formelle à associer Mohammed Ben Salmane à la mort du journaliste. Dans une tribune publiée quelques heures après l’annonce du verdict, le conseil éditorial du journal a fait savoir que l’audace de l’Arabie saoudite dans ses nouveaux propos sur le meurtre du journaliste Jamal Khashoggi est choquante. La tribune en question met, notamment, l’accent sur les contradictions dans les nouvelles explications de l’administration saoudienne. «En faisant ces déclarations incroyables, le régime saoudien défie ouvertement tout le monde, y compris les principaux membres du Congrès qui appellent à une transparence. L’Administration Trump semble être prête à couvrir le crime», dénonce le conseil éditorial du célèbre journal américain. Le journal souligne aussi qu’en décrétant des sanctions contre 17 Saoudiens, l’Administration américaine garde le prince héritier saoudien Mohammed Ben Salmane et les hauts responsables des renseignements saoudiens hors d’affaire. Le conseil éditorial du Washington Post estime qu’«approuver le discours saoudien sur le meurtre revient à nier une série de réalités évidentes». Il indique aussi que «d’après les enregistrements audio remis à la cheffe de la CIA, Gina Haspel, Khashoggi n’a pas été tué dans une rixe avec «l’équipe de négociation», comme le prétendent les Saoudiens, mais par strangulation». Selon le New York Times, l’agent de sécurité saoudien Mahir Abdelaziz Mutreb, qui fait partie de l’équipe dépêchée à Istanbul pour tuer Khashoggi et qui a l’habitude d’accompagner le prince héritier dans ses visites à l’étranger, avait eu un entretien téléphonique en arabe peu de temps après l’assassinat du journaliste où il disait : «Dites à votre patron que les hommes ont fini leur travail.» D’après la même source, les renseignements américains sont sûrs que le mot «patron» désignait le prince héritier saoudien Mohammed Ben Salmane, ce que la CIA vient de confirmer.