Les habitants de la ville syrienne d’Afrine affirment être victimes d’abus et exactions de groupes terroristes armés dans cette cité du nord du pays, ont rapporté vendredi des médias.
Craintes et appréhensions, disent-ils, les ont poussés à rester chez eux depuis la conquête en mars dernier de leur ville, majoritairement kurde, par l’armée turque et les insurgés qui lui sont alliés. Ils décrivent une situation chaotique, dans une ville où les civils ne bénéficient de quasiment aucune protection. La moitié des 320.000 résidents d’Afrine avaient fui l’avancée des troupes turques, selon un rapport en septembre de la commission d’enquête de l’ONU sur la Syrie. La plupart n’ont pas pu y retourner et certains de ceux qui sont rentrés ont trouvé leurs maisons occupées par des groupes terroristes armés ou par des déplacés, selon elle. Des maisons ont été « dépouillées de leurs meubles, appareils électriques et de toutes (les pièces) de décoration ». Des habitants ont même racheté leurs voitures volées en payant « entre 2.000 et 5.000 dollars », selon la commission de l’ONU. Ils versent en outre des pots-de-vin aux barrages érigés aux entrées de la cité pour pouvoir arriver chez eux. La commission de l’ONU ainsi que l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH) ont rapporté plusieurs cas de rapts contre rançon. Selon l’OSDH, « 40 personnes ont été enlevées ces trois dernières semaines et conduites vers des ‘maisons d’otages’. Là, elles sont torturées » avant qu’une rançon ne soit réclamée à leurs proches. Les rapts sont devenus « un moyen de faire de l’argent », indique l’ONG. La Turquie a démenti les accusations d’abus. L’ONU et Amnesty International ont également fait état de saisie systématique de maisons abandonnées, par des groupes terroristes armés et des civils arrivés à Afrine d’ex-zones insurgées, notamment ceux de la Ghouta orientale près de Damas.