Balance des paiements Le déficit  recule au 1er semestre 2018  mais demeure  encore «relativement élevé»

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Le déficit de la balance des paiements de  l’Algérie a enregistré une baisse de plus de  trois (3) milliards de dollars au 1 er semestre de l’année en cours par rapport à la même période de 2017.

Le solde global de la balance des paiements a ainsi affiché un déficit de  7,93 milliards de dollars à la fin juin 2018 contre un déficit de 11,06  milliards de dollars à la fin juin 2017, selon les chiffres communiqués par des responsables de la Banque d’Algérie.     La balance des paiements se compose des flux à la fois des biens  (exportations et importations des marchandises), des services, des revenus,  des transferts de capitaux et des flux financiers réalisés entre l’Algérie  (Etat, entreprises et particuliers) et le reste du monde, c’est-à-dire  l’ensemble des entrées et sorties de devises entre l’Algérie et les autres  pays. Par catégorie de ces flux, le déficit de la balance commerciale  (marchandises) s’est établi à 3,58 milliards de dollars (mds usd) au 1er  semestre 2018 contre un déficit de 7,9 mds usd à fin juin 2017, soit un  recul de 54,7%. Quant au poste «Services hors revenus des facteurs», le déficit s’est  réduit en passant à 3,8 mds usd à fin juin 2018 contre un déficit de 4,35  mds usd à fin juin 2017 (-13%), indique la même source.  Le poste des «Services hors revenus des facteurs» se compose notamment des  prestations techniques assurées par les étrangers en Algérie (bâtiment,  travaux publics…) et par l’Algérie à l’étranger, ainsi que le transport  assuré par les transporteurs étrangers pour les marchandises importées par  l’Algérie (armateurs…) et les assurances à l’international. En revanche, pour le poste «Revenus des facteurs», le déficit s’est creusé  à 1,84 mds usd contre un déficit de 1,23 mds usd à fin juin 2017. Le poste «Revenus des facteurs» comprend, entre autres, les bénéfices rapatriés vers l’extérieur par les entreprises étrangères activant en Algérie, les bénéfices réalisés par les sociétés algériennes à  l’étranger… Concernant les «Transferts nets» dont essentiellement les transferts des  retraites et pensions vers l’Algérie, ils ont augmenté de 27,6% en passant  à 1,73 mds usd à fin juin 2018 contre 1,36 mds usd à fin juin 2017. Au total, le déficit du Compte courant de la balance des paiements s’est  alors réduit à 7,48 mds usd à fin juin 2018 contre un déficit de 12,12 mds  usd à la même période de 2017.  Le solde du Compte courant de la balance des paiements comprend les soldes, respectivement, de la Balance commerciale des marchandises, du  Poste des Services hors revenus des facteurs et du Poste Revenus des  facteurs ainsi que des Transferts nets. Quant au solde du «Compte capital et opérations financières», il a affiché  un déficit de 447 millions de dollars à fin juin 2018 contre un excédent de  1,06 mds usd à fin juin 2017. Le «Compte capital et opérations financières» se compose essentiellement des investissements directs nets (montant des investissements en Algérie  moins le montant des investissements algériens à l’étranger) ainsi que les  opérations de crédits à court, moyen et long termes entre résidents et non  résidents. Les investissements directs étrangers ont été de 631 millions de dollars  au 1er semestre 2018 contre 601 millions de dollars à la même période de  2017. C’est ainsi qu’avec le total de l’ensemble de ces opérations d’entrées et  sorties de devises, le solde global de la Balance des paiements (Compte courant de la balance des paiements+Compte capital et opérations  financières) a affiché un déficit de 7,93 mds usd au 1er semestre 2018  contre un déficit de 11,06 mds usd au même semestre de 2017.

Baisse continue des réserves de changes

Concernant les réserves de change (or non compris), elles ont baissé à  88,61 mds usd à la fin du 1er semestre 2018 contre 106,3 mds usd à la même  période de 2017. Par rapport à fin décembre 2017, les réserves de change se sont  contractées de 8,72 milliards de dollars en passant de 97,33 milliards de  dollars à fin décembre 2017 à 88,61 milliards à fin juin 2018, «soit  légèrement plus que le déficit du solde global de la balance des paiements,  et ce, en raison notamment de l’effet de valorisation négative de près de 790 millions de dollars, lié à l’appréciation du dollar vis-à-vis de l’euro entre janvier et juin 2018», relèvent les mêmes responsables.   Ils observent également qu’en dépit de la remontée du prix moyen du  pétrole à près de 71 dollars durant le 1er semestre 2018, en contexte de  baisse des quantités exportées, le déficit du solde global de la balance des paiements (et corrélativement l’érosion des réserves de change) demeure  encore «relativement élevé».  Dans ce sens, ils avisent que «compte tenu de l’évolution attendue des  prix du pétrole, des limites observées à la compression des importations,  notamment des biens de consommation alimentaires et non alimentaires, et des perspectives d’évolution des exportations hors hydrocarbures à moyen  terme, des efforts supplémentaires d’ajustement sont nécessaires pour  rétablir les équilibres macroéconomiques afin d’assurer la viabilité de la balance des paiements et de limiter l’érosion des réserves officielles de  change».

Que faire face à cette situation ?    

 Interrogés sur la nature de ces efforts à entreprendre, la même source  soutient que ces efforts «devraient s’intégrer dans un vaste programme de  réformes structurelles pour libérer le fort potentiel de croissance de  l’économie nationale et diversifier l’offre locale et les exportations de  biens et services».

Selma Dey