Au cours des six premiers mois de 2018, l’Algérienne des eaux (ADE) a utilisé 14 500 tonnes de produits chimiques pour le traitement de l’eau. Elle a également effectué 122 000 analyses bactériologiques, 125 000 analyses physiques et chimiques. Elle a enfin procédé à l’épuration de plus de 5000 structures hydrauliques.
Ces chiffres ont été annoncés, hier, par le ministre des Ressources en eau à l’APN. Lors d’un exposé devant les membres de la Commission de l’agriculture, de la pêche et de la protection de l’environnement, Hocine Necib, a affirmé que la santé des citoyens «est une priorité de l’État et aucune solution partielle et conjoncturelle n’est acceptée dans ce domaine vital». Par ailleurs, Necib a réaffirmé que «l’eau du robinet est potable à 100%». «Elle est soumise à des contrôles de qualité stricts et rigoureux», a-t-il martelé.
Le secteur compte quelque 198 laboratoires d’analyses relevant de divers organismes (l’ADE, Seaal, Seor, Seaco et l’ANRH). Selon le ministre, «grâce aux efforts de l’état, l’Algérie a relevé le défi en matière d’amélioration du service public de l’eau». Parlant de la production annuelle, il a précisé que celle-ci dépasse 3,6 milliards m3 . Le pays dispose aussi de 187 stations d’épuration et de traitement des eaux usées d’une capacité de 860 millions m3 /an. «Ces indicateurs placent l’Algérie en tête des pays ayant atteint les objectifs de développement durable tracés par l’ONU», a-t-il dit. Evoquant l’épidémie du choléra, il a affirmé que son département a pris toutes les mesures de protection, en collaboration avec les ministères de l’Intérieur, des Collectivités locales et de la Santé», a-t-il ajouté. L’une des plus importantes a concerné le curage de l’Oued Beni Azza (Blida) par l’Office national de l’assainissement. Celui-ci a mobilisé de gros moyens matériels dans la ville des Roses et trois autres villes (Tipasa, Bouira et Alger). Cent quatre-vingts tonnes de déchets et de matières solides ont été récupérées de cet endroit insalubre. Il a révélé que quelque 2000 analyses ont été parallèlement effectuées chaque jour pour s’assurer du taux du chlore dans l’eau. «Les conditions en ce qui concerne les caractéristiques physiques, chimiques et microbiologiques sont strictes et respectent les normes et textes réglementaires», a-t-il assuré.
Le ministre a néanmoins regretté le comportement de certains exploitants privés qui font fi des conditions d’hygiène lors du stockage de l’eau. Lors d’un point de presse en marge de la rencontre, Necib a précisé qu’une action de concertation est initiée avec le ministère de l’Agriculture afin de généraliser le système d’irrigation du goutte à goutte car celui-ci préserve la ressource. Il a par ailleurs mis l’accent sur la sensibilisation sur l’importance de s’organiser en groupements pour exploiter rationnellement les petits barrages et retenues collinaires. Il a annoncé enfin que cinq grands barrages destinés à l’agriculture sont en cours de réalisation. Après leur réception, le nombre de barrages atteindra 85 et leur capacité avoisinera 9 milliards de m3 . Ils permettront l’irrigation d’un périmètre de 250 000 ha et à l’horizon 2022, presque le double, 400 000 hectares.