Le ministre des Travaux publics et des Transports, Abdelghani Zaalane a affirmé, jeudi à l’Assemblée populaire nationale (APN), qu’une proposition avait été soumise à l’effet d’affecter des fonds supplémentaires à son secteur pour le parachèvement de certains projets, et ce dans le cadre du Projet de loi de finances (PLF-2019).
« Des propositions ont été soumises, mais il faut attendre l’examen du PLF 2019 par plusieurs instances gouvernementales et parlementaires (Conseil de gouvernement, Conseil des ministres, puis Parlement), avant de les trancher », a indiqué M. Zaalane qui répondait à la presse concernant l’opération de réévaluation de certains projets du secteur au titre du PLF 2019. Pour ce qui est du montant global proposé par le secteur en vue de financer la réalisation de certains projets, le ministre a indiqué que ce montant « peut être revu à la baisse ou à la hausse. Ce sont des choses qui sont en phase d’accord de principe et les prochains programmes seront abordés dans le cadre des travaux d’arbitrage avec le ministère des Finances et la Direction générale du budget ». Répondant aux questions des députés lors d’une séance plénière consacrée aux questions orales, présidée par le vice-président de l’Assemblée, le ministre a cité certains projets auxquels des enveloppes supplémentaires ont été proposées pour leur réalisation dans le cadre du PLF 2019. Il s’agit, poursuit le ministre, du parachèvement du projet de réalisation de la pénétrante autoroutière de Djen Djen et de la pénétrante qui reliera le port de Bejaïa à l’autoroute Est-Ouest. En réponse à une question relative au retard accusé dans la réalisation de la pénétrante autoroutière de Djen Djen-El Eulma, aux mesures prises par les services du ministère des Travaux Publics et des Transports, en vue de remédier aux différents problèmes auxquels ce projet stratégique fait face, ainsi qu’aux délais de réception du 1er tronçon, le ministre a fait état d’une proposition d’affectation d’une enveloppe budgétaire supplémentaire à ce projet dont le coût s’élève à 8 milliards de DA, et ce, dans le cadre du PLF 2019. Dans le même contexte, M. Zaalane a rappelé l’importance de cette pénétrante autoroutière longue de 110 km, qui est parmi 13 pénétrantes autoroutières vers l’autoroute et qui parcourent trois wilayas, Jijel, Mila et Sétif. Dans ce cadre, le ministre a rappelé les différents obstacles liés à ce projet, dont ceux inhérents au relief accidenté de la région, au glissement de terrain, au recensement de plus de 300 obstacles liés aux réseaux d’alimentation en eaux et en gaz, l’opposition des habitants à l’ouverture d’un couloir en raison de l’existence de 460 maisons, la rareté des carrières répondant aux standards, ainsi que le problème du non-recouvrement à terme des créances des entreprises de réalisation en raison de la situation financière du pays pendant cette période. Le ministre a également cité le problème de la rareté de l’acier en 2017, qui a empêché la réalisation des ouvrages d’art qui représentent 15% de la route. S’agissant des mesures prises pour accélérer la cadence des travaux, M. Zaalane a rappelé sa visite fin juillet dans cette région, laquelle a permis d’examiner la situation, d’aplanir les obstacles et de démolir plus de 300 habitations, ce qui a permis de libérer 95% de l’espace de l’itinéraire, payer les redevances des entreprises et résoudre le problème de sécurité relatif à l’accompagnement des étrangers et autres mesures. Il a également été procédé à la délimitation des tronçons prioritaires à livrer, précisant que le parachèvement du projet est prévu vers la fin du premier trimestre de 2020. En réponse à une autre question relative au retard accusé dans certains projets entrepris à Bejaia, dont la rocade reliant le port de la ville à l’autoroute Est-ouest et l’extension du port, le ministre a apporté des précisions sur le déroulement des travaux. A ce propos, M. Zaalane a précisé que la voie en question est considérée comme la seconde pénétrante autoroutière de par sa longueur atteignant les 100 km, et que l’état d’avancement de ses travaux était de 75%, sa livraison étant prévue vers la fin 2019. Le ministre a indiqué que les deux parties de la route (52%) avaient été livrées l’année dernière, tandis que les travaux de le troisième tronçon qui s’étend de Sidi Aïch à Ighzer Amokrane et la pénétrante d’Amizour sur un 26km, avait atteint 75%. La réalisation de ce tronçon, a-t-il poursuivi, nécessite la réalisation de 18 infrastructures, car situé dans une zone montagneuse à relief accidenté requérant un tunnel de 166m de longueur et dont les travaux ont atteint 64%. Le premier responsable du secteur a, par ailleurs, passé en revue les différents obstacles qui ont entravé l’avancement de la réalisation de ce tronçon notamment à la commune de Timezrit où « nombre de citoyens ont réclamé un remboursement alors qu’ils n’ouvrent pas droit », car n’étant pas concernés par l’expropriation dans le cadre de l’intérêt général. Ces contestations, poursuit le ministre, ont fini par entraver l’opération d’approvisionnement en graviers, faisant savoir que le projet en question nécessite 150.000 tonnes/mois alors qu’on en livre 20.000 tonnes, mais rassurant que des mesures ont été prises afin de lever tous ces obstacles. M. Zaalane a souligné, également, le lancement des travaux de réalisation du quatrième tronçon au niveau d’Amizour (Port de Bejaia) sur une distance de 120 km à partir du quatrième trimestre de 2018, précisant « qu’une enveloppe financière supplémentaire a été proposée dans le cadre du PLF-2019, estimée à 10 milliards de dinars pour réévaluer le projet ». S’agissant des travaux d’extension au niveau du port, le ministre des Travaux publics et des transports a fait savoir que « l’étude de ce projet est prête depuis afin d’aboutir à une meilleure conception avec un coût de 70 milliards de dinars, insistant sur la nécessité d’inculquer la culture du financement par les recettes des ports et ne pas compter sur le trésor de l’Etat ».