Plus de 200 plaintes pour erreur médicale ont été déposées cette année, a indiqué le président du conseil national de l’ordre des médecins (CNOM), Mohamed Bekkat Berkani. Un phénomène qui a pris, selon lui, une grande ampleur ces dernières années.
« La première cause, explique-t-il, est le manque de formation des professionnels de la santé ». Et de préciser que les erreurs se produisent essentiellement dans les cliniques privées. Ainsi, des médecins, notamment des chirurgiens et des ophtalmologues, sont poursuivis en justice. Le décès d’un patient peut avoir également pour origine le manque de moyens, selon lui. «L’exercice de la médecine est avant tout un engagement moral», observe le Dr Bekkat, affirmant que le médecin n’est pas un «délinquant» ou un «criminel». Le président du CNOM recommande aux magistrats de saisir l’Ordre des médecins et d’éviter le recours à l’«emprisonnement abusif». Il a, dans ce sens, rappelé que l’Ordre des médecins suit de près les dossiers en question. «Plusieurs médecins ont reçu des avertissements, des blâmes et des cabinets médicaux privés ont même été fermés», a-t-il précisé. Le Dr Bekkat plaide pour la dépénalisation de l’acte médical. Conformément à la loi sanitaire, l’Ordre a le droit de suivre tout ce qui se passe dans le secteur de la santé, conformément aux dispositions de la loi en vigueur. Il est de son droit aussi d’étudier les plaintes déposées par les citoyens contre les médecins. «Après le dépôt d’une plainte, l’Ordre établira une expertise médicale et les résultats détermineront la responsabilité médicale. L’expertise sera suivie par l’ouverture d’une enquête et l’affaire sera par la suite devant les tribunaux», a-t-il expliqué. La nouvelle loi sanitaire dans son article 371 stipule que «toute négligence et toute faute professionnelle commises par un médecin, un chirurgien-dentiste, un pharmacien et un auxiliaire médical dans l’exercice ou à l’occasion de ses fonctions, et qui affecte l’intégrité physique ou la santé, cause une incapacité permanente, met en danger la vie ou provoque le décès d’une personne est poursuivie conformément aux dispositions des articles 288 et 289 du code pénal».
S.B