Justice Tayeb Louh appelle à moraliser la vie publique

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Le ministre de la Justice, Garde des sceaux,  Tayeb Louh a indiqué, jeudi à Tipasa, que le choix démocratique était un  principe constitutionnel irréversible, assurant qu’il était inconvenant de  profiter des espaces de liberté pour appeler à l’abandon des acquis  réalisés.

  « Le choix démocratique est un principe constitutionnel devenu une  constante nationale irréversible », a affirmé le ministre, lors de la  cérémonie d’installation du nouveau procureur général près la cour de  Tipasa, M. Nacef Hocine. « Il est inconvenant de profiter des espaces dédiés à la libre expression,  fruits de la démocratie, pour inciter explicitement, par certains, à  replonger le pays dans une époque révolue », a ajouté M. Louh, rappelant que  « l’Algérie et les Algériens ont vécu à cette époque plusieurs drames et  tragédies ». « Le secteur de la Justice qui a été préparé pour cette étape grâce aux  réformes qu’il a initiées, est, en vertu de ses prérogatives  constitutionnelles, le garant de la réalisation de ces objectifs »,  notamment lorsqu’il s’agit de « l’instauration de l’Etat de droit », a-t-il  poursuivi, mettant l’accent sur « le respect de la magistrature, les étapes  de l’action et ses spécificités ». M. Louh a expliqué, à ce propos, que cette allocution était motivée par  les tractations qui marquent la scène nationale et les conflits fomentés  qui tentent de bafouer la loi, non seulement en Algérie mais même dans tous  les pays respectueux des droits et des libertés.  L’Etat de droit, qui garantit l’équilibre entre les droits et les devoirs,  « ne saurait se réaliser par le seul biais de la magistrature, même si  toutes les conditions et moyens sont réunis », a affirmé le ministre.   L’instauration de l’Etat de droit, poursuit le ministre,  » est  conditionnée par un effort complémentaire et intégré, dont les contours  doivent marquer une approche participative qui soit au service de la Patrie  et de la société, loin de l’instrumentalisation politique et des calculs  étroits, tout en veillant à placer l’intérêt de l’Algérie et des Algériens  au-dessus de toute considération ».  Le ministre a appelé, à ce titre, à faire prévaloir l’esprit nationaliste,  la culture de la citoyenneté et à moraliser la vie publique et les  relations entre les différentes parties ».  Le ministre de la Justice a ajouté que la profession de justice se voulait  noble et une responsabilité, dont l’exercice doit être assurée par ceux qui  remplissent des conditions, à savoir « intégrité de conscience et une forte  volonté ».  Il a précisé, dans ce contexte, que le développement et la formation de  ressources humaines aptes à s’acquitter de leurs tâches, ont formé l’un des  piliers essentiels dans le processus de la politique de réforme de la  justice initié par le président de la République depuis son accession au  pouvoir. Il a réaffirmé la détermination de son département ministériel à  poursuivre la politique de réforme et à améliorer la ressource humaine,  soulignant que le président de la République a tenu, lors du dernier  mouvement qu’il avait opéré dans le corps des magistrats, à nommer des  cadres de justice qui ont la capacité de se mettre au diapason de  l’évolution et du renouvellement et de poursuivre la réforme.  Il a souligné que la nomination, par le président de la République, de  quatre femmes au rang des cadres dans l’échelon de justice, découle de sa  foi en la contribution croissante de la femme dans la justice nationale et  reflète la justesse du choix en faveur de l’encouragement et de l’égalité  des chances entre les enfants du pays.  Le Garde des Sceaux a rappelé, à ce propos, la révision de la Constitution  en 2016, laquelle a consolidé le Pouvoir judiciaire et limité son champ avec précision, au sein de la structure globale de l’Etat algérien, faisant  de  » la responsabilité de la justice à imposer la force de la loi sur tout  un chacun et en toute circonstance, une grande tâche ».   M. Louh a également rappelé la politique du président de la République en  matière de réformes, d’amendements et d’acquis réalisés au double au plan  interne et externe, soulignant que cette politique  » n’a jamais recouru au  mode de campagnes circonstancielles, ou était basé sur les réactions ou sur  le chevauchement des étapes ».  Grâce à la politique judicieuse du président de la République, ces  réformes étaient depuis toujours, poursuit M. Louh,  » basées sur des  visions claires, méthodiques, constantes et inhérentes aux mutations  internationales, tout en étant au service de la stabilité et de la sécurité  de l’Algérie ».  Parmi les avantages nés de la Constitution algérienne révisée en 2016 est   « la consécration de la confiance dans le présent et l’assurance quant à  l’avenir, étant donné qu’elle résulte d’un travail constant qui s’est  poursuivi depuis son lancement en profondeur tout en traitant les causes »,  selon le ministre qui a souligné que les mesures de réforme se poursuivent  au service du renforcement des chances de succès du choix démocratique et   la consécration de l’Etat de droit, des institutions, des droits et  devoirs.

Formation d’un groupe de travail pour la réforme de l’Office central de  répression de la corruption

 Le ministre de la Justice, gardes des Sceaux,  Tayeb Louh  a annoncé, jeudi à Tipasa, la formation d’un groupe de travail  restreint début septembre prochain qui se chargera de la « réforme » de  l’Office central de répression de la corruption (OCRC), et ce, dans le but  de « consolider davantage les mécanismes à même de contribuer à la lutte  contre ce phénomène ».  S’exprimant en marge de la cérémonie d’installation du nouveau procureur  général près la cour de Tipasa, M. Nacef Hocine, le ministre de la Justice  a indiqué qu’en application des « instructions du président de la  République, il sera procédé à la formation d’un groupe de travail  restreint, début septembre prochain, en vue de réformer l’OCRC, dont la  création remonte à 2006, et ce, en vue de renforcer davantage les  mécanismes à même de contribuer à la lutte contre la corruption ».  « Il est devenu impératif de réactiver les mécanismes de prévention qui est  de la responsabilité de tous les secteurs et de la société de façon  générale et qui est considérée comme un des moyens efficaces dans la lutte  contre la criminalité », a-t-il ajouté.  Dans ce contexte, le ministre a assuré que le champ « juste et sincère »  dans lequel la Justice évolue, a été fixé par la Constitution et les lois  de la République, relevant que ces lois sont appliquées par des  magistrats qualifiés obéissant à leur conscience professionnelle et aux  règles de l’éthique régissant la profession  sous le contrôle de la Conseil  supérieur de la magistrature. La poursuite de la lutte contre la criminalité, sous ses différentes  formes, ainsi que la garantie des droits et libertés exigent de s’en tenir  à l’obligation de réserve et des us en lien avec cette noble fonction, ce  qui évitera aux membres du pouvoir judiciaire de tomber dans tout  tiraillement qui est plus souvent séparé de la réalité et des enjeux réels  qui se posent, a ajouté le Garde des sceaux.   Pour ce qui est des  » crimes organisés, notamment le terrorisme », le  ministre a indiqué que c’est l’un  » des facteurs qui sapent la construction  et menace les sociétés dans leur sécurité et stabilité ».  Il a rappelé, à ce propos,  que  » l’Algérie, avec sa Justice, son Armée et  ses éléments de sécurité, s’est dressée contre le fléau du terrorisme lors  des années 1990 et avait mis en garde contre la dangerosité de ce crime et  contre son prolongement aux autres parties.  A ce titre, le ministre a souligné que l’Algérie croit toujours que  l’éradication de ce crime n’est possible qu’en prenant en compte son  principe constant qui repose sur une approche basée sur les principes  tendant à la poursuite de la lutte et à la solidarité entre les pays en  matière de développement économique et de coopération positive. La prise en compte de ces principes devra « assécher toutes les formes de  ce fléau (terrorisme) sur les plans intellectuel, social, économique et  financier ce qui permettra de servir la sécurité, la paix et la stabilité  dans le monde », indique le ministre.  Pour se mettre au diapason de cette approche, le ministère de la Justice  s’emploie, dans la cadre de la mise en œuvre du programme du président de  la République, Abdelaziz Bouteflika, visant la consolidation de l’Etat de  droit, à la poursuite de l’adaptation et de la modernisation du système  législatif ainsi qu’à la mise en place de mécanismes juridiques.  Selon M. Louh, ces mécanismes ont pour objectif  » d’accompagner le nouveau  modèle économique de développement », y compris  » la rationalisation, l’exploitation optimale des ressources, la préservation des terres  agricoles et des forêts », et autres domaines.  Ces exigences requirent  » d’opérer de manière approfondie les réformes,  davantage de changements qualitatifs que connaît l’outil judiciaire, ainsi  que davantage d’amélioration dans les prestations, d’autant plus que la  carte judiciaire a été parachevée, en termes de structures, d’équipements  techniques modernes et de technologie, comparable à celle existant dans les  pays développés.  A rappeler qu’un mouvement partiel a été opéré par le président de la  République, Abdelaziz Bouteflika, dans le corps de la magistrature,  touchant des présidents de cours, des procureurs généraux, des présidents  de tribunaux administratifs et des commissaires d’Etat près de tribunaux  administratifs.

Syntheses  M.T