Campagne de sensibilisation sur les accidents de la route: Des résultats probants obtenus

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La prévention commence par l’information, c’est de cette manière que l’on arrive à sensibiliser la population aux dangers de la route. Cela peut se traduire par différentes méthodes qui ont déjà fait leurs preuves dans d’autres pays africains.

L’organisation d’une journée de sensibilisation à la sécurité routière, mise en place de campagnes qui visent à informer le public sur les dangers de la route lors de journée spéciales ou encore l’organisation d’une semaine nationale de la prévention routière est quelques stratégies qui peuvent être déployées par le gouvernement. Ces straté- gies sont marquées par la participation de tous les partenaires et acteurs qui ont un seul objectif, faire face à l’hécatombe routière qui continue de faire des morts.

Dans ce même contexte, un ambitieux plan d’action, traduit par une vaste campagne de sensibilisation qui a débuté le 30 mai 2018, en vue d’établir une véritable culture de la route, a été initié, en ce mois de Ramadhan, par le Centre national de prévention et de la sécurité routière (CNPSR) Sur le terrain, c’est la police qui veille à son application. Cette campagne a commencé le 30 mai 2018, au niveau de la promenade des Sablettes.

Le choix de cet endroit n’est pas anodin, car cet espace est inondé de gens surtout après le F’tour. Vers 10h30 à notre arrivée, déjà nous avons constaté une grande affluence des familles accompagnées de leurs enfants faire la queue devant les stands dédiées à cette manifestation à caractère préventif. Un endroit aussi fréquenté que les Sablettes a pour objectif d’attirer l’attention d’un plus grand nombre possible de citoyens sur l’importance de la sécurité routière, et réduire ce faisant le nombre de ces accidents mortels. Selon Ahmed Naït El Hocine, directeur du CNPSR, cette activité s’inscrit dans le cadre des actions de proximité développées par le CNPSR, notamment durant le mois de Ramadhan qui enregistre une explosion de la sinistralité.

«En raison des comportements intempestifs des conducteurs et aussi avec le jeûne, il y a de l’hypoglycémie, les gens sont énervés et irrités. On enregistre des dépassements, de la nervosité surtout durant les dernières heures avant la rupture du jeûne et aussi pendant la soirée. Il faut savoir que durant le Ramadhan, il y a beaucoup de gens qui préfè- rent se déplacer la nuit et là on constate des cas de somnolence, de manque de sommeil, ces facteurs altèrent sur les réflexes et la vigilance des conducteurs, par conséquent ceci se traduit par un nombre important d’accidents. Ce qui est de l’activité d’aujourd’hui, c’est une action de proximité qui est orientée vers les enfants».

Et d’ajouter : «Nous avons déployé un stand pour les cours théoriques du code de la route pour les enfants, un atelier de dessin sur la sécurité routière pour choisir le meilleur qui sera récompensé. Parallèlement, le centre a mis à la disposition des jeunes un stand de réalité virtuelle doté de lunettes 3D, ainsi que des spots de sensibilisation sur les accidents de la route et également des simulateurs de conduite pour l’apprentissage de bons réflexes et comportements à adopter en matière de conduite». Un des représentants du CNPSR, Behlouli Hocine a précisé : «Cet espace virtuel est dédié aux adultes surtout pour les nouveaux conducteurs, il leur permet un apprentissage efficace dans un monde virtuel pour les sensibiliser dans le monde réel. Le choix des enfants n’est pas fortuit car le même responsable du CNPSR a laissé entendre que les enfants sont un investissement à long terme, il a précisé : «L’éducation commence chez les enfants. Lorsque ces derniers acquièrent ces règles de la circulation routière, ils sont emmagasinés chez l’enfant en évoluant avec ses bonnes attitudes.

C’est difficile de modifier les comportements des adultes. On peut inculquer une bonne culture de sécurité routière chez les enfants». Dans une ambiance très conviviale, nous avons pu apprécier les enfants qui ont pu en outre participer à des ateliers de dessin et à des jeux sur le thème de la sécurité routière. Le petit Sohaib a fait un dessin très explicite dans lequel il a mis en avant le danger de l’excès de vitesse et qui est un des facteurs majeurs qui cause les accidents de la route. «J’ai dessiné un homme gisant dans son sang après avoir été heurté par une voiture bien que ce dernier ait emprunté le passage piétons. Je voulais attirer votre attention sur le fait que cet homme n’a pas regardé en traversant et que le conducteur de voiture roulait très vite» a-t-il indiqué.

Une autre petite fille prénommée Amni qui elle a nous a expliqué quelques panneaux de signalisation en exprimant son souhait de voir notre pays jouir de la sécurité. Nous avons pu déduire par ces beaux dessins que les enfants sont finalement plus conscients que les adultes. Evoquant le terrorisme routier, le sujet qui nous préoccupe, Naït El Hocine a affirmé : «Depuis la prise en charge du dossier de la sécurité routière par le ministère de l’Intérieur et des Collectivités locales en 2016, nous avons enregistré une baisse de l’ensemble des indicateurs de l’insécurité routière. 2017 est la meilleure année en matière de sécurité routière depuis plus de 20 ans. En 2015, nous avons enregistré 4500 morts, par contre en 2017 nous avons enregistré 3900, c’est-à-dire un gain de près de 900 personnes qui échappées à la mort. Ceci est le fruit d’un travail de sensibilisation fourni par le CNPSR et les différents partenaires. Il y aussi des associations qui opérentdans ce sens dans différentes wilayas. C’est la conjugaison des efforts. Les résultats en matiè- re de sécurité routière sont les efforts de plusieurs institutions et secteurs». Des réponses qui semblent indiquer que la sécurité routière est une culture et une éducation qu’on doit inculquer à ces jeunes dès leur jeune âge.