Le ministre de l’Energie, Mustapha Guitouni, a réitéré, hier, à Alger, la position de l’Algérie plaidant en faveur de la coordination des efforts pour accélérer le processus de ratification du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (Tice).
«L’Algérie a, toujours et de manière constante, réitéré son appel solennel en direction de tous les pays qui n’ont pas encore signé et ratifié le Traité d’interdiction complète des essais nucléaires, à procéder sans délai à sa ratification pour que son entrée en vigueur puisse enfin devenir une réalité et pour que le traité s’impose en tant que norme internationale juridiquement contraignante au sein du régime de désarmement et de non-prolifération nucléaires», a déclaré Guitouni à l’ouverture du 3e atelier international des Centres nationaux des données (CNDs), organisé par le Commissariat à l’énergie atomique (Comena). Rappelé dans ce sens que l’Algérie a subi et continue de subir les affres et les conséquences catastrophiques sur l’Homme et sur l’environnement des essais nucléaires effectués sur son territoire durant la période coloniale, le ministre a poursuivi que l’Algérie demeure ainsi «fermement convaincue» que l’élimination totale des armes nucléaires est l’«unique garantie» pour faire face aux dangers de ces armes de destruction massive sur l’humanité.
Pour rappel, l’Algérie a signé le Traité d’interdiction complète des essais nucléaires le 15 octobre 1996 avant de le ratifier le 11 juillet 2003. Au 30 avril 2018, le Traité était signé par 183 Etats. Guitouni s’est félicité, par ailleurs, des progrès remarquables accomplis dans la mise en place et le développement des trois composantes principales du régime de vérification du Tice : le système de surveillance international (SSI), le centre international des données (CID) et les inspections sur place (ISP). Le ministre a insisté à cet égard sur l’importance accordée au renforcement des capacités des Etats signataires dans l’ensemble des technologies composant le régime de vérification afin de permettre aux pays en développement, et particulièrement les pays africains, de se mettre à niveau et à être à la fois artisans et bénéficiaires de la mise en œuvre de ce régime dont les applications civiles et scientifiques peuvent contribuer au développement durable. De son côté, le secrétaire exécutif de l’Organisation du traité d’interdiction complète des essais nucléaires (Otice), Lassina Zerbo, a souligné son engagement «constant et résolu» pour l’universalisation du traité. A ce propos, il a appelé à la densification de la coopération entre la Commission africaine de l’énergie nucléaire (Afcone) et l’Otice afin de faire de l’Afrique une zone exempte des armes nucléaires et une région «exemplaire en matière de lutte contre la prolifération nucléaire».
L’Algérie représente un «très bon exemple» de désarmement Saluant son leadership dans le combat contre la prolifération nucléaire, Zerbo a estimé que l’Algérie représente un «très bon exemple» de désarmement en signant tout les accords internationaux en la matière. Le 3e atelier international des Centres nationaux des données (CNDs) regroupe 62 participants étrangers de 40 pays et une vingtaine de participants nationaux représentant les centres de recherche nucléaire du Comena, le Centre de recherche en astronomie, astrophysique et géophysique (Craag), l’Agence spatiale algérienne (Asal), le ministère de la Défense nationale et le ministère des Affaires étrangères.
Les participants mettrons l’accent lors de cet évènement international qui se poursuivra jusqu’à jeudi prochain, sur la capacité des CNDs à effectuer leurs activités de vérification, à avoir accès aux données (sismiques, infrasons, hydroacoustiques et radionucléides) du Système de surveillance international ainsi que le partage de ces données et leurs usages à des fins exclusivement pacifiques. L’Atelier permet donc à travers des échanges entre les experts internationaux de renforcer les capacités des CNDs, de maîtriser la collecte des données nucléaires dans le cadre de l’application du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (TICE) qui peuvent servir non seulement à exploiter pacifiquement l’énergie nucléaire, mais aussi à prévenir certaines catastrophes naturelles tels que les tremblements, les Tsunami et les cyclones. L’objectif finale de cette 3e édition – Après celle de Vienne en 2014 et Dublin en 2016 – et la première à se tenir dans un pays en développement, est de faire progresser le régime de vérification de manière inclusive et transparente.