Rougeole: 2300 cas enregistrés au niveau national, 5 décès

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Photo L'Echo d'Algérie@

Le nombre des cas de rougeole enregistrés au niveau national jusqu’à la journée de dimanche a atteint 2300 personnes tandis que le nombre des décès est de 5 personnes ( 4 à El Oued et 1 à Ouargla), a déclaré, hier, Salim Belkessam, le conseiller de la communication auprès du ministre de la Santé, Mokhtar Hasbellaoui.

Photo L’Echo d’Algérie@

« Jusqu’à dimanche, le ministère de la Santé a enregistré 2300 cas de rougeole sur l’ensemble du territoire national, dont environ 2000 cas recensés à El Oued et Ouargla», a indiqué Belkessam, en marge de la11e Journée nationale pharmaceutique du Syndicat national algérien des pharmaciens d’officines (Snapo), sur le thème: «Le pharmacien d’officine face à l’automédication». Selon le responsable, les cas enregistrés dans les autres wilayas sont des cas «isolés» ajoutant qu’une enquête est en cours et les résultats préliminaires démontrent que l’origine de la transmission de ce virus est la «réticence» des gens par rapport à la vaccination.

Belkessam a rassuré quant à la qualité et l’efficacité du vaccin

«Le vaccin est agréé et efficace. L’ampleur qu’a pris ce virus est principalement liée à la réticence des gens», a-t-il dit appelant à la nécessité de se vacciner et écouter les professionnels de ce domaine en matière de conseils et de consultations. Dans ce cadre, Belkessam a fait savoir plus de 60 000 personnes sont vaccinées à Ouargla et 112 000 à El Oued.»

Quand la couverture vaccinale est au-delà des 80% le virus ne se transmet pas», a-t-il dit. «Une automédication responsable et encadrée aura un impact positif sur le système sanitaire national». Pour Messaoud Belamri, président national du Snapo, l’automédication est un sujet très sensible. Il est souvent abordé dans notre pays, «pour mettre en accusation le pharmacien», «dénoncer la vente sans ordonnance des médicaments au niveau des officines, dénoncer l’incompétence de nos employés, ou même l’absence trop fréquente des pharmaciens de leur officines».

Les pharmaciens sont souvent accusés d’être l’une des causes de l’augmentation de l’antibioresistance, ou accidents liés à la mauvaise utilisation des médicaments. «L’automédication est parfaitement assumée dans les pays les plus développés du monde. Il y a une forte collaboration entre l’industrie pharmaceutique et les pharmaciens d’officine d’une part, et l’autorité sanitaire et la sécurité sociale d’autre part, pour mettre en place une automédication encadrée et responsable», dira-t-il. Les patients s’orientent, la plupart du temps, vers l’automédication car ils connaissent leur traitement et souhaitent se soigner rapidement tout en évitant de passer par une consultation médicale publique ou privée, pour éviter les dépenses liées a l’assurance sociale, ajoute-t-il.

Le président du Snapo voit que le marché de l’automédication est même appelé à jouer un rôle régulateur dans le système de soins et peser de manière croissante dans le paysage économique et industriel. Elle confirme le rôle essentiel du pharmacien d’officine comme étant un professionnel de santé de proximité, à travers le conseil, le dépistage et l’accompagnement. Pour sa part, le médecin pourra consacrer son temps à des pathologies plus graves et plus sérieuses. S’agissant de la situation en Algérie, ajoute-t-il, nous remarquons tous, en tant que pharmaciens d’officine, que l’étau se resserre autour des produits remboursables ou des produits soumis à prescriptions obligatoires.»

Les décideurs s’orientent de plus en plus vers un contrôle rigoureux et le plafonnement du prix public appliqué», a signalé Belamri. «Le pharmacien d’officine se trouvent dans des conditions économiques difficiles, car ses revenus diminuent, alors que d’un autre côté, il lui est demandé un service de qualité, et un engagement plus lourd sur le plan social a travers le tiers payant, qui représente désormais selon les officines 70 à 85% du chiffre d’affaires du réseau officinal», a-t-il déploré.

Selon lui, si les mécanismes régulateurs sont introduits pour «verrouiller les prix et les marges bénéficiaires, il est indispensable d’adopter des solutions de compensation qui aideraient le pharmacien à assumer ses obligations et maintenir la survie des officines». Il a plaidé également pour l’adoption des politiques qui mettent le pharmacien d’officine dans les meilleures conditions économiques, l’aidant à réaliser ses objectifs de santé publique, et lui permettant la viabilité de son officine.

Évoquant les compliments alimentaires, dont la réglementation spécifique est en cours d’élaboration, le président du Snapo, pense que ces derniers «doivent bénéficier de la meilleure qualité possible de mise en marché, et le réseau officinal y est parfaitement approprié. Nous revendiquons l’exclusivité de leur vente au niveau des officines pharmaceutiques», a dit l’orateur.

52% d’Algériens ont recours à l’automédication

Selon Abdelouahed Kerrar, représentant de l’Union générale des opérateurs en pharmacies ( Unop), les résultats préliminaires d’un sondage réalisé sur un échantillon de 26 000 personnes, 52% ont recours à l’automédication. Le Snapo l’a évalué à 500 millions de dollars annuellement. Pour Kerrar, l’automédication demande des conditions pour l’appliquer, dont le cadre juridique le régissant, définir la listes des maladies et les marges bénéficiaires à appliquer, quelles sont les limites du grand public à déterminer, s’assurer que le malade puisse connaître les signes de la maladie et le mode de l’utilisation du médicament. Hadjam Hakima