Secteur touristique – Schéma directeur de l’aménagement du territoire Installation d’une commission intersectorielle

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Photo L'Echo d'Algérie@

Une commission intersectorielle composée d’expert est installée au niveau du ministère du Tourisme et de l’Artisanat. Sa mission est d’évaluer le Schéma directeur des zones d’aménagement touristique (SDAT), afin de l’adapter aux nouvelles technologies et accéder à la numérisation, selon le directeur de l’investissement touristique Sofiane Zobir.

Au cours de son intervention, hier, à Alger, lors des 9es Journées du Marketing touristique, organisées sous le parrainage du ministère du Tourisme et de l’Artisanat,Sofiane Zobir a fait savoir qu’une révision des textes régissant l’activité touristique est lancée, et touchera le décret de classement pour l’adapter aux besoins actuels du secteur. D’autre part, il a évoqué la thématique de «la mise en tourisme d’un territoire» qui consiste à le rendre accessible et attractif. Tout en disant que le programme du gouvernement fait de la relance de l’investissement touristique «un axe prioritaire dans la mise en tourisme de l’Algérie, Zobir a précisé que cette stratégie repose sur la réhabilitation de «la Destination Algérie» et le développement du tourisme interne à travers un aménagement harmonieux des espaces et le soutien à l’investissement, l’élévation des qualifications et des compétences et la promotion des activités touristiques dont deux évènements majeurs : «La Saison estivale et la Saison touristique saharienne».

Revenant à l’état des lieux et les perspectives du secteur, Zobir a fait savoir qu’actuellement l’Algérie compte 1289 établissements hôteliers d’une capacité de 112 264 lits, 1946 projets touristiques d’une capacité de 258 560 lits, 2220 agences de tourisme et de voyages et 282 sources thermales. Le secteur emploie actuellement 1 million d’employés. En termes du foncier, le secteur du tourisme dispose d’un patrimoine foncier constitué de 225 Zone d’extension touristique (ZET) totalisant une surface de 56 472 Ha, en attendant d’autres ZET qui sont en cours de classement. En outre, 114 Plans d’Aménagement touristique (PAT) sont en cours d’étude dont 37 sont approuvés au niveau de 17 wilayas. S’agissant des avantages liés au foncier, le directeur de l’investissement touristique a indiqué que les investisseurs au niveau des wilayas du nord et celles du sud bénéficient respectivement d’une bonification de 3% et de 4,5% du taux d’intérêt applicable aux prêts bancaires pour la réalisation ou la modernisation de leurs établissements touristiques pendant 5 années. Dans le cadre du partenariat étranger, 10 projets d’investissement touristique, d’une capacité litière de 8827 lits pour un coût de réalisation estimé à 88,434 milliards de dinars, sont initiés par des partenaires étrangers dans le cadre des sociétés mixtes de droit algériens en respectant la règle 51/49.

Interrogé sur la place du marketing touristique dans la politique engagée par le ministère, le même responsable a souligné que celui- là est «indispensable» pour la promotion du tourisme en Algérie ajoutant qu’«un plan communicationnel et institutionnel basé sur le marketing touristique est en cours d’élaboration». Au sujet de la promotion des différentes destinations, Zobir a indiqué que la destination balnéaire est la plus convoitée, notamment, pendant la saison estivale où la plage est prise d’assaut par les estivants. Quant à la destination hivernale, l’interlocuteur a fait savoir qu’une commission a été installée pour élaborer un programme hivernal. Un programme est mis en place, ajoute-il, pour promouvoir le tourisme climatique (montagne) et la destination saharienne. En outre, ce responsable du ministère du Tourisme a soutenu que l’Algérie peut reprendre sa place de destination touristique de choix, en encourageant l’investissement dans ce créneau et en aménageant correctement les territoires pour qu’ils soient plus attractifs.

«Valoriser le potentiel culinaire»

Pour Chérifa Bensadek, expert-consultant en hôtellerie et tourisme, la sublimation des produits du terroir à travers l’expérience culinaire, est un moteur de l’émergence «des destinations touristiques gourmandes». Selon cet expert, l’Algérie a des produits de terroir à mettre en valeur que ce soit au niveau des hôtels ou les compagnies aériennes. «Il faut oser l’expression tourisme gourmand», a-t-elle lancé. «L’alimentation locale est vecteur de découverte des lieux, de l’autre, de soi, lui permettant de nouer contact avec le territoire visité», a ajouté Bensadek. Durant cet évènement qui s’étale sur deux jours (24, 25 janvier), il était question des moyens de faire de l’Algérie «une marque».

Olivier de Montchenu, consultant en médias internationaux a indiqué que pour arriver à cet objectif il faut se lancer dans un travail de recherche, de sondages, avoir des avis des autres pays sur l’Algérie et jouer sur les bons signes pour attirer les touristes (slogans). La majorité des intervenants s’accordent à dire que les institutions en charge du tourisme n’ont pas encore pris conscience de l’importance du marketing et de la communication pour promouvoir ce secteur. Un appel a été lancé au privé pour contribuer au développement de ce secteur. Il était question également de valoriser le bien culturel et artisanal qui restaient «sous exploités», selon les communiquants.