La campagne électorale a donc débuté plutôt timidement et les panneaux installés ça et là dans les moindres recoins des villes et villages, n’ont pas tous été habillés des affiches des candidats. Cela ne signifie pas que ces élections municipales vont passer inaperçues. Elles mobilisent le lectorat beaucoup plus que les Législatives car si le député est fantomatique, c’est-à-dire inaccessible, l’élu municipal lui, est à la portée de l’électeur. Et les élections communales déchaînent plus de «passions» quand on sait l’influence du tribalisme, notamment dans l’arrière-pays. Cela dit, le rôle de maire demeure très problématique et si dans les textes, il jouit d’une liberté d’action incontestable, dans la réalité il est souvent perçu comme un simple subordonné de la hiérarchie exécutive. Alors beaucoup d’élus se soumettent à cette fausse règle en enfilant l’habit de simple fonctionnaire obéissant au chef de daïra et au wali. Par incompétence ou par paresse, car le maire qui remplit intégralement ses fonctions, est un animateur incontesté du développement local qui doit mettre en exergue toutes les potentialités de sa commune. Créer des entreprises et de l’emploi. Mais dans la plupart des cas, on a hélas des édiles qui gèrent l’ordinaire, c’est-à-dire qui s’occupent exclusivement du ramassage des ordures, de l’éclairage public et éventuellement de la réfection des trottoirs quand le budget le permet. De plus, beaucoup d’élus passés du statut de simples salariés à celui de responsables, se retrouvent à gérer des budgets colossaux et des marchés à attribuer à des entrepreneurs. Il devient alors difficile de résister à la tentation et s’il y en a qui restent intègres, d’autres se laissent tenter par la corruption comme en témoigne la chronique judiciaire qui rapporte l’incarcération d’élus communaux toutes obédiences confondues. Difficile donc le «métier» de maire s’il est pratiqué scrupuleusement.