Une dette de 17 000 Mds DA orientée vers l’investissement: La loi de finances 2026 confirme l’option des grands projets

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Le ministre des Finances, Abdelkrim Bouzred, a affirmé mardi soir au Conseil de la nation que le texte de loi de finances pour l’exercice 2026 consacre clairement l’orientation de l’État vers le financement de l’économie nationale à travers de grands investissements de développement dans de multiples secteurs. Cette démarche s’inscrit dans une nouvelle vision économique fondée sur la diversification, la performance financière et la modernisation des outils de gestion.

Répondant aux questions des membres du Conseil de la nation lors d’une séance plénière présidée par Azouz Nasri en présence de la ministre des Relations avec le Parlement, Nadjiba Djilali, et de membres du gouvernement, le ministre a souligné que les mesures prévues dans le texte visent à soutenir une croissance durable, à améliorer les mécanismes de financement et à poursuivre les réformes structurelles tout en renforçant l’efficacité de la gestion des ressources publiques. Abdelkrim Bouzred a précisé que la dette publique, estimée à près de 17 000 milliards de dinars, a été orientée vers des investissements à fort rendement économique. À titre d’exemple, 2 500 milliards de dinars ont été consacrés à des projets de renforcement du réseau électrique menés par Sonelgaz, ainsi qu’aux stations de dessalement de l’eau de mer, dont l’impact sur le développement national est jugé notable. Grâce à ces investissements, de nouveaux projets agricoles et industriels sont désormais réalisables dans les régions du Sud. Le ministre a évoqué l’avancement de plusieurs mégaprojets, notamment le projet de phosphate à l’Est du pays, lancé dans les années 1990, et qui connaît une progression grâce aux investissements publics à caractère économique. Il a également cité le projet minier de Gara Djebilet et les lignes ferroviaires qui l’accompagnent, constituant une chaîne économique intégrée dont la concrétisation est pilotée par l’État depuis plusieurs années. Atteindre l’autosuffisance agricole demeure un objectif stratégique, soutenu par les grands investissements orientés vers les wilayas du Sud où les infrastructures nécessaires, notamment électriques, ont été renforcées pour attirer les investisseurs. Le ministre a rappelé que, depuis 2020, l’État a entrepris le traitement de dossiers fondamentaux, notamment l’équipement du secteur de l’éducation, afin de rattraper les retards accumulés. Selon Abdelkrim Bouzred, ces efforts financiers ont permis d’obtenir des résultats « tangibles et visibles », notamment en matière de niveau de vie, tout en maintenant un niveau de dette intérieure jugé acceptable. Abordant les performances économiques, il a relevé que la croissance des secteurs hors hydrocarbures – comme le bâtiment, l’agriculture et l’industrie – s’est nettement renforcée, avec une progression industrielle de 6 % l’an dernier, contre seulement 0,3 % dans le secteur des hydrocarbures, démontrant une réelle dynamique de diversification. Évoquant les dépenses imprévues, le ministre a souligné qu’il s’agit d’un mécanisme essentiel permettant une réactivité accrue en cas d’urgence, sans recourir à une loi de finances complémentaire. Concernant la possibilité de prélever une partie des bénéfices des entreprises publiques économiques, il a précisé que cette mesure ne concerne que les entreprises rentables, le Trésor public étant légalement en droit de percevoir une partie des bénéfices après déductions fiscales. S’agissant du Fonds de régulation des recettes (FRR), le ministre a indiqué que ses ressources ont été mobilisées pour couvrir les dépenses publiques et rembourser la dette, dans le but de réduire le déficit budgétaire, conformément à l’objectif initial de ce fonds. Il a également mis en avant les avancées de la numérisation dans les administrations fiscales, douanières et du Domaine national. Le projet de numérisation des sous-directions du Domaine national devrait être achevé d’ici la fin de l’année, tandis que l’année 2026 verra le lancement du livret foncier électronique. La numérisation du secteur fiscal inclura également un nouveau système de gestion des dossiers fiscaux de 2,6 millions d’opérateurs, qui devrait être opérationnel dans les wilayas avant la fin de l’année. Un nouveau système informatique dédié au Trésor et à la gestion budgétaire est aussi en développement, une partie étant déjà en phase expérimentale et attendue pour 2026. Abdelkrim Bouzred a par ailleurs souligné l’importance économique du commerce de troc dans les wilayas du Sud, précisant que le cadre juridique qui l’encadre est en cours de révision. De même, la loi relative aux marchés publics spécifiques aux wilayas du Sud, actuellement en préparation, intégrera des propositions destinées à lever les obstacles et à accélérer la réalisation des projets locaux. Le texte de loi de finances 2026 sera soumis au vote en séance plénière jeudi matin.

Yasmine Derbal

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