La surprenante émergence de François Fillon lors des primaires de la droite, a suscité de nombreux commentaires dans la presse et sur les réseaux sociaux. On retiendra que fut plus cultivé l’enthousiasme de voir éjecter le sulfureux Nicolas Sarkozy que celui de consacrer cet homme politique plutôt effacé et peu combattif. Mais il ne faut pas se fier à l’apparente bonhomie de François Fillon : il défend les valeurs de la droite, celles-là qui glorifient le rôle bienfaiteur et civilisateur de la colonisation et si ses déclarations sont plus diplomatiques que celles d’un Sarkozy, elles n’en sont pas moins négationnistes. Sur un autre plan, il veut déclarer la guerre à l’intégrisme de l’islam (sic) et en définitive nous nous trouvons dans la même configuration que celle qui a prévalu lors de l’élection présidentielle aux USA où un candidat populiste et raciste l’a emporté sur la candidate du système, celle-là qui voulait déclencher la troisième guerre mondiale. Ainsi entre deux maux, fallait-il choisir le moindre et le « tout sauf Sarkozy» a finalement été opérationnel et l’ancien président fut même humilié de même que cet autre Copé, sioniste notoire et qui a récolté moins de 1% des voix. Cela signifie cependant que le discours démagogique et raciste ne et raciste ne passe plus auprès d’une population française confrontée beaucoup à des problèmes de paupérisation, plus nombreuse à émarger aux restos du cœur, que préoccupée par ces problèmes de foulard, de burkini et de cantine hallal comme ont tenté de le faire croire les candidats éliminés. Le discours identitaire ne colle plus et les Français ont besoin d’emplois et de vivre en paix loin de la phobie des attentats devenus récurrents depuis que la France s’est impliquée dans la guerre qui perdure en Libye et en Syrie. La grande leçon de ces élections, c’est la fin de la fatalité de la guerre, alimentée par les Hillary, Sarkozy et compagnie. Autant dire des budgets militaires faramineux dont les populations ont besoin pour mieux vivre.
A-B.H.