Les travaux de la Conférence nationale sur la modernisation de l’agriculture, organisée les 27 et 28 octobre au Centre international des conférences (CIC) Abdelatif-Rahal à Alger, ont mis en lumière la nécessité de renforcer les coopératives agricoles et de lutter contre le morcellement des terres, afin de stimuler l’investissement agricole et d’orienter la production vers les besoins nationaux.
Les participants aux huit ateliers thématiques ont insisté sur l’importance d’une réforme foncière et organisationnelle pour assurer une agriculture durable et compétitive. L’un des ateliers, consacré à la clarification et la réglementation du statut foncier, a préconisé le développement des coopératives agricoles et la facilitation de leur accès au crédit, tout en leur conférant un rôle élargi dans la planification des cultures et la commercialisation des produits. Les experts ont également appelé à récupérer et redistribuer les terres agricoles domaniales non exploitées, et à engager un remembrement pour en finir avec la fragmentation du foncier. Lors de l’atelier sur la production dans les filières stratégiques, le directeur général de l’Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC) a plaidé pour la promotion de la production nationale de semences et la création d’un mécanisme d’échange d’expériences entre agriculteurs, notamment dans les wilayas du Sud. Les participants ont mis en avant le rôle déterminant de l’ingénieur agronome pour garantir le respect du parcours technique et l’amélioration du rendement. Dans l’atelier consacré au développement des filières agricoles et à l’organisation des marchés, les intervenants ont souligné la nécessité de renforcer la coordination entre les producteurs et les industriels. La représentante du ministère de l’Industrie a rappelé que certaines filières, comme celle de la pomme de terre destinée à la transformation (chips), exigent des normes précises et une planification concertée pour répondre aux besoins des usines locales. Les débats ont également porté sur le financement et l’assurance agricole, considérés comme des leviers essentiels pour renforcer la confiance et la pérennité des exploitations. Les participants ont appelé à diversifier les mécanismes de financement et à impliquer toutes les banques, publiques et privées, afin d’alléger la pression sur les établissements publics. Face au stress hydrique et à la rareté de l’eau, un atelier a été consacré à la gestion durable des ressources hydriques agricoles. Les experts ont insisté sur la recherche scientifique, la valorisation des ressources disponibles et l’échange d’expériences internationales pour améliorer la résilience du secteur. Enfin, les discussions ont abordé la mécanisation, l’agriculture intelligente et la transformation numérique, considérées comme des piliers de la modernisation. Les intervenants ont plaidé pour la création d’un système d’information agricole intégré et pour l’adoption des technologies avancées afin d’instaurer une gouvernance moderne et efficiente. Les recommandations finales, attendues à l’issue des travaux, visent à définir les orientations stratégiques et les mesures opérationnelles nécessaires pour faire de l’agriculture un moteur de croissance économique, de création d’emplois et de développement durable. La Conférence, supervisée par le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Yacine El-Mahdi Oualid, s’est tenue en présence de plusieurs membres du gouvernement, du président du CNESE, Mohamed Boukhari, du directeur général des Douanes, le Général-major Abdelhafid Bakhouche, ainsi que de nombreux experts, représentants d’organisations internationales et acteurs économiques et financiers.
Sonia Stambouli






