Si on cédait à l’euphorie ambiante, on dira que l’équipe nationale est déjà qualifiée au Mondial 2026, mais il faut raison garder et se souvenir de la cruelle désillusion face au Cameroun qui a plongé le football algérien dans une tristesse et une déception infinies.
Cela dit, la victoire retentissante des Verts, ce mardi, contre son principal rival dans le groupe G, ne laisse plus la place au doute, l’Algérie est de retour. On a déjà mentionné, il y a quelques mois que les contours d’une équipe commençaient à se dessiner sous la houlette du nouveau coach. Aujourd’hui, on peut avancer sans risque de se tromper que les traits sont visibles de loin. Le projet prend forme et laisse augurer un bel avenir pour la troupe de Petkovic. Car au-delà du score fleuve réalisé contre le Mozambique à Tizi-Ouzou (5 – 1), c’est la manière avec laquelle il a été obtenu qui doit ravir le plus les fans de l’EN. Gagner avec l’art et la manière leur procurent une joie incommensurable. D’autant que de nouvelles étoiles brillent au sein du groupe prenant plus d’espace laissé vide par le départ de certains cadres. A l’image de l’étincelant Amoura, auteur de cinq buts en deux matchs et deux passes décisives. Le monde du football commence à le connaître en découvrant ses immenses qualités techniques et sa vitesse hors du commun. Le sociétaire de Wolfsburg incarne parfaitement le renouveau des Verts. D’autres joueurs comme Gouiri, Boudaoui, Zorgane, Ait Nouri et Hadjam s’affirment également au sein de la sélection, alors que les Bensebaini, Atal (s’il est épargné par les blessures), Belaili et bien évidemment Mahrez sont loin d’être finis. Une génération douée est en train de s’installer en attendant l’éclosion des pépites comme Maza et Chiakha. Sans oublier aussi ceux qui pourraient rejoindre ce groupe fabuleux. Il y a de matière pour confectionner une équipe redoutable, mais il ne faut surtout pas aller vite en besogne et croire qu’on est déjà arrivé. Pour le moment, l’équipe nationale n’a battu aucun cador et n’a pas non plus fait ses preuves au plus haut niveau. Il faut du coup garder les pieds sur terre et aller étape par étape. D’abord assurer la qualification qui n’est pas encore acquise, même si la sélection se trouve sur la voie royale pour concrétiser son rêve et celui de tout un peuple. Mathématiquement rien n’est joué, il reste quatre matchs à disputer dans le groupe et l’Algérie ne possède pour le moment que trois points d’avance sur le deuxième. « Tant qu’on n’est pas qualifiés mathématiquement, nous ne pouvons pas être satisfait. Nous avons fait un pas important, mais il faut rester concentrés jusqu’à la fin », prévient le coach national. Les quatre matchs à venir seront des finales, selon lui, mais force est de constater que le plus dur est fait face à des adversaires résignés ou presque et n’ayant pas vraiment le niveau pour barrer la route des Verts. Désormais, cela dépend entièrement de la manière avec laquelle l’équipe nationale abordera ses prochains rendez-vous. Si elle fait preuve de professionnalisme, elle ne pourra pas rater son objectif. Dans ce contexte, le match contre le Mozambique peut devenir une référence. « Nous avons débuté le match en pressant très haut, en asphyxiant l’adversaire. Il y a eu une très bonne synchronisation sur le terrain. Sur l’ensemble du match, nous avons été dominateurs pendant environ 80 à 85 minutes, avec plus de 20 tirs et 12 à 13 occasions nettes », analyse le coach national visiblement ravi de la production de ses poulains. Le travail commence à porter ses fruits au grand plaisir des fans enthousiastes qui ont passé une belle soirée ramadanesque au stade Hocine-Ait Ahmed à Tizi-Ouzou. On peut même dire qu’elle était mémorable.
Ali Nezlioui






