L’aspirine, une arme surprenante contre les métastases selon une étude

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Une récente étude menée par des chercheurs de l’Université de Cambridge pourrait ouvrir la voie à une nouvelle stratégie dans la lutte contre le cancer.

Ces scientifiques ont révélé que l’aspirine, l’un des médicaments les plus anciens et les plus utilisés au monde, pourrait empêcher la propagation de certains cancers. Ces travaux publiés dans la revue Nature le 5 mars dévoilent un mécanisme encore méconnu impliquant le système immunitaire.

Une découverte fortuite, mais prometteuse

Les vertus potentielles de l’aspirine contre le cancer ne datent pas d’hier. En 2010, des essais cliniques centrés sur les bénéfices cardiovasculaires de ce médicament avaient déjà mis en lumière une réduction de la mortalité liée au cancer chez les participants prenant régulièrement de l’aspirine. Ce qui a particulièrement intrigué les chercheurs, c’est la rapidité de l’effet observé, suggérant une action directe sur les cellules cancéreuses existantes. Le professeur Rahul Roychoudhuri, spécialiste en immunologie à Cambridge, a dirigé cette nouvelle étude. Avec son équipe, il a découvert que l’aspirine agit en inhibant la production d’une molécule spécifique, le thromboxane A₂ (TXA₂), libérée par les plaquettes sanguines. Cette molécule affaiblit les lymphocytes T, ces cellules immunitaires capables de cibler et détruire les métastases. En bloquant le TXA₂, l’aspirine réactive la réponse immunitaire, permettant ainsi de freiner la propagation du cancer.

Des perspectives intéressantes, mais prudence requise

Ces résultats, bien que prometteurs, nécessitent encore des études complémentaires sur des humains. Le professeur Roychoudhuri insiste sur l’importance de ne pas recourir à l’automédication, car les bénéfices et les risques peuvent varier selon les individus. En effet, certaines recherches antérieures suggèrent que l’aspirine pourrait avoir des effets opposés chez les personnes âgées. Malgré ces incertitudes, cette découverte ouvre la voie au développement de traitements plus ciblés et potentiellement plus sûrs. « Notre identification de la voie TXA₂-ARHGEF1 nous permet d’envisager de nouvelles thérapies », explique Roychoudhuri. Ces futurs médicaments pourraient offrir les avantages anti-métastatiques de l’aspirine sans les effets secondaires, tels que les risques hémorragiques.

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