Le sommeil : un mécanisme de nettoyage essentiel pour le cerveau

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Après une longue journée, notre cerveau accumule une multitude d’informations, des plus importantes aux plus futiles. Pendant notre sommeil, un véritable cycle de « rinçage » neurologique se met en place, permettant au cerveau de se régénérer. Ce processus, bien que connu depuis quelques années, n’avait pas été décrit en détail jusqu’à une récente étude menée par des chercheurs de l’Université de Copenhague (Danemark). Leur travail, publié dans la revue Cell et vulgarisé par Science Alert, met en lumière les mécanismes impliqués dans ce nettoyage nocturne.

Le système glymphatique : l’égout du cerveau

Identifié il y a une dizaine d’années chez la souris, le système glymphatique agit comme un véritable réseau d’élimination des déchets cérébraux. Ce mécanisme fonctionne de manière optimale uniquement pendant le sommeil. Afin de mieux comprendre son fonctionnement, les chercheurs ont développé une méthode innovante basée sur l’implantation de fibres optiques. Cette technologie a permis d’observer la dynamique des fluides dans le cerveau des souris, notamment l’augmentation et la diminution des neurotransmetteurs, du volume sanguin et du liquide céphalo-rachidien. « La motivation de cette recherche était de mieux comprendre ce qui détermine le flux glymphatique pendant le sommeil. Les résultats ont de vastes implications pour la compréhension des composantes du sommeil réparateur », explique Maiken Nedergaard, neuroscientifique danoise et co-autrice de l’étude. Elle co-dirige également le Centre de neuromédecine translationnelle de l’Université de Rochester (Etats-Unis).

Le rôle de la noradrénaline

Les recherches confirment également des études menées en 2021. Ces dernières avaient montré que la noradrénaline, une hormone essentielle au système nerveux, provoque une contraction rythmique des vaisseaux sanguins par impulsions d’environ 50 secondes. Ce phénomène est suivi par une oscillation du volume sanguin dans l’ensemble du cerveau, facilitant le nettoyage des déchets accumulés.

L’impact des somnifères

Cependant, les chercheurs soulignent que ce processus est directement lié à la qualité du sommeil. La prise de somnifères, comme le zolpidem, interfère avec ce mécanisme. Les tests ont révélé que ces médicaments entravent la pénétration du liquide céphalo-rachidien dans le cerveau, réduisant ainsi l’efficacité du système glymphatique.

Vers une transposition à l’humain

Bien que ces travaux aient été réalisés sur des souris, il est fort probable que des mécanismes similaires existent chez l’humain. De futures études seront nécessaires pour confirmer ces hypothèses et mieux comprendre les interactions entre sommeil, nettoyage cérébral et substances exogènes. Ce travail ouvre ainsi la voie à une meilleure appréhension des enjeux liés au sommeil et à ses impacts sur la santé cérébrale.

Neila M

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