Ainsi, il y a plus de 1000 communes qui sont à la traîne et qui sont classées «pauvres» selon la nomenclature économique nationale. C’est-à-dire qu’elles ne possèdent sur leur territoire, ni zone industrielle, ni gisement de gaz, ni quelque richesse qui pourrait largement contribuer à leur développement. Ces communes démunies –soit le tiers du total de celle existantes en Algérie- vivotent grâce aux subventions étatiques que le pourvoir central daigne leur verser annuellement. Leurs attributions sont confinées au ramassage des ordures ménagères et à l’éclairage public. Les grands projets incombent aux walis et surtout aux ministères. Dès lors, connaissant les lourdeurs bureaucratiques générées par une telle centralisation, on comprend mieux les énormes retards pris dans le développement local. A l’exemple du foncier qui constitue un véritable casse-tête et sur lequel les élus locaux n’ont aucune emprise, puisque dévolu aux agences foncières qui, elles, relèvent directement de l’autorité du wali. Donc les présidents d’APC sont exclus de fait de toute décision d’investissement relevant de leur commune, ce qui est quand même absurde car ces élus ont leur mort à dire pour la simple raison qu’ils connaissent bien leur commune. A titre d’exemple, une commune de la banlieue algéroise a vu se libérer un gros lot de terrain et les élus auraient décidé d’en faire une piscine municipale, ce qui ne manquera pas de générer des rentrées d’argent et aussi d’arranger une jeunesse qui manque cruellement de loisirs…Or, il se trouve que le projet est bloqué parce que les instances supérieures veulent en faire…un marché de gros! Avec tous les désagréments causés par les incessants va-et-vient des poids lourds. Pour dire que les élus sont à ce jour considérés comme des fonctionnaires subalternes de l’exécutif et n’ont pas conséquent aucune marge de manœuvre. Pourtant, Dieu seul sait les dividendes que l’on peut tirer des communes si on en confiait la totalité de la gestion aux élus locaux.
T.Dj.