Rétablir la vérité

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Que savent les écoliers du 20 Août 1955? Cette date historique qui devait tracer les grandes lignes du combat de l’Algérie et de son indépendance, représente à peine le nom de cités, de stades, d’avenues…C’est que nous avons de plus en plus tendance à reléguer notre propre histoire, lui préférant les apparats d’une religiosité dont nous nous drapons comme pour acheter la rédemption de ceux qui ont péché. La tentative de déformer l’histoire est de plus en plus prégnante chez des chapelles qui attribuent la paternité de la Guerre de Libération nationale aux courants religieux de l’époque dont les Oulémas. Or, l’histoire est formelle : ceux-ci n’ont rejoint le mouvement de Libération nationale que deux années après le déclenchement du 1er Novembre, c’est-à-dire en 1956. En ce moment précis, une campagne sournoise est menée par des courants révisionnistes pour dénier la paternité de la révolution au FLN. A l’exemple de la figure historique, Djamila Bouhired, qui subit des attaques répétées par des courants obscurantistes qui lui reprochent de ne pas porter le voile! C’est dire qu’il faut impérativement réhabiliter l’histoire du mouvement de Libération nationale afin de combattre toutes les tentatives de la renier, car c’est de cela qu’il s’agit, un reniement. C’est donc tout un programme scolaire à réhabiliter afin que nos enfants sachent que ce n’est pas le cheikh Abdelhamid Ben Badis qui a déclenché la Révolution, surtout qu’il était décédé depuis plus de quatorze années, en avril 1940! L’illustre penseur a certes défini les contours de l’identité nationale en décrétant que «le peuple algérien est musulman et qu’il tend vers l’arabité», mais il était encore trop tôt pour se prononcer sur la nécessité de la guerre contre l’occupant. Ainsi, il s’agit avant tout de rétablir la vérité et de cesser de mêler la religion à l’histoire et de confiner à un rôle secondaire les hauts faits d’armes de ceux qui ont combattu pour la patrie.