Face aux nouvelles mutations énergétiques mondiales: Quelle stratégie pour les pays producteurs de pétrole OPEP+ et du cartel du gaz -FPEG- 2025/2030/2040 ?

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Le cours du pétrole, coté au jour le jour,  a été coté le 04 août 2024   à 77,57 dollars le Brent et  74,14 dollars le Wit  contre  plus de 81 dollars le Brent entre le 01 et 03 août 2024, et le prix sur le marché du  gaz différent du marché pétrolier  avec la dominance des contrats à moyen et long terme, du fait de la  prépondérance des canalisations ( marché segmenté )  restant fragile et sensible aux incertitudes de l’offre et de la demandé   entre juin et fin juillet 2024 a oscillé entre 31 et 35 dollars le mégawattheure.

Ces niveaux extrêmement  bas sont la conséquence  des prévisions pessimistes des trois plus grands espaces au monde  à savoir les USA, l’Europe  et  la Chine( plus de 60% du PIB mondial)  à savoir  la baisse de la  demande  de l’économie chinoise face à un taux de croissance modeste 5% prévu en 2024 ;  pour les USA,  un taux de croissance de 2,6% pour 2024  avec la  chute du dollar face à la  dégradation de l’emploi  , le taux de chômage durant le premier semestre 2024 ayant atteint 4,3% , son taux le plus  élevé depuis octobre 2021,   et pour l’Europe, Bruxelles n’attend pas plus de 1 % de croissance  en 2024  et  de l’accroissement de  la production des pays hors OPEP+( environ 50% de la production mondiale) , la production hors OPEP+ devant augmenter selon l’AIE  de 1,6 mb/j, tandis que celle de l’OPEP+ pourrait diminuer de 820 kb/j si le cartel des pays exportateurs de pétrole et leurs alliés maintiennent ses réductions volontaires. Ce niveau est    légèrement amorti  par  la baisse   des réserves américaines, des baisses des taux  d’intérêts attendues à travers le monde   et une recrudescence des tensions après des frappes meurtrières visant un commandant du Hezbollah puis le chef du Hamas  en Iran, les bourse ne  s’attendant pas à une généralisation du conflit au Moyen Orient ,

1-. Actuellement, l’OPEP compte 13 membres  , par ordre décroissant de production de pétrole : Arabie saoudite- Irak- Émirats arabes unis –Iran – Koweït  -Nigéria –Libye –Algérie – Angola –Venezuela – République du Congo – Gabon  et Guinée équatoriale ; Quant à l’OPEP+ elle  compte 10 autres pays  par ordre décroissant de production : Russie- Mexique- Kazakhstan- Oman-Azerbaïdjan –Malaisie –Bahreïn  – Brunei – Soudan et le Soudan du Sud, certains pays grands producteurs n’étant pas membre comme  par exemple des Etats-Unis, du Canada ou de la Norvège- Concernant les actions de l’OPEP+ , elles ont été abordées  le 01 août 2024  lors des   travaux de la 55e réunion du Comité ministériel de suivi Opep-non Opep (JMMC),se composant  des représentants de sept pays membres de l’Opep : l’Algérie, l’Arabie Saoudite  les Emirats arabes unis, l’Irak, le Koweït, le Nigéria, le Venezuela, et de deux pays non membres de l’Opep: la Russie et le Kazakhstan qui est , mandaté pour examiner les conditions et les perspectives du marché mondial du pétrole et surveiller l’évolution de la situation et les niveaux de conformité aux ajustements  dont   leurs engagements de réduction de production pour les mois de mai et juin 2024.  Cela fait suite aux décisions du   2 juin 2024 où   l’OPEP+ a décidé de prolonger les accords de réduction de 3,7 Mb/j jusqu’à la fin de 2025 et les réductions volontaires de production de 2,2 Mb/j jusqu’à la fin de septembre 2024. À partir d’octobre 2024, ces dernières seront progressivement réduites jusqu’à la fin du mois de septembre 2025 où  selon les nouveaux accords, la production de l’OPEP+ devrait être de 35,6 Mb/j entre juin et septembre 2024, pour terminer l’année 2024 à 36,1 Mb/j et atteindre progressivement 38,1 Mb/j fin 2025, l’Iran, la Libye et  le Venezuela  étant  exclus car ils ne sont pas soumis aux  quota.  Rappelons que l’OPEP plus  a reconduit pour l’année 2025 un volume global de production de référence de 39,725 millions de barils de pétrole brut par jour (Mb/j), dont 24,135 Mb/j pour les pays membres de l’OPEP et 15,59 Mb/j pour les producteurs hors OPEP,  soit  un peu moins de 38% de la production totale de pétrole attendue en 2025 selon les prévisions de l’Agence internationale de l’énergie (104,5 Mb/j). Mais ce volume de référence  ne tient pas compte des réductions volontaires  car depuis fin 2022 ,  l’OPEP+ a mis en place une série d’accords de réduction de la production, complétés par des réductions volontaires de la production de certains pays, pour un total de 5,9 Mb/j, dont 8  des principaux producteurs de l’OPEP+  : Arabie saoudite, Russie, Irak, Émirats arabes unis, Koweït, Kazakhstan, Algérie, Oman. Ces pays  ont décidé de maintenir leurs réductions volontaires de production s’élevant donc à 2,2 Mb/j en cumul,  jusqu’en septembre 2024, avant de les supprimer d’ici septembre 2025 avec des augmentations progressives de  leurs productions respectives.  Les réserves mondiales prouvées de pétrole brut sont estimées à   239 milliards de tonnes au 01 janvier 2024, soit environ 50 années de production, au rythme actuel. Au 01 janvier 2024, les réserves de pétrole des 10 premiers pays sont par ordre : le Venezuela 315 milliards de barils ( pétrole lourd)- l’Arabie Saoudite 266- l’Iran 157- l’Irak 143- le Koweït ( un pays comme la suisse) 101- les Emiraties 97- la Russie 80- la Libye 48-le Nigeria 37, les Usa 36  – l’Algérie étant un pays plus gazier  entre 10/12 milliards de barils. Quant aux 10 grands producteurs mondial qui est l’addition de la consommation intérieure et des exportations  sans oublier qu’il faut injecter dans les puits 15/20% de la production pour éviter leur épuisement, de pétrole prévision pour 2024, nous avons en premier les États-Unis qui maintiennent leur position de premier producteur mondial de pétrole , avec une production de 19,43 millions de barils par jour, pétrole brut et liquides compris. Malgré une baisse de 783000 barils par jour par rapport aux niveaux de 2022, les États-Unis restent un acteur important et outre leur domination en matière de production, les États-Unis sont également un gros consommateur au niveau interne, en moyenne 20,5 millions de barils par jour de produits pétroliers en 2023. Nous avons par ordre décroissant   les  États-Unis qui devrait atteindre en moyenne 13,24 millions de b/j en 2024, contre  12,93 millions de b/j produits en 2023 ; la   Russie  10,96 millions de barils par jour, l’Arabie Saoudite – 10,73 millions de barils par jour ;  le Canada – 5,79 millions de barils par jour ; Irak – 4,27 millions de barils par jour ; la Chine – 4,28 millions de barils par jour ; les Émirats arabes unis – 3,3 millions de barils par jour ; le Brésil – 3,49 millions de barils par jour ; l’Iran – 2,99 millions de barils par jour  et le  Koweït – 2,62 millions de barils par jour.  L’OPEP représente environ un tiers-33%  de la production mondiale et l’OPEP plus  environ 40%, le plus grand producteur les USA ne faisant pas partie du cartel ainsi que d’autres pays  mais l’OPEP + ayant environ  70% des réserves mondiales, encore que nous assistons  récemment  à la découverte de pétrole  dans  bon nombre de pays d’Afrique. A tire de comparaison selon  Trading Economic, pour  2023 , nous avons par  ordre décroissant – référence juillet 2023-  la Libye est classée première en Afrique avec  1.173 mille barils par jour (bbl/j) suivi de  l’Angola et le Nigeria avec respectivement  1.149 mille bbl/j et 1.081 mille bl/j,  l’Algérie (955 mille bbl/j ; l’Égypte (565 milles bbl/j ;  la République du Congo (282 milles bbl/j ;  le Gabon(193 milles bbl/j ; le Soudan (milles 187 bbl/j ; le Ghana (173 milles bbl/j en mai) et le Tchad (88 milles bbl/j.

2-Concernant le gaz naturel, le FPEG est constitué de 11 pays membres) :5 en Afrique (Algérie, Égypte, Guinée équatoriale, Libye, Nigéria) ;2 au Moyen-Orient (Iran, Qatar) ;,,3 en Amérique du Sud (Bolivie, Trinité-et-Tobago, Venezuela)  et en Europe , la Russie. Ce forum réunit ainsi des pays détenant plus de 70% des réserves prouvées dans le monde dont les 3 principaux (Russie, Iran, Qatar)(2), les États-Unis, premier producteur mondial de gaz, ne faisant en revanche pas partie du FPEG et par ailleurs 7 pays non-membres ont un statut d’observateur : l’Angola, l’Azerbaïdjan, les Émirats arabes unis, l’Irak, la Malaisie, la Norvège et le Pérou  -Lors  du  7e  Sommet des Chefs d’État et de Gouvernement du Forum des pays exportateurs de gaz, qui s’est tenu à Alger du 29 février au 2 mars 2024, le Sénégal a intégré l’organisation qui  représente  70% des réserves mondiales de gaz prouvées, plus de 40 % de la production commercialisée, 47% des exportations par gazoducs et plus de la moitié de la commercialisation du GN.   La  structuration du Mix  énergétique mondiale  au 1er janvier 2023 est composée du pétrole 32%, du gaz naturel 24%, du charbon 27%, du nucléaire 3%, du renouvelable 14%. La part du gaz est appelée à évoluer entre 2030/2040/2050   avec une croissance du gaz qui représenterait plus de 30%, le pétrole 25% , le  nucléaire 10%,  l’hydraulique et les énergies renouvelables dans toute leur composante 35%. Selon les données internationales  entre 2035/2040/2050 environ  60 à 65% de la consommation mondiale d’énergie  sera constituée de la  combinaison du gaz naturel  et   des énergies renouvelables  l’Énergie hydraulique, l’énergie éolienne, l’énergie solaire, la biomasse,  la géothermie et  le développement de  l’hydrogène blanc, vert et bleu et ce dans le cadre  de la transition énergétique  afin de  lutter contre les  effets néfastes du réchauffement climatique, les nouvelles techniques devant favoriser un gaz   plus propre- Nous avons par  ordre décroissant pour les  réserves de gaz prouvées 2023 selon le site « connaissance -Energie » la Russie 37400 milliards e mètres cubes gazeux ; l’Iran 32100 ; le Qatar 24700 ; le Turkménistan 13600 ; les USA 12800 ; la Chine 8400 ; l’Arabie Saoudite 6000 ; les Emiraties5900 : le Nigeria 5500 ; l’Irak 3500, le Canada et l’Algérie 2400,mais possédant  le troisième réservoir mondial de gaz de schiste ave près de 20.000 milliards de mètres cubes gazeux.  Les réserves gazières sont très largement concentrées dans les pays du Proche-Orient (40%) et en Europe (33%), dont 23% pour la seule Russie- La demande mondiale de gaz devrait augmenter de façon constante dans les 20 prochaines années, dans un contexte de réserves abondantes et d’une utilisation accrue du gaz pour produire de l’énergie, une hausse d’au moins 2% par an, pendant plusieurs décennies, ce qui devrait porter cette demande à 4500 milliards de mètres cubes de gaz par an d’ici à 2030 contre 3861 en 2020 et 4036 en 2021 et 4050 entre 2022 et 2023 et pour l’ensemble de l’année 2024, la demande mondiale de gaz devrait croître de 2,5%, soit un peu plus de 100 milliards de mètres cube- Pour la production au niveau mondial en 2022, nous avons par ordre décroissant : USA 21 027 milliards de mètres cubes gazeux, la Russie 699, l’Iran 244, la Chine 219, le Canada 205, le Qatar 170, l’Australie 162, la Norvège 128, l’Arabie saoudite 105, l’Algérie 102, mais possédant la troisième réserve mondiale de gaz de schiste environ 19 500 milliards de mètres cubes gazeux, la Malaisie 76 et l’Egypte 68. Pour le GNL, nous avons la structure suivante au 1er janvier 2023 : USA 40,2% ; Russie 13,2% ; Qatar 13,1% ; Algérie 6,7% ; Norvège 6,6%.   À fin 2023, nous avons la structure suivante de l’approvisionnement du marché européen par canalisation : Norvège 54%, Algérie 19% Russie   à 17% contre 45% avant les évènements de l’Ukraine, l’Algérie couvrant près de 40% de la consommation italienne et étant devenue pour l’Espagne, fin 2023 le premier client avant les USA et la Russie. Qu’en est-il pour l’Afrique ?  Les nouvelles réserves de gaz naturel en phase de préproduction en Afrique se trouvent dans des  pays qui jusqu’ici n’exploitent  pas les combustibles fossiles ,  Plus   généralement,   nous avons  le Mozambique abritant 44,9% des réserves prouvées,  le Sénégal (15,1%), la Mauritanie (11,2%) et la Tanzanie (10%), l’Afrique du Sud (1,9%), l’Éthiopie (0,8%) et  devant inclure la Guinée équatoriale. Récemment, nous avons situé à 115 km  des côtes mauritano sénégalaises un des plus grand champ gazier  en Afrique, sa  découverte ayant  été annoncée en avril 2015,   avec   des réserves d’environ  25 000 milliards de pieds cubes, et 630 millions de barils de pétrole ,  les ministres mauritanien et sénégalais du Pétrole prévoyant un démarrage de production au troisième trimestre 2024,  la phase 1 du projet GTA devant  produire environ 2,5 millions de tonnes de GNL par an, pendant plus de 20 ans destinés à la consommation intérieure et à l’exportation, ce qui  devrait procurer  des recettes  importantes en devises,  qui   bien utilisées dynamiserait l’économie  de ces deux pays.  Les réserves cumulées de ces pays d’Afrique sont évaluées  à plus de 5200 milliards de mètres cubes  gazeux  et  si  les 79 projets en phase de pré-production répertoriés en Afrique sont réalisés, la production gazière du continent augmentera d’environ 33% d’ici 2030. La   carte gazière de l’Afrique devrait se modifier progressivement  avec  les nouveaux entrants sur le marché du gaz naturel  les anciens producteurs cités qui avaient accaparé 92% de la production du continent entre 1970 et 2022,  les  futurs hubs gaziers africains représenteront plus de 50% de la production gazière du continent entre 2030/2035. Les dépenses d’investissement dans les terminaux de GNL programmés sont estimées à environ 103 milliards de dollars, dont 92 % financeraient les terminaux d’exportation de GNL et les   cinq principaux pays africains qui développeront des terminaux d’exportation sont la Tanzanie, le Mozambique, le Nigéria, la Mauritanie et le Sénégal.

En conclusion , au rythme de la consommation actuelle, pour les ressources identifiées,  et selon l’hypothèse d’un non changement du modèle de consommation énergétique mondial, les réserves le pétrole va arriver à épuisement  d’ici 54 ans   le gaz d’ici à 63 ans, le charbon d’ici à 112 ans et l’uranium d’ici à 100 ans- Cependant , il faut être réaliste, le   mix énergétique au niveau mondial est amené à évoluer et le gaz naturel, comme les autres énergies  «historiques», sera amené à cohabiter avec des énergies renouvelables l’objectif étant d’atteindre la neutralité carbone  d’ici 2050   nécessitant selon le consultant américain BCG  27000  milliards de dollars , incluant l’efficacité énergétique touchant tous les secteurs,  le renouveau des réseaux électriques, le stockage de l’énergie, les carburants alternatifs, les matériaux pour bâtiments verts Et les technologies de stockage du CO2 – Globalement, les futures décisions et l’évolution des  prix du pétrole  dépendront fortement des bouleversements géostratégiques,  du niveau des réserves rentables, des perspectives de  la croissance de l’économie mondiale et à moyen et long terme des politiques menés dans le cadre de la transition énergétique.

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