Les experts se sont appuyés sur une combinaison de preuves de cancer limitées chez l’être humain et suffisantes chez les animaux de laboratoire. L’agence pour le cancer de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a classé le talc comme « probablement cancérogène ».
L’acrylonitrile, un composé utilisé dans la production de polymères, a également été classé comme cancérogène. Les résultats ont été publiés vendredi dans la revue The Lancet Oncology par les experts du Centre international de recherche sur le cancer, réunis à Lyon. Le talc, un minéral naturel extrait dans de nombreuses régions du monde, a été classé « probablement cancérogène » pour l’homme. Cette classification repose sur des preuves de cancer limitées chez l’être humain (cancer de l’ovaire) et suffisantes chez les animaux de laboratoire. Les experts précisent que l’exposition au talc se produit surtout en milieu professionnel lors de l’extraction, du broyage ou du traitement du talc, ainsi que lors de la fabrication de produits en contenant. En population générale, l’exposition se fait notamment par l’utilisation de cosmétiques et de poudres corporelles contenant du talc. Cependant, les experts n’excluent pas certains biais dans les études ayant montré une augmentation de l’incidence du cancer. Bien que l’évaluation ait porté sur le talc ne contenant pas d’amiante, la contamination par l’amiante ne pouvait être exclue dans la plupart des études sur les humains exposés.
Johnson & Johnson et les procès liés au talc
En juin, Johnson & Johnson a conclu un accord avec la justice de 42 États aux États-Unis dans une affaire de talc accusé d’avoir causé des cancers. En 2017, l’entreprise avait été condamnée à verser 417 millions de dollars à une plaignante. Dans les années 1970, des préoccupations avaient émergé concernant la contamination du talc par de l’amiante, souvent proche dans la nature des minerais servant à fabriquer le talc. Par la suite, des études ont montré un risque plus élevé de cancer des ovaires chez les utilisatrices de talc. Cependant, une synthèse d’études publiée en janvier 2020 portant sur 250 000 femmes aux États-Unis n’avait pas trouvé de lien statistique entre l’usage de talc sur les parties génitales et le risque de cancer des ovaires.
L’acrylonitrile : un cancérogène avéré
L’acrylonitrile, un composé organique volatil principalement utilisé dans la production de polymères, a été classé « cancérogène » pour l’homme par l’OMS. Ces polymères sont utilisés dans des fibres pour les vêtements, des tapis, des plastiques pour les produits de consommation, ou des pièces automobiles. L’acrylonitrile est également présent dans la fumée de cigarette et la pollution de l’air constitue une autre source d’exposition.
Neila M
