Aller à la plage est devenu très problématique voire risqué pour les nombreuses familles qui fuient la canicule pour un peu de fraîcheur. Moment d’évasion qui revient très cher, gâché par les nouveaux barons du littoral. Passe encore qu’il faille payer rubis sur l’ongle les préposés parkings, ceux-ci ayant fini par faire partie du paysage et la majorité de la population a fini par s’accommoder de ce racket et même par l’accepter, par lassitude sans doute. Mais que des groupes de jeunes délurés s’approprient en toute illégalité les plages qui sont des espaces publics, voilà qui est anormal. Ils accaparent le plus normalement du monde les meilleures places au bord de l’eau et gare à celui qui s’en approche avec son parasol: il risque une agression en bonne et due forme. Alors beaucoup de familles acceptent cet intolérable deal, juste pour pouvoir surveiller les enfants. Et de payer des sommes exorbitantes pour un parasol, une table et quatre chaises. Pourtant, les autorités, toutes hiérarchies, ont clairement déclaré que les plages étaient gratuites. Mais alors comment expliquer cette mainmise sur des espaces publics en toute impunité ? Les squatteurs, eux, disent travailler en toute légalité et assurent qu’ils ont reçu des autorisations des autorités locales territorialement compétentes. Pis encore, certaines plages publiques ont été carrément privatisées et il faut payer jusqu’à 2.000 DA par personne pour pouvoir y accéder bénéficier ainsi d’une… chaise longue ! Toutes ces lourdes contraintes sont autant de plaies qui portent gravement préjudice à la relance du tourisme. On comprend dès lors pourquoi cette ruée vers la Tunisie où des séjours abordables sont proposés, loin des parkings payants et des barons des plages. S’il faut développer le tourisme -et c’est un impératif- il est urgent de donner un coup de pied dans la fourmilière et chasser ces énergumènes qui ternissent l’image de ce beau pays.