Blaoui El Houari, le maître de la chanson Oranaise est décédé cette nuit après une longue maladie.
La chanson algérienne et en particulier la chanson oranaise et le raï moderne doivent beaucoup à cet artiste hors pair né le 23 janvier 1926 à Sidi Blel (Oran) et qui a été initié à la musique l’âge de 4 ans par son père Mohamed Tazi, un mélomane qui jouait de la Kouitra. Son frère aîné Kouider lui apprendra à se familiariser avec le banjo et de la mandoline. A 13 ans, il rejoint le café de son père où grâce au phonographe familial, il s’imprègne des musiciens nationaux et orientaux. A 20 ans, c’est déjà un musicien et un chanteur accompli et durant les années 40, il animera avec son orchestre les mariages, les circoncisions, les fêtes familiales… En 1949, Mahieddine Bachetarzi lui confie la formation et la direction de l’orchestre chargé d’animer, tous les quinze jours durant six mois, la Saison de l’Opéra d’Oran. En 1953, Blaoui enregistre, avec son premier « 45 tours » et ne cessera depuis d’enrichir son répertoire, estimé à près de 500 chansons et enregistrera une trentaine de disque 78, 33 et 45 tours, des cassettes audio et vidéo. Il sera également le compositeur attitré d’Abderrahmane Aziz, Mohamed Lamari, Djalti, Saliha Saghira, Derkaoui, Serrour Hasni… D’autres reprendront ses œuvres comme le groupe Raina Raï, Cheb Khaled, Cheb Sahraoui, Cheb Benchenet…Ami d’enfance du Chahid Zabana, il composera sur les paroles de Cheikh Chérif Hamani écrites le jour même de l’exécution de Hmida le 19 juin 1956, une œuvre à sa mémoire.