ONU: Les Etats membres invités à «rectifier» leur politique à l’égard du Sahara occidental

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Plusieurs pétitionnaires intervenant à la 4e Commission de la 78e session de l’Assemblée générale de l’ONU en charge des questions politiques spéciales et de la décolonisation, ont réaffirmé leur soutien au droit inaliénable du peuple sahraoui à l’autodétermination et appelé les Etats membres à «rectifier» leur politique à l’égard du Sahara occidental.

Ainsi, les pétitionnaires venus s’exprimer devant la Quatrième Commission de l’ONU ont fait entendre leur voix sur le statut final qu’ils envisagent pour le Sahara occidental. Mme Vanessa Ramos, de l’Association américaine de juristes, a rappelé à cet égard, que la Cour internationale de Justice (CIJ) a rejeté les prétentions de souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental dans son avis consultatif en date du 16 octobre 1975. Dans son arrêt du 29 septembre 2021, le Tribunal de l’Union européenne conclut, par ailleurs, que les accords commerciaux concernant les activités agricoles et halieutiques conclus entre le Maroc et l’Union européenne (UE) ne sont pas applicables au Sahara occidental, et désigne le Front Polisario en tant que représentant légitime du peuple de ce territoire. Mme Ramos a donc appelé les Etats membres à «rectifier» leur politique à l’égard du Sahara occidental, en s’abstenant de violer sa souveraineté sur ses ressources naturelles. «La puissance occupante confisque les terres du Sahara occidental pour les livrer aux investisseurs marocains», a déploré pour sa part, M. Ahmed Mohamed Fall, du Collective of Sahrawi Human Rights Defenders (CODESA), ce qui «encourage la colonisation et transforme la composition démographique de la région, exacerbant la marginalisation des autochtones et le pillage de leurs ressources naturelles». Kathleen Thomas, de Global Directives LLC a prévenu, quant à elle, que le soi-disant «plan d’autonomie» du Maroc «n’est qu’une tentative de maintenir le statu quo sous couvert d’accorder l’autonomie aux Sahraouis». De son côté, Mme Janet Lenz, de l’Eastern European Organisation, s’est demandée ce qu’il est advenu de l’engagement de l’ONU d’organiser un référendum afin de permettre au peuple sahraoui de choisir son destin. Pourquoi, après tout ce temps, leur patrie reste-t-elle aux mains du pouvoir brutal du Maroc, eux qui ne partagent (…) ni son histoire, ni ses coutumes, eux dont les enfants dessinent, dans les camps, des images d’océans et de palmiers qu’ils n’ont jamais vus», s’est-elle interrogée encore. Pour M. Andrea Mezzetti, de Rete Saharawi, la présence de la Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO) sur le terrain «doit être justifiée, et son accès à toutes les zones du territoire, garantie». La Quatrième Commission conclura son audition des pétitionnaires, aujourd’hui, avant de reprendre son débat général sur la décolonisation, a-t-on indiqué. Auparavant, plusieurs pétitionnaires venus de nombreux pays, intervenant à la 4e Commission de l’ONU, ont défendu le droit à l’autodétermination et à l’indépendance du peuple sahraoui appelant la communauté internationale à faire pression sur le Maroc pour qu’il mette fin aux violations des droits humains au Sahara occidental occupé.