C’est une vérité incontournable : nos villes sont sales. Nos villages aussi. Nos rues, nos quartiers, nos routes, nos plages et même les confins de nos montagnes sont parsemés de détritus de toutes sortes, donnant à des sites féériques des allures sinistres de poubelles à ciel ouvert.
Mais pourquoi cette fâcheuse tendance de l’Algérien à souiller son propre environnement ? Pourquoi des citoyens à l’apparence «bien sous tous rapports», jettent des voitures de luxe des bouteilles vides et d’autres déchets sur la route? Pourquoi le quidam jette son paquet de cigarettes vide à même la chaussée tout comme l’enfant, l’emballage de son bonbon ? Pourquoi la respectable mère de famille jette des immondices par sa fenêtre alors que son intérieur est d’une propreté impeccable ? Toutes ces questions trouvent leur réponse dans l’incivisme manifeste, l’incapacité à construire le vivre-ensemble, en un mot le manque d’éducation et la responsabilité incombent à la famille, mais surtout à l’école qui a depuis des décennies renoncé à son rôle d’instructeur civique pour se faire l’oratoire idéologique des affres de l’au-delà. Un système éducatif censé former le citoyen de demain et qui s’obstine à former des croyants quoiqu’il ne remplisse même pas sa mission puisque la religion musulmane recommande fermement la propreté en tant «qu’acte de foi». Mais livrés à l’obscurantisme, les écoliers en ont oublié jusqu’aux gestes les plus anodins qui consistent à respecter l’environnement, «chose» devenue secondaire, accessoire puisque le plus important c’est de porter le kamis immaculé et d’aller à la mosquée le vendredi, le tapis jeté sur l’épaule ? En attendant, des armées d’éboueurs s’échinent chaque jour à nettoyer les rues et les espaces publics des tas d’immondices qu’ils vont retrouver le lendemain. C’est ainsi. On dirait que l’être humain s’évertue à se venger de la nature.